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S'il était un joueur de hockey, Pierre Karl Péladeau serait rétrogradé aux rangs juniors après avoir accumulé autant d'erreurs de «débutant». Mais comme il vise plutôt le job de directeur-gérant, c'est au rehaussement de son niveau de crédibilité qu'il doit s'attaquer.
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Les agissements de Pierre Karl Péladeau, comme porte-parole péquiste en matière économique, sont de plus en plus suspects.

En dénonçant la décision gouvernementale de réduire de 20% le crédit d'impôt pour la production d'émissions de télévision ou de films québécois, le candidat pressenti à la direction du Parti québécois n'est pas sans savoir que sa propre entreprise profite, parmi d'autres, de ce crédit et qu'elle subira le contrecoup de cette diminution.

En réplique, PKP qualifie les allégations de conflits d'intérêts formulés par ses adversaires de «ridicules». «Bientôt, je ne pourrai plus parler d'éducation parce qu'on va m'accuser d'avoir des enfants....», ajoute-t-il. Comme formule simpliste, on ne peut guère dire mieux! Un peu plus et ce qui reste de sérieux et de crédibilité chez ce flamboyant personnage aura complètement disparu.

Ce qui nous amène à l'achat de Vision Globale. Il y a quelques semaines, La Presse nous apprenait sous la plume de Jean-Philippe Décarie que «Clearlake Capital, qui avait démarré de façon agressive les enchères en formulant une offre généreuse, a revu ses positions par la suite en apprenant notamment que le gouvernement québécois avait décidé de sabrer de 20 % tous les crédits d'impôt liés au cinéma et à la télévision».

Ai-je bien lu que la décision de couper le crédit d'impôt québécois a fait fuir le méchant investisseur étranger au profit de Quebecor? Ai-je bien compris si j'estime que PKP devrait plutôt remercier les libéraux qui, sans le vouloir, lui ont dégagé la voie?

Se souvient-il aussi qu'au printemps, peu avant le déclenchement des élections, le gouvernement Marois a modifié ses règles d'interprétation pour l'attribution de crédits d'impôt pour les entreprises de production télévisuelle. Conséquence immédiate: pour les producteurs touchés, comme Julie Snyder qui ne pouvait obtenir ce crédit d'impôt parce qu'elle était liée à Pierre Karl Péladeau, propriétaire de TVA, le crédit d'impôt de 17,5% réduisait d'autant les coûts de production de leurs entreprises. Pour Productions J, propriété de Julie Snyder, l'avantage représentait plusieurs millions.

Enfin, monsieur Péladeau se souvient-il qu'un gouvernement péquiste lui a déjà permis de s'emparer de Vidéotron avec l'argent de la Caisse de dépôt pour bloquer la route au torontois Rogers qui voulait prendre de l'expansion chez nous?

Depuis son entrée en politique, Pierre-Karl Péladeau n'a pas manqué une occasion comme simple député de bafouer allègrement le code d'éthique qui régit la vie parlementaire. Il est écrit dans ce code qu'un député qui.... a un intérêt personnel et financier.... est tenu, s'il est présent, de déclarer publiquement et sans délai la nature de cet intérêt et de se retirer de la séance sans exercer son droit de vote ni participer aux débats sur cette question.

Peut-on croire le député de St-Jérôme lorsqu'il promet sur l'honneur, s'il devient chef de son parti et par la suite premier ministre, que jamais il n'interviendra dans l'orientation éditoriale des médias qu'il possède?

S'il était un joueur de hockey, notre homme serait rétrogradé aux rangs juniors après avoir accumulé autant d'erreurs de «débutant». Mais comme il vise plutôt le job de directeur-gérant, c'est au rehaussement de son niveau de crédibilité qu'il doit s'attaquer. Il doit présenter à ses pairs une solution crédible et cesser de se retrancher derrière le masque du bon député, serviteur de l'intérêt collectif. Sinon, aucun Québécois ne voudra lui signer un chèque en blanc...

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