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Depuis le début de ce blogue, il m'arrive de me faire dire par des policiers ou d'ex-policiers de garder les secrets... secrets. «Ce qui se passe dans la maison doit rester dans la maison.» Je ne sais pas pour vous, mais ne pas dénoncer, ne pas pointer du doigt ce qui ne va pas, ne pas donner de pistes de solution, c'est tout simplement accepter l'inacceptable.
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Depuis le début de ce blogue, il m'arrive de me faire dire par des policiers ou d'ex-policiers de garder les secrets... secrets. « Ce qui se passe dans la maison doit rester dans la maison. » Il m'arrive aussi, dans certaines occasions, de me faire insulter par ces mêmes représentants de l'ordre et de la justice. Je ne sais pas pour vous, mais ne pas dénoncer, ne pas pointer du doigt ce qui ne va pas, ne pas donner de pistes de solution, c'est tout simplement accepter l'inacceptable.

Lorsque j'étais sergent dans les années 80, je me suis battu contre des officiers supérieurs qui couvraient l'acte grave d'un de mes confrères. L'homme avait tiré sur un individu sachant que celui-ci était armé d'un revolver jouet. Ce sergent sera promu lieutenant et moi, je devenais dès lors le mouton noir des officiers. Plus tard, dans les années 90, je me suis battu pour faire accuser un de mes supérieurs de vol dans une de mes perquisitions. Cet officier prendra une retraite anticipée pour ne pas être accusé au criminel. De mon côté, un capitaine et un lieutenant-détective tenteront vainement de me faire porter un certain blâme.

Plusieurs vieux policiers connaissent l'histoire du neveu d'un directeur de police qui, policier lui-même, avait comme passe-temps le recel organisé. Il ne sera mis à la porte que lorsqu'il ne pouvait plus être protégé.

Ce qui m'amène à tenter de faire comprendre à mes amis policiers et ex-policiers que cacher, protéger ou nier certains faits dans le but de garder intact le blason de la police, ce n'est pas la bonne solution. Dénoncer les travers ne fait pas de vous un stool, il fait de vous une personne responsable et intègre.

Je ne parle pas de dénoncer un flic qui ne paye pas son café ou qui prend le métro en passant avec son insigne. Je parle de ceux qui, par égocentrisme ou par vénalité, commettent des crimes punissables par la loi.

Nous avons connu ces dernières années une vague de démissions ou de retraites anticipées. Ne pas en connaître les raisons crée la suspicion. Quand ce sont les journalistes qui dévoilent les scandales que l'on voulait enfouir, il y a malaise. À tenter d'enterrer rapidement le cadavre, il arrive qu'une main ou un pied dépassent. Les journalistes ont eux aussi leurs informateurs-policiers et ils ne sont pas aux relations publiques. Quand le département de police fait tout pour étouffer certaines enquêtes de peur du scandale, on ne peut que le souligner. La mode est aux ententes de confidentialité, enterrons le mort... Comment dit-on déjà? Omerta!

Un organisme qui enquête sur ses membres dans le but de fermer des portes ne peut qu'être critiqué. «Égalité pour tous et favoritisme pour les amis.» Voilà ce qu'il ne faut plus faire. Il y aura toujours des cas de policiers vénaux, criminels et traitres. Les dénoncer n'est pas un crime, c'est un devoir.

Oui, des policiers me critiquent, mais plusieurs autres sont d'accord avec ce que j'écris. La situation ne va pas changer de suite, ceux qui me critiquent n'auront qu'à continuer à le faire et en cela, tenter de perpétuer le silence.

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