Le 6 juin dernier, nous étions 6 000 au Palais des congrès de Montréal pour écouter le discours du 44e président des États-Unis, Barack Obama. Il a livré alors des propos éclairants sur l'état du monde, de la démocratie et des droits de la personne, entre autres.
Lors de l'échange qui a suivi entre M. Obama et Sophie Brochu, la PDG de Gaz Métro, celle-ci lui a posé LA question : pensez-vous que votre conjointe, Michelle, fera un jour de la politique? Au-delà de sa réponse amusée, le président s'est dit fermement convaincu que plus les femmes prennent de place en politique, comme ailleurs dans les sphères privée et publique, mieux le monde se porte.
Le lendemain, lors d'une mêlée de presse, j'ai dit souhaiter convaincre de plus en plus de femmes de faire de la politique, un monde formidable, fascinant, pour ne pas dire fantastique. Mais j'ai dit aussi que ce monde, il est régi par des règles qui ont été écrites par des hommes, et ces règles ont, dans une large mesure, encore cours.
Je veux ici revenir sur mes propos.
Oui, les femmes sont maintenant fermement présentes en politique. Des femmes dirigent trois provinces canadiennes, une femme (Rona Ambrose) a occupé le poste de chef de l'opposition pendant un an et demi au Parlement fédéral, et les législatures provinciales et territoriales comptent de bons contingents féminins.
Ici au Québec, les progrès sont énormes depuis que Claire Kirkland-Casgrain est devenue la première femme à siéger à l'Assemblée nationale et à occuper un poste de ministre, en 1962. J'ai moi-même eu l'insigne honneur de faire partie du premier conseil des ministres paritaire au Québec, formé par le premier ministre Jean Charest en 2008, le deuxième au monde. Monsieur Trudeau l'a fait aussi à Ottawa.
Et j'étais très heureuse quand le premier ministre Philippe Couillard a parlé « de zone de parité », à propos du nombre de femmes au gouvernement. Cette zone de parité, elle a un seuil de 40 %, mais elle n'a pas de plafond... L'idéal, évidemment, c'est qu'on puisse atteindre la parité; mais on pourrait aussi voir, un jour, un conseil des ministres dont 60 % des membres seraient des femmes.
En avril dernier, j'ai célébré mes 10 ans en politique. Je dis bien « célébré », parce qu'au-delà des vicissitudes de cette vie terriblement exigeante, autant pour un homme que pour une femme, où les horaires n'existent plus, les weekends non plus, où se garder un espace familial et personnel devient difficile, malgré tout ça, jamais je n'ai regretté ma décision.
Mais revenons à ces fameuses « règles » de ce « jeu d'hommes » qu'on dit être la politique.
Ce que j'ai retenu des propos de M. Obama, c'est que, oui, ces règles ont été écrites par les hommes et ont été appliquées par eux, mais les femmes peuvent maintenant apporter une façon différente de les établir, différente mais complémentaire : nous devons les réécrire, avec les hommes.
Ce que j'ai retenu des propos de M. Obama, c'est que, oui, ces règles ont été écrites par les hommes et ont été appliquées par eux, mais les femmes peuvent maintenant apporter une façon différente de les établir, différente mais complémentaire : nous devons les réécrire, avec les hommes.
Le prochain rendez-vous électoral approche à grands pas. Je lance donc un appel : Québécoises, venez joindre nos rangs, écrivons ensemble ces nouvelles règles, traçons le chemin qui nous conduira vers une réelle égalité hommes-femmes.
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