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Bloc québécois: pourquoi j'appuie la candidature de Mario Beaulieu

Je crois qu'il s'avère nécessaire de changer les axes d'action du Bloc québécois. À mon sens, ces axes devraient répondre à deux objectifs: faire la promotion et préparer l'indépendance du Québec.
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Tel que je l'exprimais dans un précédent billet, en regard du résultat de l'élection provinciale du 7 avril dernier, le Bloc québécois devient, à mon sens, incontournable. C'est l'an prochain que les Québécois seront conviés aux urnes pour décider de leurs futurs représentants à Ottawa. Le NPD ayant clairement appuyé le Parti libéral du Québec lors de la dernière campagne, tous les indépendantistes doivent maintenant se ranger derrière le Bloc québécois. Le mouvement doit montrer qu'il est toujours fort et, surtout, qu'il est capable de s'unir lorsque l'Histoire l'exige.

Depuis le départ de Daniel Paillé pour des raisons médicales à la fin de 2013, le Bloc est en quête d'un prochain chef. Jusqu'à tout récemment, le seul candidat en lice était André Bellavance, député bloquiste de la circonscription fédérale de Richmond-Arthabaska. La donne vient toutefois de changer puisque Mario Beaulieu, président de la Société St-Jean-Baptiste de Montréal et du Mouvement Québec français, vient d'annoncer qu'il souhaite lui aussi briguer la course à la direction. Il a donc jusqu'au 7 mai pour amasser les 1 000 signatures et 15 000$ nécessaires, après quoi la course pourra être officiellement lancée.

En tant que militante active du Bloc québécois, je me réjouis de cette annonce. Sans course pour le poste de chef, il n'y aurait pas de véritable débat d'idées. Le nouvel élu par acclamation imposerait tout simplement ses vues et celles de son équipe, et ce sans nécessairement obtenir la confiance des membres de son parti. Si la direction choisie par cette équipe diffère de celle de ses militants, le parti pourrait s'enliser tout droit vers un gouffre. Une course est donc essentielle si les aspirants souhaitent acquérir le soutien du plus grand nombre. Cela leur permettra en outre de présenter une vision pour le parti, tout en leur procurant une visibilité supplémentaire.

Cela m'amène à répondre à la question que se posent plusieurs indépendantistes, et avec raison : que faire avec le Bloc québécois? Pour plusieurs, ce parti indépendantiste certes, mais œuvrant sur la scène politique fédérale, a passablement nuit à l'idée d'indépendance au cours des années 2000. D'autres rajouteraient que les indépendantistes ne doivent pas aller à Ottawa, mais demeurer à Québec, là où l'indépendance se fera. Je ne leur donne évidemment pas tort.

Justement, je crois qu'il s'avère nécessaire de changer les axes d'action du Bloc québécois. À mon sens, ces derniers devraient répondre à deux objectifs : faire la promotion et préparer l'indépendance du Québec. Pour cela, les députés bloquistes doivent changer leurs façons de faire et ne plus perdre de temps sur des comités comme celui du blé canadien (eh oui, il y en a!). Au contraire, ils doivent utiliser leurs ressources afin d'être proactifs sur le terrain en faisant de la pédagogie de l'indépendance. Cela pourrait être fait à tour de rôle, la moitié de la députation sur le terrain et l'autre, en Chambre. Je suis également convaincue que l'on gagnerait à faire ce travail auprès non seulement du Québec, mais du Canada tout entier, car lui aussi bénéficierait de l'accession du Québec au rang de pays.

De plus, les députés bloquistes pourraient faire don de la différence de salaire entre un député provincial et fédéral dans le but de constituer un fonds destiné à l'indépendance. L'argent, faut-il le rappeler, est le nerf de la guerre. Il existe déjà plusieurs organes de promotion de l'idée fédérale au Québec, ces derniers étant financés à coup de millions de dollars chaque année. Dans ce contexte, un peu de ripostes sur ce terrain ne ferait certainement pas de mal. Le Bloc devrait de surcroît retourner à ses bonnes vieilles habitudes : pas toutes, - on s'entend! - mais celles consistant à produire des études sur l'indépendance. Il faut mettre le personnel du parti à profit. Avec cette vision, le but serait de faire le plein d'indépendantistes en 2015. Une lutte à trois se dessinant dans bon nombre de circonscriptions avec le PLC et le NPD, le Bloc Québécois pourrait ainsi tirer son épingle du jeu et surprendre énormément.

En ce qui concerne l'argument voulant que des indépendantistes n'aient rien à faire à Ottawa, je rétorquerai le principe bien connu du no taxation without representation. Après tout, entre 35% et 40% des Québécois appuient toujours, année après année, sondage après sondage, le projet de pays. Ces Québécois ont la pleine et entière légitimité d'avoir une voix à Ottawa pour servir cette noble cause, s'ils le désirent. Quant aux indépendantistes douteux de l'efficacité de la chose, je leur rappellerai qu'un parti fédéral, par ses moyens substantiels, est un outil formidable dont le mouvement indépendantiste serait bien mal avisé de se passer.

En somme, bien que je reconnaisse en toute sincérité les qualités d'homme politique d'André Bellavance ainsi que son dévouement pour le parti, je ne crois pas qu'il soit la personne désignée pour mener le Bloc québécois vers les orientations souhaitées. En effet, M. Bellavance a déclaré dans les médias la semaine dernière qu'il désirait mettre de l'avant la défense de la nation québécoise plutôt que d'axer le discours du Bloc sur l'indépendance.

De son côté, Mario Beaulieu est un homme droit, intègre et surtout, c'est un homme de convictions. Il n'est certes pas parfait, a commis quelques erreurs de parcours - après tout, qui n'en commet pas ? - et doit améliorer ses discours, mais en s'activant à la tâche, ce sera certainement réussi. M. Beaulieu est un bourreau de travail et connaît ses dossiers sur le bout des doigts. De plus, avec lui, je n'ai aucun doute que le Bloc Québécois n'aura pas honte de sa raison d'être et qu'il l'affichera clairement. Un chef aux idées bien affirmées sera bien placé vis-à-vis un Justin Trudeau dont la coquille vide se fait toujours très visible.

Bref, c'est Mario Beaulieu qu'il faut au Bloc québécois en 2015. Vous le croyez aussi? Devenez membre en cliquant ici. Vous avez jusqu'au 14 mai pour être inscrit à la liste électorale du parti, soit un mois avant le dévoilement du nouveau chef le 14 juin au terme d'un vote téléphonique de trois jours.

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