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La rentrée scolaire est un droit pour les uns et un privilège pour les autres

C’est par l’éducation que ces enfants deviennent catalyseurs de changement pour le mieux-être de leur famille, de leur communauté et de leur pays.
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Pour de nombreux enfants dans le monde, l’été fut des plus pénibles et la rentrée est une incertitude.
borgogniels via Getty Images
Pour de nombreux enfants dans le monde, l’été fut des plus pénibles et la rentrée est une incertitude.

Depuis deux semaines, les enfants du Canada ont pris le chemin de l'école après avoir profité de leurs vacances estivales. Cependant, pour de nombreux enfants dans le monde, l'été fut des plus pénibles et la rentrée est une incertitude.

Dans la Corne de l'Afrique, notamment en Éthiopie, l'école commence officiellement à la mi-septembre. Avec une sécheresse dévastatrice qui touche plusieurs régions du pays, les familles sont en mode survie. Bon nombre d'enfants ne savent toujours pas s'ils pourront reprendre les cours. Pourtant, je peux vous assurer que ce n'est pas la volonté qui leur manque.

Permettez-moi de vous raconter l'histoire d'Elshaday, 14 ans, que j'ai rencontré en Éthiopie. Sa journée commence par une marche de trois kilomètres pour aller chercher de l'eau, car le puits de son village est à sec. Elle nourrit ensuite le bétail et aide à cultiver le petit lopin de terre de sa famille. C'est seulement une fois ses tâches accomplies qu'elle pourra se mettre en route pour l'école, qui se trouve à une heure de marche de chez elle.

C'est la chance de rêver à une vie meilleure de décrocher un diplôme qui lui permettrait de subvenir aux besoins de sa famille.

La routine matinale d'Elshaday est, à elle seule, épuisante. On pourrait penser que cette adolescente serait une candidate idéale au décrochage scolaire, mais Elshaday n'a jamais raté un cours. Pour elle, l'école est un sanctuaire de paix où elle peut déconnecter. C'est une occasion d'apprendre et de jouer. C'est la chance de rêver à une vie meilleure de décrocher un diplôme qui lui permettrait de subvenir aux besoins de sa famille.

Malheureusement, comme elle, beaucoup d'enfants éthiopiens sont contraints d'abandonner leurs études en période de sécheresse. Leurs parents ont besoin d'eux à la maison pour tenter de joindre les deux bouts. Il y a fort heureusement des personnes aux quatre coins du monde qui œuvrent pour que des enfants comme Elshaday puissent demeurer en classe. Elles mettent sur pied des programmes pour entretenir des écoles; pour fournir du matériel scolaire et offrir le seul repas quotidien aux enfants dans le besoin.

Ces familles et ces collectivités ont désespérément besoin de notre aide pour nourrir et outiller adéquatement leurs enfants. Ils sont pris dans un cycle de pauvreté que seule l'éducation peut rompre.

Nous oublions parfois que l'école n'est pas un privilège, mais un droit. Pris dans le tourbillon de la rentrée par nos listes d'effets scolaires – cartables, cahiers et autres articles –, nous oublions que nos ancêtres ont dû se battre durement pour que nos enfants soient aujourd'hui à l'école plutôt qu'au travail.

En vertu de la loi canadienne, les enfants ont l'obligation de fréquenter l'école pour vivre pleinement une enfance adaptée à leur âge dans un cadre d'apprentissage paisible et sécuritaire. Ce n'est pas encore le cas pour des millions d'enfants dans le monde qui sont forcés de travailler de longues heures pour un salaire de misère afin de venir en aide à leur famille. Leur place est en classe, loin des misères quotidiennes causées par les sécheresses, les guerres et la pauvreté qui affligent leur pays.

En ce mois de septembre, mois de la rentrée, n'est pas là une belle occasion pour les parents, les enfants et les enseignants du Canada, de réfléchir à cette triste réalité? Et s'ils le peuvent, de faire un geste de solidarité pour s'assurer que des enfants, comme Elshaday, aient aussi la chance de retourner à l'école?

C'est par l'éducation que ces enfants deviennent catalyseurs de changement pour le mieux-être de leur famille, de leur communauté et de leur pays.

Voilà pourquoi l'Association catholique d'aide à l'Orient (CNEWA) qui reçoit l'appui de plus de 4 500 donateurs annuellement s'engage à déployer toutes les ressources nécessaires dans des écoles en Éthiopie, en Inde, au Moyen-Orient et en Ukraine pour que l'éducation soit accessible. C'est par l'éducation que ces enfants deviennent catalyseurs de changement pour le mieux-être de leur famille, de leur communauté et de leur pays.

Rappelons-nous que la rentrée scolaire n'est pas une banale occasion de magasiner ni une épreuve à surmonter, mais un droit qui n'est pas encore acquis pour tous et qui pave la voie à la paix, à la stabilité et à la richesse partout dans le monde.

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