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Sur la Stratégie canadienne de l'énergie

Alors que la Conférence de Paris sur la lutte contre les changements climatiques se prépare, on adopte une stratégie pour accélérer le développement des sables bitumineux et les projets de pipeline.
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Réplique à la lettre ouverte de Pierre Arcand, ministre québécois de l'Énergie et des Ressources naturelles

Le gouvernement de Philippe Couillard se félicite de l'adoption de la Stratégie canadienne de l'énergie.

Pourtant, elle n'augure rien de bon pour les Québécoises et les Québécois.

D'abord, précisons que la Stratégie canadienne de l'énergie vise essentiellement trois choses :

  1. désenclaver la production d'hydrocarbures de l'Ouest du Canada;
  2. construire des pipelines pour faire sortir ce pétrole bitumineux;
  3. faire croire aux populations que ces pipelines sont dans leur intérêt.

Les premiers ministres canadiens veulent accélérer la construction des pipelines, et ce, avec la complicité du gouvernement Couillard. Celui-ci est tombé dans le panneau et s'est empressé de signer une entente qui stipule que le territoire du Québec ne servira qu'à une chose : exporter le pétrole des sables bitumineux. En fait, le Québec prend tous les risques, sans pouvoir espérer de bénéfice durable.

Le ministre Arcand veut nous faire croire que grâce à cette entente, le Québec sera en meilleure position pour vendre son électricité aux autres provinces. Faux : quelques jours à peine après la signature de ce pacte interprovincial, on apprenait que Terre-Neuve et l'Ontario négociaient un accord pour que la première vende son électricité à la seconde, en passant par le territoire américain. Soit en évitant le Québec.

Rappelons, de plus, que le gouvernement fédéral a déjà octroyé une avantageuse garantie de prêt de 6,3 G$ à Terre-Neuve pour développer le complexe hydroélectrique de Muskrat Falls. Ottawa s'est également montré favorable à subventionner une ligne de transport pour « sortir » cette électricité du Labrador et l'acheminer vers le marché américain.

Dans les deux cas, cette aide fédérale à l'hydroélectricité de Terre-Neuve sera payée en partie par les Québécois, au détriment... des Québécois, qui ont toujours payé eux-mêmes leurs infrastructures énergétiques.

Les libéraux disent aussi que grâce à la Stratégie canadienne de l'énergie, on va exporter l'énergie du Québec. Décidément, on nous prend pour des valises. Ça fait des décennies qu'on vend notre électricité propre à nos voisins, qu'ils soient canadiens ou américains. Hydro-Québec n'a jamais demandé la permission à personne, surtout pas aux provinces canadiennes, pour exporter son énergie.

Notre chef, Pierre Karl Péladeau, l'ensemble de mes collègues et moi-même sommes d'avis que les Québécois n'ont pas à payer le coût des décisions énergétiques prises pour le seul bénéfice du reste du Canada.

Vers la Conférence de Paris

Alors que la Conférence de Paris sur la lutte contre les changements climatiques se prépare, on adopte une stratégie pour accélérer le développement des sables bitumineux et les projets de pipeline. Nous devrions pourtant faire l'exact contraire si nous voulons que le Québec soit un leader dans le développement des énergies propres et renouvelables, et dans la lutte contre les gaz à effet de serre (GES).

Fort de son adhésion à la Stratégie canadienne de l'énergie, le Québec dira : «nous voulons devenir la première économie verte des Amériques ET nous sommes fiers de participer activement à l'exportation du pétrole bitumineux partout dans le monde!» Franchement, ce n'est pas sérieux. Le ministre devra s'expliquer sur son approche.

Lorsque le Québec sera un pays indépendant, nous pourrons développer notre propre stratégie énergétique sans être obligés de participer au développement des sables bitumineux. Nous pourrons aussi signer nos propres ententes en matière d'énergie avec nos partenaires canadiens, d'État à État, en donnant la priorité aux intérêts du Québec.

Non, vraiment, la Stratégie canadienne de l'énergie ne laisse présager rien de bon pour les Québécois.

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