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Il y a une semaine, une quarantaine de jeunes cagoulés ont tenté de défoncer la porte d'entrée de l'Institut Économique de Montréal (IEDM). En plus de séquestrer ses employés, les jeunes manifestants ont commis des actes de vandalisme signe de violence et d'intolérance des opinions contraires. Cette information a à peine été discutée dans les médias, sauf par Mario Dumont. Alors que tous les étudiants sont encouragés à s'exprimer pacifiquement sur la hausse des frais de scolarité, certains utilisent la violence, les menaces et la séquestration comme outils de négociation ou d'expression.
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Il y a une semaine, une quarantaine de jeunes cagoulés ont tenté de défoncer la porte d'entrée de l'Institut Économique de Montréal (IEDM). En plus de séquestrer ses employés, les jeunes manifestants ont commis des actes de vandalisme signe de violence et d'intolérance des opinions contraires. Cette information a à peine été discutée dans les médias, sauf par Mario Dumont. Alors que tous les étudiants sont encouragés à s'exprimer pacifiquement sur la hausse des frais de scolarité, certains utilisent la violence, les menaces et la séquestration comme outils de négociation ou d'expression. Depuis quand est-ce que la violence et la terreur sont utilisées comme moyen légitime dans cette société?

Albert Camus a dit un jour : « Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout. » La liberté d'être différent, de penser de manière distincte, de soutenir une vision opposée est mise en danger par des êtres capables de tout pour exprimer leur cause. Je ne sais pas si vous savez en quoi cette liberté est atteinte, mais je peux vous dire que le sentiment d'être physiquement et psychologiquement atteint est profondément douloureux. Les études de l'IEDM sont utilisées par les élèves en faveur de la hausse des frais de scolarité. Par manque d'arguments, ils persécutent leurs adversaires. Est-ce bien le choix de société que nous avons pris? Avons-nous, d'une quelconque façon, décidé un jour que nos jeunes avaient le droit de ne pas respecter les lois pour se faire entendre? Ne trouvez-vous pas que ce sont des gestes condamnables? Il semblerait que ce ne soit pas le cas pour certains membres de ce mouvement étudiant.

Le mardi 20 mars se tenait une séance d'information au Collège Saint-Louis. Quatre membres étaient invités à représenter leur position dans un dialogue respectueux et informatif aux jeunes du secondaire. Avant que le débat ne commence, j'ai discuté avec deux membres contre la hausse. L'un d'eux m'a dit et je le cite : « les étudiants ont le droit de casser des vitres pour exprimer leur mécontentement. Même si ce n'est normalement pas acceptable, dans le cas présent, les étudiants en ont le droit. Et puis, même si c'était mal perçu, ce n'est pas grave puisque ces vitres sont assurées par des assurances, donc remboursées. » N'êtes-vous pas choqués? Les étudiants soutiennent que des gestes criminels sont acceptables. Où va cette société? C'est suite à ses commentaires que j'en conclus que leur système de justice sociale n'est pas fait pour protéger la différence.

Des employés de l'IEDM ont été séquestrés, il y a eu vandalisme, des gestes de violence ont été posés et que faisons-nous? Rien. Nous ne faisons rien, parce que les visions différentes ne sont pas respectées. Derrière les idées, il y a des êtres humains, il y a des mères, de pères, des amis, des collègues, mais il y a surtout des adversaires. Albert Camus avait bien raison : les étudiants échouent. Ils échouent par leur manque de bonté et d'ouverture d'esprit. Ils échouent parce qu'ils s'attaquent lâchement à ceux qui se présentent face à eux. Ils les écartent par la violence et l'intolérance, non par le dialogue.

Derrière les visions politiques, il y a des êtres humains. Il y a des hommes et des femmes qui aiment leur travail, mais qui ont été terrorisés par de jeunes étourdis. Ces mêmes jeunes qui clament le discours respectueux ont beaucoup à apprendre. La CLASSE n'a pas condamné les gestes de ces étudiants. À chaque nouvelle histoire de violence ma boule de cristal prévoyait leur manque de responsabilité. La CLASSE ne prendra pas ses responsabilités, mais elle est toutefois solidaire aux gestes criminels des étudiants. Je suis fière d'être étudiante et de ne pas attaquer mes opposants, mais j'ai honte des étudiants qui commettent des gestes criminels et qui ne le regrettent pas. Je vous demande : où va notre société si elle permet l'usage de la violence comme prétexte à la liberté d'expression? Elle se noiera et va étouffer derrière la terreur et les cris de ces étudiants qui attaquent au lieu de dialoguer. C'est triste et terrorisant pour la société de demain. J'ai peur pour cette société, pas vous?

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