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Être payé pour prendre l'avion? Ça s'en vient

Le billet d'avion est, depuis toujours, une des dépenses principales à prévoir pour pouvoir voyager. Mais si c'était gratuit?
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WOW air, qui a déjà offert des aller-retour de Montréal à l'Europe pour moins de 200$ lors d'une vente à durée limitée, opère avec le modèle d'affaires ULCC qui ne ressemble en rien à ce que vous êtes habitués de voir.
Site Web WOW Air
WOW air, qui a déjà offert des aller-retour de Montréal à l'Europe pour moins de 200$ lors d'une vente à durée limitée, opère avec le modèle d'affaires ULCC qui ne ressemble en rien à ce que vous êtes habitués de voir.

Le billet d'avion est, depuis toujours, une des dépenses principales à prévoir pour pouvoir voyager. Mais si c'était gratuit? Ou même mieux: si vous étiez payés pour prendre l'avion? Le jour viendra, selon le PDG de la compagnie aérienne à très bas prix WOW air.

En tant que passionné de ce type de transporteur aérien, connu sous le nom anglais de «Ultra Low-Cost Carriers» (ULCC), je suis bien d'accord avec lui et je crois qu'il a raison. Ces compagnies sont en train de révolutionner complètement le transport aérien partout dans le monde et surtout, en train de le démocratiser. Leurs prix sont déjà tellement pas chers, ce n'est pas trop difficile de s'imaginer que ça pourrait être gratuit, et je vais vous expliquer pourquoi.

Avant tout, qu'est-ce qu'il a dit exactement? Skúli Mogensen, le PDG de WOW air, a prédit la semaine dernière dans une entrevue avec Business Insider, qu'un jour, les compagnies aériennes vont payer les passagers pour embarquer, afin de pouvoir générer des revenus par la suite avec les autres services en extra.

Leurs prix sont complètement à la carte: vous ne payez que pour le siège et un petit sac. Si vous voulez plus, vous pouvez vous procurer des services additionnels.

WOW air, qui a déjà offert des aller-retour de Montréal à l'Europe pour moins de 200$ lors d'une vente à durée limitée, opère avec le modèle d'affaires ULCC qui ne ressemble en rien à ce que vous êtes habitués de voir. Leurs prix sont complètement à la carte: vous ne payez que pour le siège et un petit sac. Si vous voulez plus, vous pouvez vous procurer des services additionnels. Bref, leur modèle consiste à réduire le prix de base et augmenter les ventes de services optionnels et les extras.

Donc, si vous ne voulez rien de plus et vous voulez économiser, vous voyagez léger et ne payez pas un sou de plus tout simplement. C'est ce que j'ai fait en prenant des ULCC plus de 40 fois dans les dernières années, sans jamais payer plus que le prix du siège. C'est donc très possible si vous savez comment vous y prendre.

Mais le fait est que la plupart des gens ne s'informent pas, ne comprennent pas le fonctionnement, ne savent pas comment éviter les frais additionnels, ou bien ils décident de se procurer des extras en toute connaissance de cause. Résultat: les compagnies aériennes à très bas prix font plus d'argent avec eux, parfois jusqu'à 40% du prix du billet en services additionnels.

Cela veut dire qu'à un point dans le futur, lorsque les compagnies aériennes réussiront à faire plus d'argent avec les frais supplémentaires qu'avec les billets d'avion eux-mêmes, ils auront tout intérêt à vous donner des billets gratuits, voire vous payer, afin de générer des revenus sur les frais supplémentaires. Ils voudront maximiser le nombre de passagers à bord pour monnayer chaque siège via les services optionnels additionnels qu'ils vendront.

C'est pourquoi effectivement, nous verrons probablement un jour des billets d'avion gratuits, ou presque.

Je peux m'imaginer un futur où nous paierons les passagers pour prendre l'avion.

-Skúli Mogensen, PDG de WOW air

Les compagnies aériennes ont aussi de plus en plus de partenariats avec des hôtels et des offices de tourisme, qui pourraient financer une autre partie des coûts du vol. La logique serait d'inciter plus de gens à prendre l'avion et visiter certaines destinations, afin de générer des revenus sur place, en donnant une part aux compagnies qui transportent les visiteurs.

Les publicités à bord des avions, où l'audience est très captive, sont selon moi un autre revenu qui est appelé à croître pour permettre aux compagnies aériennes de diversifier leurs revenus et baisser les prix des billets encore plus bas.

Bref, le modèle «ultra low-cost» en aviation est la plus belle chose qui soit arrivée à cette industrie. Et enfin au Canada on pourra en profiter davantage. Pendant longtemps, nous avons été le seul pays développé à ne pas avoir ce type de compagnie aérienne.

Récemment, un ULCC nommé NewLeaf a été lancé dans l'Ouest, un autre nommé Canada Jetlines a annoncé son lancement pour l'été 2018 et encore un autre, Enerjet, parle depuis longtemps de ce lancer dans ce modèle. Mais surtout, WestJet, la deuxième plus importante compagnie aérienne au Canada, a elle aussi annoncé qu'elle mettrait sur pied une division à très bas prix avant la fin de l'année.

Donc, nous ne sommes pas encore rendus au point où les billets sont gratuits, mais M. Mogensen a tout à fait raison de dire qu'on s'en va vers là. Il y a d'ailleurs parfois des vols à 49 sous en Europe, et il y en a fréquemment sous les 10$. Plus le modèle des compagnies «ultra low-cost» se répandra, mieux ce sera pour tous ceux qui adorent voyager!

Imaginez les possibilités si vous pouviez vous envoler n'importe où, sans jamais avoir à payer le billet d'avion.

Parce que pas cher, c'est bien. Mais gratuit, c'est encore mieux. Imaginez les possibilités si vous pouviez vous envoler n'importe où, sans jamais avoir à payer le billet d'avion. Enfin, l'industrie de l'aviation canadienne s'en va dans la bonne direction. Peut-être qu'un jour nous ne serons plus parmi les plus chers pays du monde où prendre l'avion.

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