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22 choses qui changent quand on a trois enfants plutôt que deux

Plusieurs de nos amis, tout heureux d'avoir deux enfants, se sont néanmoins posé la question d'un troisième. Avec trois enfants en quatre ans et demi, mon mari et moi avons traversé cette épreuve et on nous demande fréquemment notre avis sur la question.
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Plusieurs de nos amis, tout heureux d'avoir deux enfants, se sont néanmoins posé la question d'un troisième. Avec trois enfants en quatre ans et demi, mon mari et moi avons traversé cette épreuve (la question de savoir si nous y avons survécu n'a pas encore été résolue) et on nous demande fréquemment notre avis sur la question. Voilà pourquoi nous avons eu l'idée de dresser une liste très utile des différences entre deux et trois enfants. Assurez-vous de l'avoir à portée de main avant de commettre l'irréparable. Quant à savoir si les difficultés liées à l'éducation de quatre, cinq ou six enfants - voire davantage - sont exponentielles, leur simple évocation suffit à nous faire adopter une position fœtale, ce qui n'est pas très pratique pour écrire un article.

1. Le ménage. Les parents de deux enfants ont souvent l'impression qu'ils n'arrivent pas à nettoyer aussi vite que leur progéniture salit. Cet effet « tapis de course », très déstabilisant, entraîne une sensation de totale impuissance face aux monceaux de jouets, vêtements et livres qui s'accumulent de manière incontrôlée. Sachez cependant que la saleté et le désordre passeront la vitesse supérieure avec un enfant de plus, et que vous découvrirez soudain une multitude d'objets dont vous ne soupçonniez même pas l'existence. À la fin de la journée, vous aurez également trouvé des serviettes usagées, des morceaux de sparadrap, des bouts de viande crue, des déchets médicaux, un rouleau de scotch déroulé d'une longueur de 77 mètres et un cornet acoustique rouillé.

2. Les histoires avant d'aller dormir. Quand on s'installe pour lire une histoire à ses enfants, le fait d'en avoir deux permet de les positionner confortablement de chaque côté du parent et du livre. Quand on en a trois, il y en a toujours un qui se sent exclu. Ceci entraîne des conflits assez similaires à ceux du jeu Ultimate Fighting Champions, où chacune des factions tente de préserver son espace vital par tous les moyens nécessaires, y compris le recours à la violence physique.

3. L'argent. Elever trois enfants plutôt que deux coûte environ 1,49752 fois plus cher. Logique ? Absolument pas. Ces chiffres découlent-ils d'une analyse mathématique rigoureuse ? Bien sûr que non. On a dû vendre notre calculatrice pour pouvoir acheter des chaussures à notre troisième enfant.

4. Le « lit des parents ». Oui, je sais bien, on n'aurait jamais dû faire d'exception et s'en tenir à la règle : « La nuit, les enfants dorment dans leur propre lit. » Mais notre état d'épuisement a eu raison de notre détermination (voir Le sommeil, ci-dessous) et nous venons seulement de comprendre que notre lit pourtant gigantesque n'empêcherait nos trois intrus de nous filer des coups de coude, de genou et de pied dans leur sommeil, semblables à des messages frénétiques en morse.

5. La triple relation. Personne n'en parle, mais c'est extrêmement important. Entre deux enfants, il n'y a qu'une relation, et une seule. Fastoche ! Alors trois enfants, le nombre de relations ne se contente pas de doubler, il triple (allez-y, comptez, on patiente). Trois dyades simultanées, trois tempéraments complexes, trois fois plus de raisons de s'en vouloir, trois victimes de farces potentielles, trois motifs de bagarre possibles, trois mesures de rétorsion interminables parce qu'il y en a un qui a fait exprès de péter sur l'exposé de l'autre.

6. Le bruit. Les parents de deux enfants se plaignent parfois d'avoir une maison un peu trop bruyante. Ceux qui en ont trois n'entendent même pas ce que disent ces couples-là (ni personne d'autre, d'ailleurs).

7. Les parkings. Quand un parent de deux enfants gambade sur un parking à l'heure de pointe, il peut aisément les tenir par la main. Mais dans une course effrénée avec trois enfants, il est nécessaire d'appliquer la méthode dite de la chenille : « Ne lâche pas la main de ta sœur. Donne-lui la main ! Donne-lui la main !!!! ARRÊTE. TOI. ET! DONNE!! LUI !!! LA!!!! MAIN!!!! » Malgré cela, vous pouvez êtes à peu près sûre que votre fille de cinq ans va se mettre à courir pendant que vous priez le ciel qu'elle ne croise pas la route d'un jeune conducteur en train de texter au volant à quelques mètres de là.

8. Les poussettes. En cas de nécessité absolue, vous pouvez toujours vous débrouiller pour faire tenir deux enfants dans une seule poussette quand ils refusent catégoriquement de gravir les derniers mètres de côte qui les séparent de l'entrée du zoo (vous vous demanderez par la suite si l'enclos aux lémuriens en valait vraiment le coup). Avec trois enfants, n'y comptez même pas. Bien sûr, vous tenterez tout de même de les empiler les uns sur les autres dans la poussette, mais cette sculpture en équilibre instable suscitera des regards interdits chez les passants, incertains d'assister à une représentation du Cirque du soleil ou à un terrible accident de la route.

9. Les bulletins scolaires. La quantité de bulletins scolaires, de collages et d'exposés auxquels vous devrez jeter un œil vous paraîtra parfois insurmontable. Avec trois enfants, ces piles de documents s'accoupleront entre elles et se multiplieront pendant que vous dormez, au point que vos vieilles feuilles de calcul finiront pas ne plus vous quitter : elles feront office de serviette de table, d'oreiller pour dormir, d'essuie-main après la vaisselle et de gant de toilette.

10. La semaine portes ouvertes à l'école. Bon. Ca reste entre nous mais... quelle corvée ! (Mais non, on adore les instituteurs !)

11. Les excréments. Faites le calcul : 50% d'augmentation avec un troisième enfant, et il y en a partout.

12. Les voitures. Avec deux enfants, vous pouvez garder la Toyota Prius. Un de plus et la probabilité de devoir investir dans une Renault Espace augmente considérablement, d'autant plus qu'une porte latérale coulissante est désormais indispensable. Ce qui nous amène naturellement à :

13. L'archéologie en milieu véhiculaire. Il est tout à fait possible que les parents de deux enfants soient tombés sur une ou deux choses assez peu ragoûtantes dans les replis des sièges de la voiture, parfois sous forme de fossiles, ce qui rend leur identification impossible. Mais avec trois enfants, certains résidus nécessiteront de faire appel à une unité de recherche spécialisée.

14. Les loisirs pendant les trajets. Des réductions sur les billets aux promos dans les restaurants, les loisirs sont pensés pour les familles avec deux enfants. Sachez d'ailleurs -- et c'est la stricte vérité -- que vous ne pourrez pas réserver une chambre d'hôtel à Manhattan si vous avez plus de deux enfants : les réservations pour cinq ne sont pas possibles (probablement parce que les chambres en questions sont plus petites que la tête de votre cadette).

15. Les restaurants. Quand un couple avec deux enfants attend dans qu'une table pour quatre se libère dans un restaurant bondé, il sait qu'il pourra prendre place dans un délai inférieur à six mois. Avec trois enfants, en revanche, il a le choix entre planter sa tente pour la nuit devant le serveur qui le fait patienter, ou bien faire preuve d'ingéniosité en installant discrètement l'un de ses bambins sous une assiette.

16. Les maladies. Les gastro-entérites n'ont pas de secret pour les parents de deux enfants, notamment quand ceux-ci se mettent à évacuer leurs fluides corporels par deux orifices en même temps. Un enfant de plus, cependant, et la virulence -- et la fréquence -- de ces gastros, et de toutes sortes de maladies, semble croître de manière exponentielle, puisque chacun est en contact avec davantage de camarades et d'amis de son âge. Vous voulez connaître le point commun entre les poux, les angines, les conjonctivites et le virus de Norwalk, au niveau moléculaire ? Demandez à n'importe quel parent de trois enfants ou plus. Il pourra vous expliquer ce qui se passe quand toutes ces maladies se déclarent en même temps--pour la douzième fois.

17. Le sommeil. Hein ? Attendez. Le quoi ?

18. Le babysitting. Si vous avez deux enfants, vous connaissez peut-être plusieurs familles avec deux enfants où un échange de bons procédés, ou une demande de babysitting à la dernière minute, s'organise facilement. À trois, ces échanges sont plus rares et difficiles puisque refourguer trois enfants à un couple qui n'en a que deux vous fait culpabiliser. Pas de souci, me direz-vous. Il suffit de trouver une autre famille avec trois enfants ! Sauf que vous vous rendrez rapidement compte que lesdits parents sont allongés à même le sol, épuisés, dans le salon, et vous culpabiliserez de plus belle. Pour vous, le babysitting n'est pas une option !

19. Les urgences. Les parents de deux enfants auront peut-être la malchance de devoir emmener leur progéniture aux urgences, pour des points de suture, une forte quinte de toux, ou des points de suture liés à une forte quinte de toux (c'est déjà arrivé, demandez à quelqu'un qui a trois enfants). Les familles plus nombreuses risquent, quant à elles, de se rendre si souvent aux urgences qu'elles supplieront rapidement le personnel d'instaurer un système de carte de fidélité leur permettant de bénéficier d'un sandwich gratuit de temps en temps.

20. La stratégie. Avec deux enfants, les parents peuvent se partager la tâche. A partir du troisième, ils passeront des heures à départager les torts de chacun, et à déterminer qui des deux a eu l'idée d'en avoir un autre.

21. Le partenaire qui vous soulage. Quand vous avez un enfant et que votre partenaire l'emmène se promener pour que vous puissiez respirer, vous lui en êtes profondément reconnaissant. Quand vous en avez deux et qu'il y en a un qui va se balader avec son père ou sa mère, votre charge de travail baisse de 50%. Mais quand vous en avez trois et que votre moitié tente de s'esquiver avec un seul, rattrapez-la et rappelez-lui qu'elle s'expose à de sévères conséquences en ne remplissant pas sa part du contrat.

22. La prise de conscience. Deux enfants, ce sont deux paires d'yeux qui observent le monde avec émerveillement, deux petites bouches qui sourient béatement quand vous leur parlez des ouistitis, et deux petites voix qui vous disent « Je t'aime » après que vous avez patiemment répondu à leurs questions sur la vie dans l'espace ou que vous leur avez appris à couper une pomme en tranches. Avec trois enfants, il y a tout ça en trois exemplaires, et c'est à peu près la seule différence qui nous importe. D'ailleurs, on n'en changerait pour rien au monde. Et on le dira à qui veut l'entendre, dès qu'on aura déniché un jean propre et que nos oreilles auront cessé de siffler.

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