J'ai cherché à dresser dans mes deux premiers billets de blogue, Le déclin tranquille et Le déclin tranquille en chiffres, un portrait objectif de l'économie québécoise et de son évolution depuis les deux dernières décennies. Au-delà des débats idéologiques, peu importe l'angle que l'on choisit, force est d'admettre que de façon générale notre performance se détériore en comparaison avec nos voisins. Et loin d'une vision défaitiste du Québec, le déclin tranquille que je vous ai présenté se veut avant tout un appel.
Faire les choses autrement
Un appel parce que j'ai beaucoup de difficulté à constater et accepter que l'économie du Québec se classe en queue de peloton, particulièrement lorsqu'on la compare à celle des autres provinces canadiennes. J'ai mal à ma fierté. La fierté d'un Québec qui possède un potentiel immense, comme en font foi ses ressources naturelles, ses industries de pointe, son économie diversifiée, ses universités, sa culture, mais un Québec qui semble tenir aujourd'hui pour acquis les réussites passées et réaliser difficilement que les nécessaires réussites de demain devront prendre des chemins différents.
Confronter notre bilan
Pour réussir demain, il nous faudra d'abord reconnaître collectivement la nécessité de faire aujourd'hui les choses différemment, de changer notre recette; car si nos pratiques figuraient parmi les meilleures, il y a de bonnes chances que nous figurerions parmi les meilleurs, et ce n'est pas le cas. Accepter tous ensemble de confronter notre bilan et notre difficulté à créer davantage de richesse collective (avec les conséquences que cela implique) sera le point de départ d'une grande transformation pour le Québec.
Se hisser parmi les meilleurs pour s'assurer le Québec que l'on veut
Cette transformation qui nous mettra résolument sur le cap de l'excellence dans notre engagement à vouloir nous hisser parmi les meilleurs, qui nous verra aussi valoriser, cultiver et libérer notre potentiel entrepreneurial. Il faut en être conscient et se le dire: c'est par l'engagement de milliers d'entrepreneurs, hommes et femmes, et de travailleurs œuvrant main dans la main, et par le succès de nos entreprises, grandes et petites que nous parviendrons à assurer la pérennité du Québec que l'on veut se donner.
La clé est là. Pour ce faire, il nous faut promouvoir davantage la culture entrepreneuriale. Il nous faut favoriser davantage un environnement qui saura appuyer la naissance, le développement et le déploiement d'une armée de petites, moyennes et grandes entreprises qui offriront des emplois de qualité à des milliers de Québécois, et partiront à l'assaut de la planète pour ramener au Québec la partie du monde qui lui revient.
Pour une nouvelle révolution
Nous sommes les enfants et petits-enfants de la Révolution tranquille et plusieurs d'entre nous ont connu ce Québec convaincu que tout était possible si l'effort commun s'y mettait. Les dernières années ont vu cet espoir se dissiper et un climat de morosité s'instaurer. Il n'en revient cependant qu'à nous, tous ensemble, de susciter cet espoir à nouveau.
Pour y arriver, nous pouvons et devons aujourd'hui être les parents d'une nouvelle révolution : celle de la prospérité. Il nous faut en faire un projet collectif, où chacun pourra et voudra contribuer à sa façon, au meilleur de lui-même. Ce sera l'héritage à nos enfants et à leurs enfants d'un Québec vibrant, fruit de cette même audace qui, il y a un demi-siècle, l'a propulsé de la noirceur à la modernité.
Imaginez un Québec riche, un Québec juste, un Québec figurant parmi les meilleurs. Pourquoi pas?
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