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Le bilan 2013 de l'opposition officielle dans Hochelaga-Maisonneuve

Alors que l'année 2013 tire à sa fin, et que notre quartier occupe beaucoup d'espace dans l'actualité, il est temps de faire un retour sur cette année mouvementée en matière de politique locale dans Hochelaga-Maisonneuve.
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Lors de mon investiture comme candidat de Québec solidaire dans Hochelaga-Maisonneuve en janvier 2013, j'avais avancé le concept d'opposition officielle dans le quartier. En effet, étant arrivé 2e lors de l'élection générale de septembre 2012 et constituant la seule autre force politique organisée dans la circonscription, je croyais que le travail d'un candidat investi de QS visait à talonner la députée en place et s'assurer qu'elle ne s'écarte pas des dossiers prioritaires de la population.

Alors que l'année 2013 tire à sa fin, et que notre quartier occupe beaucoup d'espace dans l'actualité, il est temps de faire un retour sur cette année mouvementée en matière de politique locale.

Plus d'autobus

Au mois de mars, nous avons lancé une pétition réclamant un meilleur service d'autobus dans notre quartier. La lutte contre les gaz à effet de serre ne se gagnera pas sans une politique de transport collectif digne de ce nom. En attendant de grands investissements structuraux, comme ceux prévus dans le cadre financer de QS, il faut s'assurer que le service déjà offert soit en phase avec la réalité du quartier. Or, les trajets de la 125 sur Ontario et de la 34 sur Sainte-Catherine sont largement déficients en terme de fréquence.

La pétition a été distribuée en format papier et électronique de mars jusqu'à septembre 2013. Elle a en tout ramassé 1600 noms. Elle a été déposée au C.A. public de la STM le 2 octobre, où nous avons eu la surprise et le bonheur d'apprendre que la STM accédait à notre requête en augmentant les passages de la 34 et de la 125.

Cette victoire - petite, mais néanmoins importante - est le fruit de l'effort combiné de plusieurs militants et de plusieurs groupes dont 200 portes Hochelaga-Maisonneuve, pour n'en nommer qu'un. Nous sommes très fiers d'avoir contribué à ce gain concret pour les résidents du quartier.

Écoles saines

Depuis trop longtemps, mon quartier fait les manchettes à cause des problèmes de moisissures dans trois de ses écoles primaires (Hochelaga, Baril et Saint-Nom-de-Jésus). Assez tôt, l'école Baril a été jugée irrécupérable et la communauté a commencé à travailler sur un plan pour reconstruire l'école. Nous attendions l'argent de Québec.

Dans un premier temps, nous avions d'abord décidé de laisser la chance au coureur. Le PQ n'est arrivé au pouvoir qu'en septembre 2012 après tout. Mais après plusieurs réunions, discussions, marches, etc., il était - rendu en septembre - plus que temps d'agir.

Nous avons donc décidé d'intervenir dans l'espace public pour dénoncer l'inaction du gouvernement. Notre sortie de presse du 22 septembre a connu un succès étonnant, tellement que même Radio X m'a passé en entrevue. L'animateur a ouvert le segment de son émission me concernant en disant : «Ça n'arrivera pas souvent, mais je suis d'accord avec Québec solidaire». Ce n'est pas banal. Quand QS et Radio X se rejoignent sur l'urgence d'un enjeu, c'est que l'heure est grave.

Pour la première fois depuis mon arrivée dans la politique hochelagaise, Mme Poirier s'est senti le besoin de me répondre dans son vidéo hebdomadaire. Bref, j'ai reproché à Mme Poirier son inaction. Maintenant que le PQ est au pouvoir, plus d'excuses. Ironiquement, dans son vidéo, Mme Poirier tend à confirmer ma critique alors qu'elle affirme qu'elle fait des rencontres et qu'elle attend un budget de Québec...

Toujours est-il que quelques semaines plus tard, dans le cadre d'un flot ininterrompu d'annonces gouvernementales préélectorales, 19M$ étaient débloqués pour reconstruire Baril. Enfin. Bien sûr, on ne saura jamais à quel point il y aura eu une corrélation entre ma sortie publique réussie et l'annonce budgétaire quelques semaines plus tard, mais l'essentiel c'est que le projet avance.

Vandalisme et gentrification

J'aimerais terminer ce billet sur la question du vandalisme et de la gentrification. En mai dernier, une première vague de graffitis a atteint des commerces de la place Valois. Quelques jours plus tard, on a graffité le Bistro In Vivo ou je tenais une activité de financement en compagnie de mon camarade Gabriel Nadeau-Dubois. En août, une Licorne, symbole aussi étonnant qu'original du festival Zone Homa, a été vandalisée devant la Maison de la culture. La semaine dernière, des briques ont été projetées dans les vitrines de quelques restaurants du quartier.

J'ai plusieurs choses à dire sur le sujet. J'aimerais d'abord que nous fassions un effort collectif pour ne pas tomber dans le piège facile du profilage. Trop souvent j'ai entendu: «Ce sont des jeunes». À ce jour, nous n'avons aucune preuve sur l'âge des malfaiteurs. Les jeunes de notre société moderne vivent déjà beaucoup de discrimination liée à l'âgisme alors je nous invite à faire attention.

Ensuite, sur le problème du vandalisme, je me refuse de comprendre la logique de ces actes. S'il est vrai que l'arrivée de nombreux petits restos bon chic bon genre est la conséquence d'un changement socio-économique des habitants du quartier, je ne vois pas en quoi s'attaquer aux propriétaires de ces restaurants changera quoi que ce soit au défi de la gentrification. Des centaines de jeunes familles font le choix de s'établir en ville. Évidemment, ils ne peuvent pas tous s'acheter des triplex. À défaut de coop avec des logements 6, 7 ou 8 pièces, le condo s'avère dans plusieurs cas la seule option abordable. C'est là qu'il faut agir, dans la lutte pour le logement social.

Si le comité de travail mis sur pied par Carole Poirier concentre ses énergies sur la dénonciation du vandalisme, il tombera dans le même piège que les vandales: il se trompera de cible. Les vandales se trompent entre la cause et la conséquence de la gentrification. Soyons plus brillants, concentrons-nous sur un véritable plan d'action pour une mixité sociale réussie. De plus, s'il faut en effet documenter la situation de la gentrification, il faut surtout passer à l'action! De l'argent pour le logement social, il y en a, il suffit de se mobiliser pour aller le chercher. Il serait d'ailleurs plus que temps que le gouvernement du PQ s'active dans ce dossier.

Finalement, sur le fond du problème, la gentrification, il faut souligner des belles actions positives entreprises cette année. L'occupation des lofts Moreau, les affiches d'enfants sur l'école Baril, etc. C'est là que je reconnais la trempe des gens d'Hochelaga-Maisonneuve. Des gens fiers, des battants qui travaillent sur des projets collectifs.

La suite des choses

Notre quartier est à la croisée des chemins. En effet, si rien n'est fait d'ici une ou deux décennies, nous serons le prochain Plateau. Les loyers seront hors de prix et les défavorisées n'auront qu'à déménager toujours plus loin à l'est. Il faut agir maintenant.

Des signes encourageants sont visibles. L'élection de deux candidats de Projet Montréal et la très bonne 2e place de Pierre Lessard-Blais à la mairie est le signe d'un vent qui tourne. Depuis trop longtemps, l'élite politique locale s'est montrée incapable de gérer le défi de la gentrification. Les coupures du gouvernement péquistes en aide sociale ne laissent rien présager de bon à court terme. Par contre, une nouvelle génération politique prend rapidement sa place dans le quartier. Elle a soif de justice, soif d'égalité, soif de paix basée sur un vivre-ensemble harmonieux.

Je fais partie de cette nouvelle génération et j'entends bien continuer à m'investir corps et âme pour que cet autre Hochelaga-Maisonneuve devienne rapidement une réalité.

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