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Ton mariage, je m'en fous

Tu te maries! J'en suis ravie pour toi. Tu es rayonnante, ça se voit. Félicitations donc, mais saches une chose : ton mariage, je m'en fous. Voilà. C'est lâché. Je n'en ai rien à cirer.
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Tu te maries! J'en suis ravie pour toi. Tu es rayonnante, ça se voit.

Félicitations donc, mais sache une chose: ton mariage, je m'en fous.

Voilà. C'est lâché. Je n'en ai rien à cirer.

Je me fiche de ta robe de mariée. De savoir si le cocktail se passera dehors ou à l'intérieur. Je me contrefiche du super groupe que vous avez réservé, de la couleur des fleurs ou des plats de résistance que tu as sélectionnés.

Tu peux me parler pendant des heures des quarante-deux styles de faire-part qui te plaisent, mais même si je veux bien t'aider pour la présélection, ça ne m'intéresse pas plus que ça. Quand j'aurais donné ma réponse, le mien pourrait même finir à la poubelle.

Je me fiche totalement de ton mariage, des apparences du moins. Mais si tu te demandes ce qui m'importe en la circonstance, je peux te faire deux ou trois confidences.

Ce qui m'intéresse, c'est de savoir comment tu te sens dans ta robe. Ne me dis pas que tu te sens bien ou qu'elle est belle, mais qu'elle te donne envie d'attraper un micro et de pousser des cris de bête sauvage avant de te jeter de la scène sur le buffet des desserts. Dis-moi juste qu'au plus profond de toi tu sais que dans dix ans, quand tu la sortiras de ton placard, tu voudras y plonger le visage, la respirer, l'enfiler de nouveau, puis en draper ta fille pour une séance de photos impromptue.

C'est aussi de savoir qu'avant d'acheter ta robe, tu as vérifié que tu pouvais t'asseoir avec. Dis-moi que tu es certaine de bien respirer. Dis-moi qu'une des personnes qui t'a accompagnée aux essayages ne l'aimait pas, mais que tu l'as prise quand même, que tu l'as trimballée sur ton dos en effrayant les piétons de la 20e rue, qui se sont retournés pour vérifier que tu ne promenais pas un cadavre dans les rues de New York. Parce que toi, mon amie, tu adores cette robe, et tu ne t'es pas laissée influencer.

Ta belle-mère m'importe. J'espère que c'est une femme adorable (comme la mienne), en qui tu peux avoir confiance et sur qui tu peux compter. Quelqu'un que tu sauras aimer. Elle est formidable, forcément, puisqu'elle a conçu la personne que tu aimes si passionnément que vous vous êtes promis de vous réveiller l'un à côté de l'autre jusqu'à la fin de vos jours. Il m'importe surtout que tu sois assez sûre de ton amour et de tes choix pour l'empêcher, si besoin est, de s'en mêler ou de franchir certaines limites. Personne n'a à se mêler de votre mariage et votre vie. Ce qui m'intéresse aussi, c'est que tu tentes d'avoir de bonnes relations avec elle, que tu la ménages et que tu prennes du recul parce que, si tout va bien, tu seras un jour belle-mère à ton tour.

Si je me fiche de la déco des tables, j'espère que tu t'en es chargée, plutôt que la tante de ton mari qui «s'y connaît» et sait que tu devrais prendre des tulipes parce qu'elles sont plus élégantes que les fleurs dont tu rêves depuis tes quatorze ans. Je me fiche de la tante de ton mari et de ses fleurs démodées.

J'ai envie de savoir comment tu géreras les éventuels trouble-fêtes. Que tu saches qu'il y aura toujours des gens qui tirent la gueule même les jours de fêtes. C'est dommage pour eux, mais cela n'a rien à voir avec toi. J'ai hâte que tu remontes ta jarretière et que la fête continue. Qu'importe le nombre de rabat-joies quand tu remonteras l'allée : l'être cher t'attend patiemment au bout.

Ce qui compte pour moi, c'est que tu ne perdes pas la moindre seconde à te préoccuper de ce que la compagne ou le compagnon d'un tel ou d'une telle à la table vingt pense de tes choix musicaux, et que tu ne te ronges pas les sangs en entendant machine se plaindre que sa viande n'est pas assez cuite et qu'elle «se les gèle». Bien sûr qu'elle a froid : c'est ce qui arrive quand on est coincé, qu'on ne danse pas et qu'on ne se laisse pas aller de temps à autre. Le fond du problème, c'est ça. Un problème, je te le rappelle, qui n'est pas le tien. Ce qui compte aussi, c'est que tu prennes du recul et que tu sois heureuse de ne pas passer ton temps à critiquer les choses auxquelles les autres ont consacré du temps, de l'argent et de l'énergie à préparer.

Je me fiche de l'hôtel que tu as réservé, de son confort et de la distance qui le sépare du lieu des festivités. Il m'importe en revanche que tu y passes la nuit. Que ton mari tout neuf soit assez gentil pour prendre la peine de t'aider à ôter une à une les 142 épingles à cheveux de ta tête permanentée, car toute mariée sait qu'il s'agit d'un rite initiatique. Il m'importe qu'à l'aube la seule chose au monde à laquelle tu aspires soit d'être collée contre lui (ou elle), en t'émerveillant de cette chose extraordinaire : putain, on est mariés! Et si la soul de Barry White, les fraises au chocolat et le champagne t'évitent de t'enfoncer dans les luxueux oreillers et de sombrer dans un sommeil si profond que tu pourrais tourner dans une pub pour somnifères, tant mieux pour toi. La préparation d'un mariage est une monstrueuse pompe à fric et à énergie. Ta sieste est méritée. Ne t'en prive pas (en plus, si tu envisages d'avoir des enfants, c'est peut-être l'une des dernières que tu pourras t'offrir).

Ce qui m'importe, c'est que tu lâches prise. Que tu saches que si le groupe oublie les paroles, laisse tomber la trompette ou joue la mauvaise version de la bonne chanson, je danserai quand même jusqu'à épuisement, en déclarant à la cantonade que c'est le meilleur groupe qu'on a jamais entendu à un mariage, pourvu que tu sois sur la piste à t'éclater comme jamais.

Sans t'inquiéter de ce que pense ta belle-famille.

Sans te demander ce qui perturbe ta demoiselle d'honneur nombriliste.

Sans gamberger sur un possible drame familial.

Sans stresser sur des détails sans importance sur lesquels tu n'as pas de prise.

Répète après moi : tout ça n'a aucune importance.

L'important c'est qu'il y a un tas de gens comme moi qui t'aiment, qui sont heureux pour toi et veulent sincèrement ton bonheur. Qui se fichent pas mal du reste tant que tu t'éclates, parce que tout ce qui compte pour rendre un mariage réjouissant, c'est une mariée détendue et amoureuse. Une mariée totalement et véritablement insouciante.

Alessandra Macaluso est l'auteur de The Real-Deal Bridal Bible, en vente sur Amazon et Kindle, et du blogue PunkWife.com. Contributrice régulière au Huffington Post et à Scary Mommy, elle écrit aussi des scénarios, dont Polar Suburbia, arrivé en semi-finale au festival de cinéma Moondance.

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Ce blogue initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l'anglais.

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