Personne ne dit à quel moment elle frappe. À 40 pile, à 42 et deux tiers ou peut-être, plus précisément, à 39 et un quart. T'sé, juste au moment de célébrer le 40e anniversaire du jour où le spermatozoïde de papa se l'est joué «douchebag» et qu'il s'est pris pour un autre en allant même jusqu'à vouloir se multiplier tellement il aurait aimé que tous ses semblables deviennent des amants des biceps «pipés» ou des chars modifiés. T'sé ce moment-là où tu as été conçu... il y a déjà 40 ans!
Personne ne dit à quel moment elle finit non plus. Pas de date d'expiration ni de péremption. Parlant de finalité, on est-tu censé utiliser ces mots-là autrement que sur les produits laitiers? J'expire en telle année passe encore, mais je pérempt quand? Hen?
Donc la quarantaine, c'est ça! Tu sais que la moitié est passée et tu te doutes que contrairement au dessert que tu te gardes toujours pour la fin, la première moitié était, et de loin, la meilleure. Pas besoin de te dire que je mange pu de dessert depuis longtemps. J'essaie de savourer l'avant et surtout, le pendant.
Donc tu lis des trucs sur les médias sociaux pour t'encourager. Genre; ton fils né en 2015 a une espérance de vie de 91 ans. Cool! Je vais vivre dans sa tête jusqu'en 2106. Mais moi? Moi son géniteur? Parce que lui c'est ben beau mais, lui... ce n'est pas moi.
Moi là! Moi qui mange du gluten à qui mieux mieux. Moi qui mange la «peau» du poulet avec des patates frites trempées dans la sauce avec mon St-Hub au lieu de la salade du jardin proposée (à ce sujet, changez le nom les boys... même avec les nouveaux proprios ontariens ça sonnera jamais ben... garden salad my ass) Moi là, c'est quand que je pérempt?
Avant, tu savais qu'à 40 tu avais fait la moitié du chemin. Bon on disait 40, car c'était plus simple. C'était un chiffre rond.
T'sé c'était plutôt rare que tu te levais un matin à 38,6 ans et que tu te mettais à chialer sur la moitié de ta vie passée. 38,6 ça fesse moins que 40. Puis anyway, avant 40 ans, personne ne soupçonne que tu vas mourir un jour, pas même toi!
Si mettons, à 39,5 ans ton père meurt comme le mien, entres-tu automatiquement dans cette fameuse crise de la quarantaine ou tu te donnes un autre cinq-six mois de déni?
Je vais te la dire moi la réponse. Tu y vas à fond la caisse! Toutes les portes sont ouvertes dorénavant. Tout ce que tu te retenais de faire depuis que tu as 10 ans (oui je ratisse large) ben tu le fais parce que papa est mort et qu'il ne peut plus dire non ou même juger tes choix de marde.
Maman est toujours là bien sûr. Car, les mamans s'efforcent de respecter les statistiques de longévité à la lettre et elles réussissent pas mal. Mais son jugement sera toujours biaisé, car tu es son fils. Elle t'aimerait même si tu devenais un Guy Turcotte en herbe ou en tourbe.
Donc 4 ans plus tard... Peut-on toujours appeler ça une crise ou ne serait-il pas mieux de switché au mot guerre? Une crise suggère qu'elle sera passagère, mais il y a 4 ans ne disait-on pas: «la crise syrienne?»
Je vais bientôt ajouter un 4 à mon 4. 40 + 4 = 44! Ça me semble un chiffre plus rond que 40. La crise cessera ou pas. Je vivrai 40 ans de plus... ou pas.
Personne ne dit quand elle frappe ni quand elle se termine. Peut-être que cette crise t'habite depuis toujours? Peut-être que tu as saisi cette formule toute faite pour justifier tes envies?Qu'importe, maintenant tu as 43 ans et demi et aucun modèle de prévision médicale, par deux, ne le multiplie.
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