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Moyen-Orient, prise 1

Moyen-Orient, prise 1
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Bon, rentrée scolaire pour les uns, fin des vacances pour les autres, départ en vacances pour les derniers rentrés...Bref, on repart la machine pour 2013-2014. Sans aucun doute, il y aura motif à bloguer cette année, en se fiant à ce qui s'en vient!

«Le Moyen-Orient est un baril de poudre et le feu s'en approche aujourd'hui [...]. Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l'extrémisme se répandront. Le risque d'une guerre régionale existe» (Journal Le Devoir, 3 septembre 2013.)

Ces paroles ont été prononcées par Bachar al-Assad, le tristement célèbre Président syrien, à un journaliste du quotidien français Le Figaro et en faisant référence aux possibles frappes américaines et françaises, en représailles à l'utilisation par le Régime de Damas d'armes chimiques contre des civils (l'ONU ne l'a pas encore confirmé cependant, mais gageons que ce sera le cas sous peu.)

Soit, le Moyen-Orient est un baril de poudre. Difficile de s'objecter à une telle assertion, qui se base non seulement sur les éléments actuels (ce qui serait tout de même assez), mais sur un millénaire de conflits régionaux et de problématiques en tout genre. Lorsqu'on se penche sur l'Irak, l'Égypte, le Yémen, la Syrie, la Palestine, le Liban, etc., force est de constater que ça ne va pas bien. Seules les «puissances» du Moyen-Orient soient Israël, la Turquie et l'Iran, s'en tirent à bon compte, même si elles sont à couteaux tirés les unes avec les autres.

Par contre, dire que le contrôle de la situation sera perdu lorsque le baril de poudre explosera est exagéré. Le baril de poudre explose sporadiquement depuis de nombreux siècles déjà et la situation reste aussi complexe et tendue qu'avant son explosion. Nous avons ici affaire à un baril de poudre de type « Phénix » (l'oiseau mythologique), qui explose pour ensuite renaître de ses cendres...jusqu'à la prochaine explosion.

Il est résolument difficile d'expliquer pourquoi le Moyen-Orient est un endroit aussi compliqué, empli d'une violence qui semble se déchaîner lorsque la bouteille en est trop pleine. C'est la religion, les musulmans contre les Druzes (catholiques), les sunnites contre les chiites, le wahhabisme et l'extrémisme sectaire ? C'est Israël et sa domination sur la région ? C'est la haine, des États-Unis, de l'Occident, de l'Autre, etc. ? C'est le manque d'une séparation claire entre la religion et l'État, et entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire ? C'est le fanatisme des populations affamées et peu éduquées, dont la situation désespérée est tournée à leur avantage par ceux qui savent s'en servir et l'exploiter en échange d'un repas et de la promesse d'une vie meilleure là-haut dans les nuages ? C'est, peut-être, la localisation physique du Moyen-Orient, qui serait posé sur une plaque tectonique en mouvement constant et dont les heurts créeraient non seulement des volcans, mais des tempéraments violents? Oubliez la dernière, vous comprenez le principe.

Le problème, c'est que c'est tout ça, et plus encore. C'est une poudrière, oui, mais une poudrière à effet limité et peu structuré. Est-ce que la région pourrait un jour s'embraser dans une guerre régionale déchirante ? Bien sûr, la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-88, plus d'un million de victimes) en est un bon exemple. Mais il est bien plus probable que, comme maintenant, le Moyen-Orient continue d'être un terreau fertile à une multitude de conflits locaux et régionaux ayant un fort potentiel d'embrasement, mais où personne ne souhaitera intervenir à part dans les cas de force majeure, et encore...

Oui, les États-Unis et la France vont frapper le Régime de Damas, des frappes ciblées sur des installations-clés. Est-ce que ces frappes feront des victimes civiles ? Il sera difficile de faire autrement, même si elles seront limitées au minimum possible. Est-ce que ces frappes auront un effet sur la stabilité régionale et sur le maintien au pouvoir du Président Assad ? Minimal. Et voici, entre autres raisons, une citation prise dans un texte d'opinion sur The ONION (ok, c'est de l'humour et ç'a n'a aucune valeur journalistique, mais tout de même fort intéressant d'imaginer le point de vue du Président syrien) :

« I'll leave you with this : I am insane. Not insane enough to generate worldwide unanimity that I cannot remain in charge of my own country. That would make this a lot easier. No, unfortunately, I'm just sane and stable enough to remain in power and devise cunning military and political strategies while at the same time adhering to a standard of morality that only the most perverse and sociopathic among us would be capable of adopting." (The ONION, Opinion, Bachar al-Assad, 28 août 2013.)

Pour finir, je vous invite à lire ce petit commentaire humoristique, qui résume assez bien la complexité de la politique étrangère des États du Moyen-Orient.

On se reparlera bien assez tôt de tout ça...

Bonne rentrée à toutes et à tous!!

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