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1er one woman show et 2e saison de « TROP » pour Virginie Fortin

Une année fructueuse.
Bertrand Calmeau

Chérissant pendant des années l'idée de devenir comédienne, Virginie Fortin avait peu à peu délaissé son rêve au profit de sa carrière en humour. Mais quand le premier rôle de la série Trop lui a été offert, quelque chose s'est rallumé en elle : le désir de mener les deux carrières de front. Pas surprenant que la deuxième saison de l'émission arrive sur l'Extra de Tou.tv dès le 21 mars, alors que son premier one woman show est en rodage dans les salles du Québec.

L'an dernier, le public et les critiques ont salué ton interprétation d'Anaïs, une jeune femme qui découvre qu'elle vit avec un trouble bipolaire. Pour toi, est-ce que l'expérience d'un premier rôle était aussi positive?

Durant les auditions, les post-auditions et le prétournage, je me disais « mon Dieu seigneur, qu'est-ce que je vais faire là? ». Je devais me rendre à une lecture des textes de la première saison devant Anne-Marie Cadieux et je n'étais pas bien du tout. Je ressentais une grande nervosité, parce que je n'étais pas vraiment comédienne et que je n'avais jamais joué dramatique. Mais, ça s'est vite estompé. J'étais amoureuse des textes de Marie-Andrée Labbé et tout le monde a participé à une espèce de symbiose sur le plateau. Au bout de trois ou quatre jours de tournage, j'étais ben rassurée. Les réalisatrices Louise Archambault et Chloé Robichaud font beaucoup confiance aux interprètes. C'est plus facile de s'abandonner, sans jugement.

Avais-tu hâte de reprendre ton rôle?

Vraiment! Après la première saison, chaque fois qu'on me parlait de Trop, j'avais les yeux brillants et un grand sourire. Et comme je suis devenue amie proche de l'auteure Marie-Andrée et des comédiennes Évelyne Brochu et Alice Pascual, on continuait de s'en parler. Quand j'ai découvert la deuxième saison, j'étais en spectacles au Fringe en Écosse, tous les soirs à 17h15. J'étais toujours stressée et je pensais beaucoup à mes blagues. Mais le jour où j'ai reçu les textes, je me suis dit que je lirais le premier épisode avant de me concentrer sur mon spectacle. Puis, j'en ai lu un deuxième, un troisième et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il soit 16h45 et que je doive courir donner mon show!

Que peux-tu nous dire sur la deuxième saison?

Durant la première, Anaïs découvrait son trouble bipolaire et la gang était appelée à se resserrer autour d'elle pour lui venir en aide, alors que sa sœur Isabelle était toujours en contrôle. Cette fois-ci, on assiste à un renversement de situation. Anaïs n'a rien perdu de sa désinvolture, de son énergie et de son bouillonnement, mais Isabelle va avoir davantage besoin de l'aide de sa sœur. Tsé, ce n'est pas parce que t'es pas bipolaire que la vie ne peut pas devenir trop pour toi aussi.

Bertrand Calmeau

Anaïs apprivoise davantage sa réalité, également, non?

Elle commence à accepter le mot « bipolaire » et la situation dans laquelle elle est. Après les crises surprenantes de la première saison, on sent encore le risque d'instabilité, mais on pèse moins fort sur la pédale. Elle est dans une phase d'acceptation et dans un retour tranquille vers la vie normale. Ce qui implique d'avoir une routine, de bien manger et de faire de l'exercice physique... mais réussira-t-elle à garder ce rythme de croisière? C'est ce qu'on va voir.

À la télé, on t'a aussi vue remplacer Édith Cochrane aux Enfants de la télé. Comment cette opportunité s'est présentée à toi?

On m'avait approchée cet automne en m'expliquant qu'Édith ne pourrait peut-être pas participer aux deux derniers jours d'enregistrement, parce qu'elle était enceinte. On me demandait d'être en stand-by. J'avais donc bloqué deux dimanches à mon agenda pour la remplacer. Et en novembre, durant le dernier jour de mes vacances au Mexique, elle a accouché. Ils ont eu besoin de moi pour une émission spéciale sur André Robitaille. C'était vraiment l'fun! Comme je connaissais l'équipe de Fair Play, qui produisait SNL Québec, plusieurs des invités et André Robitaille, que je connais depuis que je suis toute petite, je me sentais déjà à l'aise. Je n'avais qu'à être en mode super écoute, super répartie et embarquer dans la fiesta.

Tu as commencé en novembre 2017 le rodage de ton premier one woman show, deux ans après la fin de la tournée conjointe avec Mariana Mazza. Depuis, elle a lancé son propre spectacle et sa carrière a explosé. Est-ce que tu as les mêmes attentes de succès?

Pas du tout. C'est beaucoup de pression à gérer de devenir très connue partout et d'être ultra sollicitée. Je préfère faire mon petit spectacle devant les gens qui vont bien vouloir y assister. Je n'ai pas l'ambition de devenir une grande humoriste qui ne fait que ça. Ce serait trop pour moi. Quand j'ai fait la tournée avec Mariana, on séparait la pression, on évaluait ce que c'était, mais je ne ressentais aucune urgence de sortir mon show solo pour que ça explose. J'aime l'idée d'une carrière multivolets dans laquelle je peux faire de la scène, de la radio, de la télé et du jeu. J'ai vraiment envie de revivre des projets aussi inspirants, pertinents et agréables que Trop.

Éric Myre

Quel est le ton de ton spectacle solo intitulé Du bruit dans le cosmos?

C'est un titre un peu poétique pour un show d'humour. Je m'amuse à dire que le ton est existentialiste, drôle, philosophe et niaiseux. Tout part d'un sentiment qui me hante depuis l'enfance : on vit dans l'espace et tout le monde en est revenu vraiment vite, alors que ça me fait capoter! Je fais de l'humour en observant la planète Terre au complet pour expliquer nos travers, nos structures et nos façons de faire aux extra-terrestres. Je parle de tout : ça va du capitalisme aux vêtements, en passant par la mort et le féminisme. Dans le spectacle Mazza-Fortin, je faisais beaucoup de one liners et je synthétisais les blagues au maximum pour arriver à puncher. Mais maintenant que j'ai plus d'expérience, j'ai envie de présenter de plus longues réflexions. J'ai acquis la confiance pour parler durant trois minutes sur scène sans que ce soit la chose la plus drôle, avant d'arriver dans la quatrième minute avec une blague qui lie tout ça. Ceci dit, j'insère encore plein de one liners cinglants que j'aime bien.

Après environ 10 semaines de rodage, comment décrirais-tu ton niveau de stress?

Au début, il était vraiment dans le tapis! Sauf qu'à force de le faire, je commence à me sentir bien dans ce que je dis. On dit que je suis en rodage, mais mon spectacle va continuer d'évoluer du premier au centième show. Je veux me permettre de m'amuser là-dedans, parce que je me tanne vraiment vite de ce que je dis. Au moment où l'on se parle, la structure est là, les blagues sont là, et je ressens assez de confort sur scène pour m'amuser.

Retournes-tu au Fringe à Édimbourg l'été prochain?

Oui, je vais aller faire 12 shows cet été. Je trouve ça tellement inspirant d'aller là-bas, de côtoyer des gens de partout et de découvrir des propositions super différentes. J'aime jouer en anglais devant 6 ou 45 personnes qui ne me connaissent pas et qui sont sans attentes. Ça solidifie mon coffre à outils. Je pratique l'humour dans les pires conditions et je serai prête pour les meilleures.

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