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De nouveaux horizons à «La voix»

«C’était le temps de changer quelque peu l’environnement et d’insuffler un souffle nouveau», explique Stéphane Laporte.
Paméla Lajeunesse

Transformations dans le décor, approche repensée pour les familles des candidats et, surtout, nouveaux visages dans les fauteuils des coachs, avec l'arrivée de Lara Fabian, Garou et Alex Nevsky, qui se joignent à Éric Lapointe : La voix a beau amorcer déjà son sixième tour de chant demain, sur les ondes de TVA, on sent que l'édition 2018 ouvrira sur de nouveaux horizons.

«Avec l'arrivée de trois nouveaux coachs, on sentait que c'était le temps de changer quelque peu l'environnement et d'insuffler un souffle nouveau. Je pense que les gens vont aimer ça», détaille Stéphane Laporte, concepteur et réalisateur, et pilier de La voix depuis les débuts du concept à la télévision québécoise, en 2013.

Ainsi, les proches des participants aux auditions à l'aveugle prendront désormais place à l'intérieur du studio où se joue le spectacle, directement devant leur protégé(e), qui pourra ainsi profiter du support visuel de son entourage au moment crucial de sa prestation. Aussi, un éclairage renouvelé et un environnement bleuté conféreront une nouvelle allure au grand plateau de l'émission.

Des références

Mais c'est évidemment l'introduction de Lara Fabian, Garou et Alex Nevsky dans le concours qui générera définitivement une nouvelle direction à La voix. Fier de pouvoir compter sur l'expertise de quasi-légendes de la trempe de Lara Fabian et Garou, qui rayonnent tous deux internationalement, Stéphane Laporte insiste néanmoins surtout sur le fait que ces quatre décideurs sont des références immuables dans leur domaine.

Puis, aucun des quatre n'est néophyte : Garou a été coach pendant trois saisons à The Voice, en France, Nevsky l'a été à La voix junior et a été mentor de l'équipe de Marc Dupré à deux reprises à La voix, et Éric Lapointe fait partie de l'aventure depuis cinq ans. Lara Fabian, elle, se dit amoureuse de la formule. Isabelle Boulay, Pierre Lapointe et Marc Dupré, qui étaient en poste l'an dernier, ont tous choisi, cette année, de se consacrer à leurs activités en solo, eux qui viennent tout juste de lancer de nouveaux albums.

«Pour avoir un pouvoir de conviction, ça prend des gens qui sont des références dans ce qu'ils font. Je fais des auditions depuis 2002, j'ai dû auditionner au-dessus de 50 000 chanteurs, d'abord pour Star Académie, puis pour La voix et, à part Céline Dion, la référence dans les chanteuses à voix, c'est Lara Fabian. Les chansons de Lara Fabian, je les ai toujours entendues, de 2002 jusqu'aux auditions de l'été dernier. Je t'aime, J'y crois encore, son Adagio... Ça revient tout le temps. Elle représente vraiment la quintessence des chanteuses à voix.»

«Garou demeure le chansonnier de bar qui a réussi internationalement, poursuit Stéphane Laporte. Il y a plusieurs artistes qui commencent dans les bars, et Garou est un exemple d'où ça peut mener. Il a commencé dans son bar à Magog, Luc Plamondon est allé le voir, il a fait Notre-Dame de Paris, et après, c'était sky is the limit. Il s'est même retrouvé sur Broadway avec le Cirque du Soleil! Garou a tracé le chemin à suivre pour plein d'artistes.»

«Alex Nevsky, dans la catégorie auteur-compositeur pop, a réussi à faire le joint entre les musiques alternatives et plus populaires. Et Éric, c'est le monstre sacré. Tous les rockeurs du Québec sont les enfants d'Éric Lapointe! C'est merveilleux d'avoir quatre coachs qui inspirent autant les candidats. Pour nous, ce qui est important, quand on choisit les quatre coachs de La voix, c'est que le public, ceux et celles qui écoutent de la musique du Québec, ait dans leur playlist au moins une des chansons d'un des coachs. Et sûrement que plusieurs ont des pièces d'Éric Lapointe, Garou, Lara Fabian et Alex Nevsky dans leur playlist!», s'enthousiasme encore le grand manitou de La voix.

Il a déjà été annoncé que Kevin Parent (équipe Éric Lapointe), Yann Perreau (équipe Alex Nevsky), Nanette Workman (équipe Garou) et Laurence Jalbert (équipe Lara Fabian) seront les mentors de cette sixième saison de La voix.

La voix

Passer le flambeau

La diversité des genres qui y est préconisée et les retombées qui suivent l'expérience La voix, voilà deux grandes qualités de cette tribune que Stéphane Laporte juge indispensables, explique ce dernier.

«C'est fou, mais ça fait cinq ans que La voix est l'émission la plus regardée à la télé. La voix junior aussi. J'en suis toujours très reconnaissant. Chaque année, on se demande pourquoi La voix revient, mais le drame, ce sera le jour où La voix ne reviendra pas. Où va-t-on alors découvrir des Charlotte Cardin, des Matt Holubowski? C'est essentiel d'avoir une fenêtre pour permettre à ces artistes-là de se faire connaître. Les émissions de musique, en ce moment, sont rares, et les émissions qui ont le rayonnement de La voix sont encore plus rares.»

Car le train de La voix, à travers le cheminement des talents qui s'y font découvrir,ne s'arrête jamais réellement, indique Stéphane Laporte. Et il se redéfinit sans cesse.

«C'est ce qui me rend heureux. Souvent, quand tu fais une émission de télé, ça se termine avec la fin de la diffusion. Mais Charlotte Cardin, après La voix, tu la vois partout. Ça ne finit jamais, ça continue avec toutes ces carrières-là. Je me souviens de l'audition d'une Marie-Mai, qui voulait faire Star Académie, en 2002, qui voulait chanter, dans la vie, et qui, en 2013, a été coach et a lancé la carrière d'une Charlotte Cardin. C'est comme le passage du flambeau. C'est vraiment émouvant.»

Laporte s'amuse également du fait que les enfants qui ont auditionné pour La voix junior, en 2016 et 2017, ont souvent pigé dans le répertoire des ex-diplômés de Star Académie et La voix pour se faire valoir, comme quoi la roue tourne sans cesse.

«Tu vois que ça fait œuvre utile. Les gens qu'on découvre à La voix font partie, après, du paysage culturel de tout le monde. On les voit autant à Radio-Canada que dans les autres médias...»

La voix, animée par Charles Lafortune, le dimanche, à 19h, dès demain, le 11 février, à TVA. Anouk Meunier anime de son côté l'émission supplémentaire du lundi, à 19h, qui nous entraîne dans les coulisses de la compétition.

Le point de vue des coachs

Lara Fabian

Paméla Lajeunesse

«Quelle joie, quel bonheur, que de participer à La voix! Je le vis avec une telle gratitude. C'est une vraie chance d'être revenue au Québec et d'avoir l'opportunité de faire ça, parce que j'aime beaucoup l'émission. C'est rassembleur. Ça donne de l'espoir, de la lumière. Ça permet à chaque membre d'une famille de rêver, individuellement et ensemble.»

Éric Lapointe

Paméla Lajeunesse

«Chaque saison, je remets en question le fait de revenir. À la fin de la saison, surtout, je me dis que j'en ai assez fait. Parce qu'on est fatigués ; ça implique des heures, des heures et des heures, de longues journées. Mais en même temps, on s'ennuie vite de ça, parce que c'est tellement le fun à faire, c'est tellement enrichissant, tellement inspirant! Et c'est un privilège d'occuper cette chaise-là. C'est une grande chance, je serais stupide de passer à côté de ça. Se priver de découvrir autant de talents en si peu de temps, d'autant de belles rencontres... Chaque fois que tu collabores avec un artiste, tu apprends, tu grandis. On ne cesse d'apprendre. J'ai eu de beaux coups de foudre artistiques pendant toutes les années de La voix

Garou

Paméla Lajeunesse

«Pourquoi le faire, pourquoi pas? Je me suis posé la question longtemps. Franchement, j'ai eu de la misère à prendre ma décision, parce que j'ai plein d'autres projets, plein d'affaires qui roulent, plein de changements. Je commence à faire de la production télé en France, à animer desshows, je concoctais des affaires, sur lesquelles je travaille toujours, mais La voix demande beaucoup de temps. J'étais heureux de lever un peu le pied en France ; alors, pourquoi venir le faire ici? Mais j'avais envie de le faire, envie de retrouver mon chum Éric (Lapointe), de me retrouver à nouveau dans les maisons au Québec. On me demande souvent si je vais revenir habiter au Québec, mais je n'ai jamais habité ailleurs qu'ici (rires) Dans la perception des gens, j'habite ailleurs, mais non, j'ai toujours vécu ici. J'ai juste voyagé beaucoup, je suis souvent dans l'avion. C'est le fun de retourner dans le salon des gens. J'aime le principe de l'émission, le fait d'encourager des talents, et des talents d'ici, et peut-être leur ouvrir des portes ailleurs, puisque j'ai la chance d'être un chanteur francophone qui chante dans beaucoup de pays...»

Alex Nevsky

Paméla Lajeunesse

«Je vais peut-être être plus jeune que certains de mes candidats! Humblement, je vais pouvoir apprendre d'eux. La voix, c'est un échange, un accompagnement, davantage que simplement me prétendre coach. Moi, à côté de ces trois-là, Garou, Éric et Lara, je me garde alerte... Je sais les monuments qui sont à côté de moi. Ils me parlent de petits trucs banals qui leur sont arrivés, parfois, et je réalise que c'est une autre game. Ils sont d'une autre génération, mais ils ne sont pas plus cons. Ils font encore de la musique, ils tournent, ils restent toujours dans la vraie vie. Quand on leur jase, c'est comme s'ils avaient encore 30 ans. Je parle à ma mère, je lui raconte que je travaille avec Éric, Lara et Garou, et je lui dis : «Te rends-tu compte?» Il y a un an, on m'aurait dit ça, je ne l'aurais pas cru. J'aurais vu ça comme une joke. Je sais que j'ai une grande, grande chance. J'ai quelque chose à apporter, mais je sens, encore plus profondément, que j'ai quelque chose à apprendre de tout ça.»

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