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Cœur de pirate dévoile le titre de son nouvel album

Et Guy A. Lepage a dû lui demander d'en expliquer le sens!
Karine Dufour/Radio-Canada

En cas de tempête ce jardin sera fermé. C'est ainsi que s'intitulera le prochain album de Cœur de pirate. L'opus, le quatrième original de la carrière de Béatrice Martin (après Cœur de pirate en 2008, Blonde en 2011 et Roses en 2015), sera en français, a été enregistré en France et sortira au printemps, juste à temps pour souligner les 10 ans de métier de la jeune auteure-compositrice-interprète. Un premier extrait accompagné d'un clip, Prémonition, a d'ailleurs déjà été dévoilé.

C'est ce qu'a précisé Guy A. Lepage à Tout le monde en parle, dimanche, alors qu'il recevait Cœur de pirate à sa tribune hebdomadaire. Ayant obtenu la primeur du titre du nouveau disque de son invitée, il lui a demandé d'expliquer le sens de cette expression, En cas de tempête ce jardin sera fermé.

Cette phrase a attiré l'attention de la chanteuse en 2011, à l'époque où elle était souvent en proie à des crises de panique, partout, à tout moment. «C'était assez violent», a-t-elle spécifié, dimanche. Un jour, alors qu'elle se tenait à proximité du Bon Marché, un grand magasin de Paris, et qu'elle était justement dans un état d'extrême anxiété, un panneau portant cette inscription l'a interpellée. Et sa crise de panique s'est aussitôt tue.

«Depuis, cette phrase m'a suivie. À chaque fois que je sens mon monde exploser, je pense à cette phrase, parce que j'ai tendance à me refermer. Mais ça m'aide aussi à prendre conscience de ce qui m'arrive», a détaillé Cœur de pirate.

Stress post-traumatique

L'animateur de Tout le monde en parle a aussi questionné Cœur de pirate sur sa dernière tournée, Roses qui, dit-elle, a engendré chez elle un «stress post-traumatique de tournée». En un an, l'artiste a traversé le Québec, le Canada, les États-Unis et l'Europe, et a été frappée par des crises d'asthme, des pneumonies, des gastros, «toutes les maladies possibles», a-t-elle insisté. Elle est rentrée de sa série de concerts complètement épuisée.

«La tournée est un modèle assez particulier, dans le sens où tout repose sur une seule personne, a illustré Béatrice Martin. Moi, j'ai voulu entrer dans les coûts de ma tournée, j'ai voulu tout faire. J'ai fait tous les shows qu'il fallait faire. Des fois, ce n'est pas dans les meilleures conditions, parce que c'est dans des pays qui ne t'ont jamais reçue, donc tu n'as pas les mêmes cachets. J'ai traversé le Canada, j'ai fait les Etats-Unis, j'ai fait l'Europe, j'ai fait à peu près 250 concerts en l'espace d'un an, en voyageant, des fois dans des conditions superbes, des fois non».

«Je ne pouvais jamais annuler un concert, parce que, quand tu annules un concert, les assurances entrent, il y a des gens qui ne travaillent pas ce soir-là. Et ça te fait un stress énorme. Ton stress est là, tu te dis : «Je ne peux pas tomber malade». J'ai commencé à avoir des TOC (troubles obsessionnels compulsifs, ndlr) parce que je ne voulais absolument pas tomber malade. Je n'ai pas vu ma famille, je n'ai pas vu ma fille. Autant que tu ressens de l'amour sur scène pendant une heure et demi, autant tu te retrouves complètement seule par la suite. Ça joue sur ton état psychologique, ça joue sur ton état physique, sur l'équilibre. J'en ai quand même souffert, oui», a reconnu la jeune femme.

Elle a concédé que sa prochaine tournée exigera «une meilleure planification et une santé de fer».

«Si, un jour, je vois que je ne suis plus capable de le faire, je ne le ferai plus. Mais là, je l'ai encore en moi, j'ai envie de le faire. J'adore faire des concerts, je pense que c'est le truc qui m'allume le plus. Mais il faut que j'apprenne à mieux gérer ça.»

Suivre un mouvement

Cœur de pirate a raconté à Tout le monde en parle avoir été «droppée» par une maison de disques américaine qui l'avait prise sous son aile. Elle a relaté que ce label a été dissous au sein d'Interscope (Records, un géant américain, ndlr) et que la compagnie a ainsi dû se défaire de beaucoup d'artistes. La mauvaise nouvelle est tombée alors que Cœur de pirate entamait sa tournée aux États-Unis, et la principale intéressée affirme avoir vécu ce contretemps comme une grosse défaite.

«Je me suis énormément remise en question, mais je pense que c'est important d'avoir des défaites comme celles-là pour pouvoir progresser», a-t-elle signalé.

Béatrice Martin a de surcroît eu une nouvelle occasion, dimanche, d'élaborer sur les raisons qui l'ont poussée à faire son coming out en tant que queer, à l'été 2016, et surtout, d'exprimer ce qui l'a heurtée dans les réactions qui ont afflué à la suite de cette révélation.

«Ce qui m'a le plus dérangée là-dedans, c'est qu'on remette en question la raison pour laquelle j'ai pu faire ça, qui était, finalement, suivre un mouvement, a relevé Cœur de pirate. Il y a plein de gens qui ont commencé à parler de leur orientation sexuelle suite à cet attentat-là, parce qu'il y a des gens qui ne l'ont sûrement jamais dit à leur famille, qui ont péri ce jour-là. C'est pour ça que je l'ai fait.»

«Après, qu'on utilise ça pour questionner ma santé mentale, le fait que je sois une bonne mère ou non, ou que je fais ça pour faire de la publicité, j'ai trouvé ça moyen. Et j'en ai parlé, aussi. Quand je parle que j'ai implosé de l'intérieur, et que je n'ai plus jamais rien dit après... J'ai trouvé ça tellement dommage, parce que je voulais faire ça pour, justement, les gens qui m'écoutaient... », a conclu celle qui continue néanmoins de partager certains éléments de ses activités professionnelles sur les réseaux sociaux.

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