ESPACE - Dans notre quête spatiale, nous cherchons notamment à répondre à deux questions. Comment s'est formé notre système solaire et si la vie existe sur d'autres planètes. Mais les réponses ne sont pas simples, et la nouvelle étude publiée ce 3 janvier dans la revue Astronomical Journal ne facilite pas les choses, comme le rapporte The Register.
Selon ces travaux, notre Soleil, accompagné de ses neuf planètes (en comptant Pluton, qui n'en est plus une mais fait débat), semble très particulier. Pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont analysé 366 étoiles. Et plus exactement les 909 exoplanètes connues qui gravitent autour. Ils y ont découvert une certaine homogénéité.
"Les planètes dans un système tendent à avoir la même taille et à être régulièrement espacées, comme des pois dans une cosse", explique dans un communiquéLauren Weiss, auteure principale de l'étude. A l'inverse, "le système solaire a une diversité de taille incroyable. La Terre a un rayon plus de deux fois supérieur à Mercure, Neptune est 4 fois plus grande que la Terre, et Jupiter a un rayon 10 fois supérieur à la Terre. De plus, les planètes rocheuses sont très espacées", précise Lauren Weiss à The Register.
Jupiter et Saturne, grandes coupables
La formation classique, vue dans la majorité des systèmes, est assez logique. Quand une étoile se forme, un disque d'accrétion, plein de poussières stellaires, se forme autour. Ces petites particules s'agrègent ensuite et donnent naissance aux planètes. Comme le disque est sensé être plutôt homogène, il serait logique que les planètes se forment de manière regroupée pour celles les plus proches de l'étoile, expliquent les chercheurs.
Alors pourquoi ce n'est pas le cas chez nous? C'est toute la question. Les auteurs de l'étude "accusent" Jupiter et Saturne. Les deux géantes gazeuses sont tellement énormes qu'elles exercent une forte gravité autour d'elle. Ce serait donc leur interaction complexe qui aurait pu mettre sens dessus dessous notre système solaire dans sa jeunesse. Et aurait éloigné les quatre planètes rocheuses (la Terre, Venus, Mercure et Mars).
Bien sûr, ce n'est qu'une théorie pour le moment. Il faudra de nouvelles études pour vérifier cela, en analysant plus en détail les autres systèmes stellaires. Pour ces travaux, les auteurs ont réanalysé 366 étoiles où des exoplanètes ont été repérées par le télescope spatiale Kepler. Ils ont ensuite observé à nouveau ces astres lointains grâce à un télescope terrestre, le W. M. Keck Observatory, pour essayer d'en savoir plus.
Des explications à trouver
Mais tout cela n'est pas suffisant. Par exemple, Kepler n'a pas été conçu pour détecter des planètes très éloignées de leur étoile. Difficile donc de savoir si des clones de Jupiter et de Saturne sont présents dans ces systèmes. Ce qui invaliderait leur théorie. Ou, au contraire, si les rares systèmes étranges comme le notre disposent aussi de grandes géantes gazeuses.
Il faudra donc continuer d'analyser le ciel, mais surtout attendre le lancement de nouveaux instruments de mesure, à l'instar du WFIRST, un télescope spatial infrarouge de la Nasa. Celui-ci, qui devrait être lancé en 2020, devrait nous permettre de détecter plus de planètes au sein des systèmes stellaires de notre galaxie.
En plus de l'origine du système solaire, cette question est également liée à la recherche d'une vie extraterrestre et d'exoplanètes véritablement habitables. S'il est bien confirmé que de manière générale, les planètes rocheuses sont très proches les unes des autres, cela nous donne un indice.
Il pourrait être intéressant de scruter avec attention les étoiles où une planète un peu trop proche de son soleil, ou un peu trop éloignée, a été découverte. "Car il pourrait y avoir des planètes de taille similaire dans la zone habitable attendant d'être découvertes", explique Lauren Weiss.
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