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Dan Bigras ovationné et 450 000$ pour le Refuge des Jeunes au «Show du Refuge»

Dan Bigras a eu la gorge nouée, surtout en saluant ces «p’tits gars très tristes, très maganés», qui passent par le Refuge
Paméla Lajeunesse

Le 27Show du Refuge, qui était présenté jeudi à la Salle Wilfrid-Pelletier, à la Place des Arts, a permis d'amasser 450 000$, qui seront redistribués au Refuge des Jeunes de Montréal. C'est ce qu'a annoncé l'animateur et instigateur de la soirée, Dan Bigras, en lever de rideau.

Accueilli par une longue ovation debout, agrémentée de bras qui s'agitaient en l'air et de pouces levés – on sait qu'il combat présentement un cancer colorectal - l'homme est devenu émotif en dévoilant le montant.

À sa première année, en 1991, le Show du Refuge avait récolté 6000$ et, l'an dernier, le concert-bénéfice avait atteint une somme record de 350 000$. C'est donc dire la signification des 450 000$ accumulés pour cette seule édition de 2017. «Les ti gars vont être safe cette année», s'est réjoui Dan Bigras sur Twitter, pendant l'entracte.

Le Show du Refuge

Sur scène, Dan Bigras a, de fait, eu la gorge nouée surtout en saluant ces «p'tits gars très tristes, très maganés», qui passent par le Refuge, «un endroit de résilience», a-t-il souligné. Ces «kids» qui nous font relativiser nos «petits problèmes de riches» a-t-il expliqué.

«Ce que je reçois, je le renvoie au Refuge, a dit Dan Bigras, après que les applaudissements lui étant adressés se soient tus. La vraie résilience se trouve là-bas.»

«Quand vous croisez un jeune dans la rue qui a un petit sourire, il y a une partie de ce sourire-là qui vous appartient», a ajouté celui qui vient de lancer un disque et une autobiographie qui portent tous deux le titre Le temps des seigneurs, à propos des 450 000$ recueillis grâce au spectacle.

Au fil des ans le Show du Refuge a permis de verser plus de cinq millions au Refuge des Jeunes de Montréal, lequel est situé sur la rue Sainte-Catherine, près de la station de métro Papineau. L'événement représente environ 25% du budget annuel du Refuge des Jeunes de Montréal, qui abrite des jeunes hommes en difficulté.

Peu avant que Dan Bigras ne prenne la parole, France Labelle, cofondatrice et directrice générale du Refuge des Jeunes, a procédé aux remerciements d'usage et dit quelques mots sur son grand ami Dan Bigras, en blaguant sur le «forfait-vacances» que celui-ci venait de dénicher... au nouveau CHUM. «Il va assez bien», a noté celle qui a récemment été décorée du titre de chevalière de l'Ordre de Montréal pour son dévouement et son implication sociale.

Beaux moments musicaux

Outre les bonnes nouvelles financières, le Show du Refuge a offert de bien beaux numéros musicaux, jeudi. On pense à cette introduction grandiose sur Regarde le ciel et Bachianas Brasileiras, de Dan Bigras et Marie-Josée Lord. À cette union de claquements de doigts de tous les invités sur une survoltée Bonne journée, de Philippe Brach, qui a fait taper des mains toute l'assistance. Au Blues passent pu dans' porte de Breen LeBoeuf, Luce Dufault, Lulu Hughes, QW4RTZ et Dan Bigras. À la voix d'une puissance et d'une force infaillibles d'une Lulu Hughes particulièrement en forme sur Feeling Good et On ne s'aime plus. À l'émouvante, mais pimpante, Fièvre des fleurs, de Klô Pelgag. Aux tonnerres d'acclamations ô combien mérités qui ont couronné les versions de Tue-moi et Ayoye de Désirée, révélée à La voix en début d'année, accompagnée de Dan Bigras, QW4RTZ et Breen Leboeuf. À la sobre interprétation de J'échoue, d'Alexandre Désilets, supporté à la guitare, et de sa livraison sentie, ensuite, de My Prayer, avec QW4RTZ. À cette relecture presque solennelle de Girls Just Wanna Have Fun, de Cyndi Lauper, par les mecs de QWARTZ qui, rappelons-le, ne chantent qu'a capella. Et à la frissonnante Still Loving You, de Scorpions, poussée par Marie-Josée «poignard de l'enfer» Lord (comme l'a surnommée Dan Bigras, qui était sans voix à la fin de sa prestation).

Le dernier droit a été plutôt festif, avec deux airs-phares et joyeux du répertoire de Dan Bigras, Chez nous, chez vous et Trois petits cochons, dégainées en groupe, et qui ont fait sautiller le parterre. Juste avant, Dan Bigras y est allé d'un petit monologue de son cru, «la triste histoire de trois entrepreneurs en construction», pour introduire cet ultime segment. Au rappel, le porte-parole de toujours du Refuge a joint ses forces à celles de Luce Dufault pour une envoûtante Je crois l'entendre encore, une pièce de Georges Bizet.

«Petite balle de golf»

Dan Bigras n'a pas beaucoup parlé de sa maladie, hormis quelques aveux ça et là. Il a avoué être plus émotif qu'à l'habitude. «Ce que j'ai, la plupart des gens s'en débarrassent, et je fais partie de la plupart des gens», a-t-il indiqué, avant d'insister sur l'importance de profiter de chaque instant de la vie. «D'une façon ou d'une autre, ce qu'on vit teinte tout ce qu'on fait.»

Plus tard, il a fait rigoler tout le monde en racontant que Lulu Hughes l'a menacé de lui «crisser une volée» s'il ne la laissait pas l'accompagner lorsqu'il se rendra à ses traitements pour enrayer sa «petite balle de golf», a-t-il imagé.

L'artiste a également taquiné les spectateurs en remarquant qu'il n'est pas le seul à vieillir, et a martelé son admiration à Michel Louvain, qui remplit toujours ses salles après 60 ans de carrière. Il a également glissé un mot sur la vague de dénonciations d'agressions sexuelles qui balaie la société en ce moment, sur «les comportements de certains prédateurs qui en disent long sur notre façon de vivre en société», rappelant que probablement qu'une femme sur trois assises à la Salle Wilfrid-Pelletier avait déjà subi un tel assaut. «Je trouve que c'est quelque chose qui devait sortir (...) C'a le bon côté de nous forcer à réapprendre nos relations hommes-femmes», a argué Dan Bigras.

Le 27Show du Refuge sera diffusé à Radio-Canada le 17 décembre.

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