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Des groupes de jeunes dénoncent «l’aplaventrisme» des libéraux

Les recommandations du ministre Fortin sur les clauses «orphelin» ne passent pas.
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QUÉBEC – Des groupes de défense des droits des jeunes craignent que le Québec ne soit plus un précurseur en matière de lois sur le travail s'il attend l'autorisation des autres provinces et territoires avant d'abolir les clauses de disparité de traitement.

Force Jeunesse, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et l'Union étudiante du Québec (UEQ) disent que cette recommandation du rapport du ministre André Fortin est une «condition inatteignable de mise en œuvre», et ce, même si le gouvernement reconnaît qu'il y a une iniquité intergénérationnelle.

Selon la présidente de Force Jeunesse, Sophie Tremblay, obtenir l'unanimité des autres provinces pour légiférer dans une compétence provinciale «équivaut à dire que de modifier les lois du Québec pour protéger nos travailleurs est maintenant plus complexe que d'amender la constitution canadienne».

«C'est une aberration totale, a réagi Jason St-Amour, président de la FECQ. Si Philippe Couillard choisit cette direction, la jeunesse s'en souviendra aux prochaines élections.»

Les clauses de disparité de traitement, aussi appelées clauses «orphelin», permettent aux employeurs d'offrir aux nouveaux salariés des conditions de travail qui diffèrent de celles dont bénéficient les salariés déjà en poste.

Depuis 2001, il est interdit de fournir des conditions salariales différentes en fonction de la date d'embauche, mais des problèmes subsistent toujours pour les avantages sociaux et les régimes de retraites offerts aux nouveaux employés.

La Coalition avenir Québec a déposé un projet de loi jeudi matin pour étendre l'interdiction des clauses «orphelin» fondées uniquement sur la date d'embauche à toutes les conditions de travail. Québec solidaire a également déposé deux projets de loi dans le passé qui s'attaquent aussi à ces clauses, entre autres.

La ministre Vien se défend

La ministre du Travail, Dominique Vien, s'est défendue, jeudi, de se traîner les pieds dans ce dossier, puisqu'elle déposera sous peu une réforme des lois sur le travail. Elle estime néanmoins que le rapport de son collègue André Fortin est «intéressant».

«La Loi sur les normes du travail est une loi d'ordre public, on ne peut pas l'ouvrir à la pièce. Nous allons l'ouvrir, nous allons la regarder de façon sérieuse et rigoureuse», a-t-elle dit en réponse à une question du député solidaire Gabriel Nadeau-Dubois.

«Quand vient le temps de trouver des prétextes à l'inaction, les ministres libéraux rivalisent d'originalité et d'imagination, a répliqué le député. La vérité, c'est que le Québec a le pouvoir d'agir maintenant, mais que ce gouvernement a peur d'agir.»

Les libéraux ont par la suite refusé d'appuyer une motion du député caquiste Marc Picard qui demandait au gouvernement de mettre fin aux clauses de disparité de traitement d'ici le 1 octobre 2018.

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