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Les 6 choses dont les milléniaux parlent le plus en thérapie

Des experts se confient.
ZINKEVYCH VIA GETTY IMAGES

Chaque jour à son bureau, la thérapeute de San Francisco Tara Griffith entend des milléniaux s'interroger: «Est-ce que c'est ça? Suis-je un bon adulte? Pourquoi est-ce que mes parents avaient tout compris à mon âge?»

Ils composent avec la réalité contre les attentes», dit Griffith, qui gère l'équipe à Wellspace SF, une communauté de San Francisco de thérapeutes, de nutritionnistes et de coachs.

«Le message avec lequel ils ont grandi va à l'encontre de leur réalité», explique-t-elle. On parle de messages comme «Va à l'université et tu auras une bonne carrière», ou encore «Tu as toujours travaillé fort. Fais ce que tu veux et tu auras du succès.»

«Les sentiments de désenchantement et d'échec sont forts, admet Griffith.

Ci-dessous, Griffith et d'autres thérapeutes partagent les plus grandes inquiétudes qu'ils entendent de la part des patients dans la vingtaine et la trentaine, et les conseils qu'ils leur donnent.

1. «Je ne peux pas prendre une décision. Qu'est-ce qui se passe si je prends la mauvaise décision?»

Plusieurs milléniaux doutent de leur valeur et de leur capacité à prendre une décision. Quand vient le temps de faire un gros changement dans leur vie, par exemple, laisser leur emploi pour un nouveau ou alors franchir la prochaine étape dans leur relation, ils ont de la difficulté à faire la transition, explique Griffith au HuffPost.

«Ils ont une myriade d'options», note Griffith. «Vous pourriez vous demander ce qui cloche avec ça, mais la recherche démontre que le fait d'être présenté avec trop d'options peut mener à la paralysie. Avoir trop de choix nous fatigue, nous tient pris et contribue à davantage d'insatisfaction.»

Griffith et son équipe disent à leurs clients qu'il n'y a pas de formule pour le succès.

«Même si on veut savoir quelles décisions vont nous rendre le plus heureux, épanouis et confiants dans la vie, nous pouvons seulement faire de notre mieux pour comprendre ce qu'on veut et poursuivre ainsi nos passions», explique-t-elle.

2. «J'ai de la difficulté à dire non, surtout à mes parents.»

Plusieurs milléniaux désirent trop d'impressionner et ressentent un sentiment de culpabilité lorsqu'ils disent non.

Deborah Duley, une travailleuse sociale et directrice clinique d'Empowered Connections, une pratique en thérapie basée au Maryland, conseille à ses clients d'y aller par étape avant de dire non.

«Utilisez des phrases trompeuses, comme «Je ne sais pas si je peux, mais je te le laisserai savoir la semaine prochaine», dit-elle. «C'est une façon de commencer à vous affirmer et de devenir plus confortables avec le fait de dire non. La pratique aide.»

3. «Est-ce que je vais un jour gagner assez d'argent pour construire une vie avec mon partenaire?»

Les milléniaux se demandent s'ils se sentiront un jour en sécurité financièrement, explique Liz Higgings, une thérapeute conjugale de Dallas.

C'est, après tout, la génération qui a été la plus touchée par la récession de 2008 et par la dette étudiante, et la réalité est que les stages et la pige sont souvent les seules façons de payer les factures.

«La réalité financière fait qu'il y a un plus grand pourcentage d'individus qui continue à vivre avec leurs parents, ce qui handicape d'autres facettes de la vie, comme les rencontres», explique Higgins. «Je vois plusieurs clients ressentir de l'anxiété à cause de leur propre statut financier ou à cause de la situation financière - ou encore des dettes de leur partenaire potentiel.»

Quand ils trouvent l'amour, Higgins encourage les clients à parler de façon transparente avec leur partenaire de leurs attentes, valeurs et différences financières.

«Souvent, les milléniaux veulent se sentir validés par leur partenaire et veulent établir une communication claire à propos de leurs finances», dit-elle. «De plus, plusieurs milléniaux se sentent «pris» par leurs situations financières, donc mon travail avec les clients se concentre souvent sur le fait de les motiver à se faire confiance et à garder la tête froide.»

4. «Je me sens impuissant par rapport à ce qui se passe dans le monde.»

Plusieurs milléniaux se sentent dépassés à l'annonce de nouvelles difficiles, note Rachel Kazez, une thérapeute de Chicago et fondatrice d'All Along, un programme qui aide les gens à comprendre la santé mentale. «Ils sont surtout concernés par l'inégalité et l'état de l'environnement», observe-t-elle.

«Mon conseil aux milléniaux qui se sentent démoralisés est de remarquer le progrès positif est d'utiliser leurs actions, leurs mots, leur influence et leurs ressources financières pour supporter des causes dans lesquelles ils croient. Comme je leur dis, si vous sentez que vous en faites autant que vous pouvez par rapport aux causes qui sont importantes pour vous, être anxieux n'aidera pas.»

5. «Je me sens comme un imposteur.»

Les milléniaux ont grandi dans une culture de comparaison et se demandent sans cesse si leurs vraies vies - celles vécues hors des médias sociaux - se comparent aux autres, note Jess Hopkins, une coach de vie certifiée.

«Le flot incessant des mises à jours des médias sociaux rend presque impossible de rester dans sa propre voie et d'aller à son propre rythme», dit-elle. «À la place, plusieurs milléniaux sentent qu'il faut qu'ils soient au-dessus de leurs pairs et qu'ils profitent de chaque moment pour prouver leur valeur aux yeux du monde. Leur empressement à réussir leur apporte une confiance temporaire au mieux et entraîne des insécurités au pire.»

Hopkins essaie de démontrer à ses clients qu'ils sont assez, sans le renforcement positif de mentions j'aime sur Instagram. Elle recommande aussi le livre The Gifts of Imperfection de Brené Brown pour commencer un parcours vers une vie sincère.

6. «Mon anxiété interfère avec ma vie.»

Selon l'American Psychological Association, les milléniaux vivent davantage de stress et sont moins capables de le gérer que n'importe quelle autre génération avant eux.

«Le fait qu'ils soient toujours exposés à tout ce qui se passe dans le monde, 24 heures par jour, sept jours par semaine, participe à l'incapacité des milléniaux à se déconnecter des choses, dont leurs pensées», explique Duley.

La première chose qu'elle conseille à ses clients qui vivent de l'anxiété est d'avoir une bonne maîtrise de leurs pensées négatives. Les milléniaux ont besoin de savoir qu'ils peuvent dépasser ces pensées et en ressortir plus forts, explique-t-elle.

«Dans la thérapie, je leur rappelle qu'ils peuvent passer à travers leurs inquiétudes en recadrant leurs problèmes.»

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