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Kathleen Fortin, 3 spectacles musicaux et une entrée remarquée dans «Unité 9»

Une année faste pour Kathleen Fortin!
Patrick Jougla

Année faste pour Kathleen Fortin. La comédienne et chanteuse fera sous peu une entrée fracassante dans Unité 9 en jouant la nouvelle méchante, dénommée Boule de quille. Elle démontrera ensuite l'étendue de son registre en retrouvant le costume de la timide Des-Neiges Verrette dans la version musicale des Belles-Soeurs, en prêtant ses traits à la flamboyante Betty Bird dans la tournée québécoise de Demain matin, Montréal m'attend, et en rendant hommage aux 50 ans de carrière du pianiste et compositeur André Gagnon.

Que pouvez-vous dire sur votre personnage dans Unité 9?

C'est probablement la nouvelle terreur de Lietteville. Disons qu'elle ne laisse pas sa place... Je n'ai jamais fait quelque chose comme ça. Elle est toute croche dans son agressivité. Elle n'a rien à perdre, ce qui est assez étonnant dans le milieu carcéral. Mais elle a aussi un petit ton baveux avec tout le monde, ce qui lui donne étonnamment un petit côté comic relief. Son look est formidable, mais je ne peux pas en parler. Il faut le voir pour le croire! Elle est à des années lumière de la mère aimante, dévouée, gentille et généreuse que j'ai jouée dans la série Olivier.

Cet automne, vous tenez également un petit rôle dans L'académie, sur Illico.

Je joue l'un des rares personnages adultes de la série, une professeure un peu stricte. Je trouve ça sympathique de jouer ça, parce que j'ai trois adolescentes à la maison, et pour elles, c'est seulement quand je fais des projets comme ça que j'arrive un peu sur la carte. Même si ça fait 20 ans que je fais ce métier-là, leur mère existe surtout quand elle joue dans une série sur Vrak ou un truc comme L'académie.

Dans quelques jours, vous allez débuter la tournée du spectacle hommage à André Gagnon (30 novembre au 20 mai 2018), l'un des pianistes et compositeurs québécois les plus respectés de l'industrie. Comment se démarque-t-il des autres, selon vous?

Ses mélodies sont très prenantes et bouleversantes. Il a une façon puissante de mettre en musique des textes. Je ne sais pas c'est quoi son secret, mais ses œuvres sont mélancoliques et contemplatives. André est un grand romantique. On n'a plus accès à ce genre d'écriture-là. Les interprètes trouvent facilement leur compte là-dedans. Sa musique vient me chercher.

Vous étiez familière avec son œuvre depuis longtemps?

J'ai une affection particulière pour sa musique depuis des années. Je n'avais pas pu voir l'Opéra Nelligan lorsqu'il a été monté à l'origine, parce que j'étais très jeune, mais j'ai beaucoup écouté l'album durant mon adolescence. Je l'ai énormément chanté. Et quand André m'a dit qu'il avait pensé à moi pour chanter cette œuvre dans un concert avec l'OSM, j'en revenais juste pas! Ça m'habitait depuis tellement longtemps. Ce spectacle-là est gravé parmi les très beaux moments de ma carrière. Même si c'était pour deux soirs seulement.

Quelle sera la structure du spectacle hommage?

La moitié des pièces serapurement instrumentale et l'autre moitié sera composée de chansons de l'opéra Nelligan, créé par Michel Tremblay et André Gagnon, et d'autres poèmes de Nelligan mis en musique. Le pianiste Stéphane Aubin est à la la direction musicale et je suis la seule chanteuse, aux côtés de quatre musiciens (violon, violoncelle, contrebasse, percussions).

Il y a quelques semaines, vous avez terminé les représentations au TNM de Demain matin, Montréal m'attend, que vous rejouerez en tournée pendant deux mois au printemps prochain. Quels sont les défis de cette production?

Quand René Richard Cyr m'a approchée, je me souvenais du spectacle comme quelque chose de léger. Mais à la première lecture, je me suis rendue compte à quel point c'était tragique comme écriture. Parfois, en comédies musicales, on a l'impression qu'il faut égayer la galerie, parce que plusieurs shows de Broadway sont joyeux et festifs. Dans ce cas-ci, c'est une tragédie comique. On parle du pauvre monde. Il fallait absolument penser à l'humanité de ces personnages. Le mien, Betty Bird, est flamboyante, pleine d'humour et d'aplomb, mais il fallait qu'on sente sa faille et qu'on comprenne ce qu'elle avait été pour en venir à ce qu'elle est devenue.

Plus tard en 2018, vous allez aussi remonter les Belles-Soeurs en version musicale. Après plus de 200 représentations, pourquoi avoir envie de faire partie de l'aventure à nouveau?

D'abord, parce que la chanson de Des-Neiges me touche beaucoup. J'aime vraiment la faire. Et au théâtre, on me donne beaucoup de personnages dans la force, alors que dans les Belles-Soeurs, j'ai enfin accès à quelque chose de plus fragile. Ça me fait du bien d'explorer cette zone-là. Il faut dire aussi que ce spectacle est hyper vivant. On est presque toujours sur scène, et soir après soir, on peut décider de changer plein de petites choses, comme si c'était un nouveau parcours à créer.

Quiconque vous a vue et entendue dans Les Misérables ou L'Opéra de Quat'Sous sait à quel point votre interprétation de Des-Neiges est à des années-lumière de ces deux autres personnages. Comme si vous la chantiez avec un corps différent. Comment faites-vous?

C'est un grand plaisir de trouver comment un personnage bouge et chante, de travailler sa texture vocale et même de modifier des éléments comme le vibrato, pour qu'il vibre comme le mien ou un autre. Des-Neiges est une femme timide et un peu coincée, alors elle ne peut pas chanter avec ses grands chevaux, en voix très ouverte. J'ai même fait monter la tonalité de sa chanson pour qu'elle soit plus fragile. C'est très instinctif pour moi.

Avez-vous déjà rêvé de faire des comédies musicales à temps plein, à Broadway ou à Picadilly Cirscus à Londres?

Pas vraiment. Après que j'aie joué dans Chicago, les producteurs américains m'avaient proposé de jouer Mama sur Broadway. J'étais jeune, enceinte et il n'était pas question pour moi d'élever trois enfants à New York pendant des années, alors j'ai refusé. De plus, à huit ou neuf représentations par semaine, c'est comme entrer au couvent. J'aime ce que je fais, mais j'ai aussi besoin de vivre pour me recharger comme actrice et chanteuse. Si j'étais toujours en train de donner des représentations, sans pouvoir faire autre chose, je ne suis pas certaine que ça me rendrait heureuse.

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