CHANT - "Bref mais intense." L'expression s'accorde bien à la séquence qui s'est déroulée récemment au Metropolitan Opera de New York.
C'est le New York Times qui a révélé cette information au contenu historique ce mardi 7 novembre. Lors d'une représentation de l'opéra "The exterminating Angel" (issu du film de Luis Buñuel en 1962) -actuellement au Met du 26 octobre au 21 novembre- composé par le Britannique Thomas Adès, la soprano Audrey Luna a atteint la note la plus aiguë jamais chantée au Met, depuis l'ouverture de l'établissement en 1880. Le son n'est disponible que sur le site du New York Times.
"Je savais que c'était en moi"
Selon les archivistes de la salle de spectacle interrogés par le quotidien américain, "cette note très élevée est la combinaison de dons naturels, d'un travail rigoureux et d'une forte discipline psychologique sur les deux cordes vocales".
A ce titre, les historiens évoquent une "performance monumentale". Le journal explique que "le son est presque imperceptible pendant la partition de deux heures puisqu'il ne dure qu'une fraction de secondes". Il s'agit d'une note qui arrive dès le début de la représentation, Audrey Luna ne se trouve pas encore sur scène.
Interrogée dans les loges du Met par le New York Times, la soprano américaine s'est exprimée sur sa prouesse historique: "Je savais que c'était en moi. Je ne l'avais juste jamais réalisé sur scène auparavant." La performance a été largement saluée par Thomas Adès: "Ce 'La' est une métaphore qui transcende les frontières psychologiques et invisibles."
Des précédents marquants
Ce n'est toutefois pas la première fois que les deux artistes travaillent ensemble. En 2012, Audrey Luna avait collaboré avec Thomas Adès pour "The Tempest" (première représentation en 2004), la version éponyme de l'œuvre de Shakespeare. Dans des propos cités par la BBC, la cantatrice est revenue sur cette collaboration: "Je ne suis pas scientifique mais je m'entraîne depuis des années. Je me suis toujours demandé quelles étaient les limites de ma voix. Lorsque j'ai rencontré Thomas Adès et sa partition pour 'The Tempest', j'ai vu des notes que je n'avais jamais chantées auparavant."
Lors de sa représentation au Met, la soprano s'était illustrée en lâchant un "Do" très puissant comme l'a rappelé France Musique. Cette pièce avait d'ailleurs remporté en 2014 le Grammy Award du meilleur enregistrement d'opéra.
Par le passé, d'autres artistes se sont fait remarquer au Met pour leurs prouesses vocales comme l'indique le New York Times. La cantatrice française Lily Pons avait réalisé un "Fa" particulièrement élevé en 1931 lors de la représentation de l'opéra "Lucia di Lammermoor" du compositeur italien Gaetano Donizetti.
Autre pointure de renom dans ce milieu artistique: la colorature française Madeleine Marie Robin, dite Mado Robin, capable de lâcher un "Do" extrêmement puissant pour cette même pièce.
Dans un registre différent, on peut aussi citer l'illustre ténor italien décédé en 2007 à Modène, Luciano Pavarotti, interprète de "Nessum Dorma", l'air célèbre tiré de l'opéra "Turandot" du compositeur italien Giacomo Puccini.
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