TECHNO - Parfois, on peut avoir peur des progrès en matière d'intelligence artificielle. Et si ces technologies tombaient dans de mauvaises mains? Et puis il y a Re:Scam. Ce chatbot, une intelligence artificielle limitée avec laquelle il est possible de dialoguer, est bien particulier, rapporte le site Stuff.
Son but: mener la vie dure aux escrocs qui envoient des scams, ces fameux emails qui pourrissent nos boîtes de réception. En les lisant, vous vous sentez chanceux: vous venez d'être contacté par un prince nigérian qui a besoin de sortir de l'argent de son pays, ou par un business man qui vous propose une affaire en or. En les lisant, vous avez aussi mal aux yeux, à cause des multiples fautes d'orthographes.
Ces arnaques, dont le but est souvent de récupérer vos coordonnées bancaires, coûtent des milliards d'euros chaque année dans le monde. Alors l'ONG néo-zélandaise Netsafe, qui se consacre à la sécurité en ligne, a eu l'idée de créer Re:Scam.
L'arroseur arrosé
C'est tout simple: si vous recevez un message qui ressemble à une arnaque, il suffit de le transférer à l'adresse mail me@rescam.org. Le chatbot élaboré par Netsafe va alors répondre à l'escroc à l'origine du scam, en lui faisant croire deux choses: qu'il est humain et qu'il est intéressé par la juteuse affaire.
Le logiciel va même jusqu'à inclure des fautes d'orthographe et des traits d'humour pour rendre la conversation plus crédible. Pourquoi? Pour "les déranger et les garder occupés afin de réduire leur efficacité", explique Martin Cocker, le président de Netsafe. Le logiciel dialogue par contre uniquement en anglais.
Les gens "reçoivent ces emails et se demandent s'ils sont légitimes ou si ce sont des arnaques. Pour la première fois, ce sont les arnaqueurs partout dans le monde qui se demandent si les emails qu'ils reçoivent sont légitimes", estime-t-il.
Un résumé transmis
Re:Scam a été développé par l'ONG cette année. Il a été testé sur 1400 scams avant d'être dévoilé, mardi 7 novembre. Depuis, des milliers de personnes ont transféré un mail d'arnaque, précise Martin Cocker.
Mercredi 8 novembre, le programme avait déjà "coûté" 25 jours aux escrocs du monde entier qui ont dû répondre au message de Re:Scam, selon Vice.
Un simple chatbot ne sera bien sûr pas suffisant pour endiguer ce phénomène international. Mais transférer un mail prend moins de temps que de s'embêter à répondre à l'arnaqueur pour lui faire perdre du temps.
Et, cerise sur le gâteau, Re:Scam peut ensuite vous envoyer un résumé des échanges où l'arnaqueur, après plusieurs emails, se rend compte qu'il s'est fait arnaquer.
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