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Claude Poirier témoignera sur le projet de loi sur l’UPAC

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LA PRESSE CANADIENNE

QUÉBEC – Le chroniqueur judiciaire Claude Poirier pense que le commissaire de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) devrait être nommé aux deux tiers de l'Assemblée nationale. C'est l'un des éléments qu'il mettra de l'avant lorsqu'il témoignera à Québec dans le cadre de l'étude du projet de loi 107, a appris le HuffPost Québec.

Le Négociateur s'exprimera en son nom personnel sur l'indépendance de l'UPAC le 18 octobre prochain. Du 17 au 19 octobre, plusieurs organismes se feront entendre, dont la Sûreté du Québec, le Service de police de la Ville de Montréal, la Fraternité des policiers, ainsi que le grand patron de l'UPAC Robert Lafrenière.

« Je ne m'en vais pas là salir qui que ce soit, précise M. Poirier d'entrée de jeu en entrevue avec le HuffPost. Je vais parler de mes 58 ans d'expérience dans ce domaine-là. C'est sur ça qu'on va me faire témoigner. »

S'il est adopté, le projet de loi 107 ferait de l'UPAC un corps de police spécialisé dans la lutte contre la corruption et donnerait plus de pouvoirs au commissaire. L'UPAC pourrait également disposer des autres services policiers pour mener ses enquêtes à terme.

M. Poirier en a long à dire sur le sujet, après avoir passé des décennies à couvrir les enquêtes policières de toutes sortes. C'est d'ailleurs à l'invitation du leader parlementaire du Parti québécois (PQ), Pascal Bérubé, qu'il se rendra à Québec pour déballer son sac. Une idée qui ne plaisait pas aux libéraux, semble-t-il.

Tout comme le PQ et la Coalition avenir Québec, M. Poirier croit que le fait de nommer le commissaire de l'UPAC avec l'appui des deux tiers des élus permettrait de dissiper bien des doutes sur l'indépendance du commissaire.

« Lorsque [le patron de l'UPAC] est nommé par le gouvernement, il répond, comme Robert Lafrenière, au ministre de la Sécurité publique et il y bien des gens qui peuvent penser qu'il y a des pressions [politiques] », a expliqué M. Poirier.

« Ça n'a rien à faire au niveau de la crédibilité et la compétence et l'intégrité de Robert Lafrenière. Mais on le fait au niveau du président des élections, on le fait au niveau du Protecteur du citoyen – comme on devrait demander que le directeur de la Sûreté du Québec soit nommé directement par les deux tiers de l'Assemblée nationale. »

Même son de cloche de la part de M. Bérubé. « On le fait pour le Directeur général des élections, la Commissaire des droits de la personne. Pourquoi le commissaire de l'Unité permanente anticorruption, qui enquête sur le Parti libéral, ne serait pas indépendant? »

En 58 ans de carrière, M. Poirier dit qu'il n'a jamais mis les pieds à l'Assemblée nationale. « Je n'ai même pas été chercher ma médaille de l'Assemblée nationale. Ils sont venus me l'apporter parce que je ne voulais pas aller à Québec. J'avais autre chose à faire », réplique-t-il.

Ce sera maintenant chose faite. 10-4.

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