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«Jenny», une série très «chill» sur la leucémie

Un petit bijou de série à découvrir absolument!
jenny

Un diagnostic de leucémie, c'est foudroyant. Mais il y a souvent des lumières, petites ou grandes, qui brillent dans la noirceur. C'est ce que démontre habilement la nouvelle fiction jeunesse Jenny, que la chaîne Unis TV diffusera dès aujourd'hui, vendredi, le 8 septembre, à 18h30, à coups de deux épisodes à la fois, pendant 10 semaines.

Ce petit bijou de série mettant en vedette la talentueuse Émilie Bierre (Les beaux malaises, L'Échappée), conçue par le réalisateur Jean-Sébastien Lord et produite par Avenida, est à découvrir absolument, et les adultes risquent d'y rester scotchés autant que les adolescents.

On y aborde le thème grave de la maladie de façon très lucide, dans un ton qui n'est toutefois jamais larmoyant. C'est souvent léger et drôle et, surtout, très collé à la réalité des jeunes. Les répliques sont d'un naturel fou, les situations aussi. Ce qui ne signifie pas que le sujet du cancer n'est pas traité avec le sérieux qu'il mérite. L'équilibre entre drame et humour est ici parfaitement atteint, dans un ensemble irrésistiblement dynamique, dont la narration est assurée par Jenny elle-même.

«Jenny» sur Unis TV

Comme un éléphant

Jenny, 13 ans, typique fille de son âge, est une danseuse de hip hop qui vit avec son père (Patrice Godin) et son petit frère, Félix-Antoine (William Coallier). Son téléphone n'est jamais loin pour texter sa meilleure amie Florence, alias «Flo» (Tayna V.Lavoie). Ses messages-textes, bourrés de fautes d'orthographe et de raccourcis linguistiques, qui apparaissent à l'écran, feront sourire les parents. Vous saviez que «Chépa» est beaucoup plus rapide à taper que «Je ne sais pas», n'est-ce pas?

Un jour, Jenny constate qu'elle s'essouffle plus facilement, qu'elle a du mal à suivre ses partenaires de danse depuis un moment. Elle sera alors aspirée par cette terrible spirale qu'est la «leucémie lympho-quelque-chose-aigue» (lymphoblastique aigue) comme elle l'exprime avec sa candeur de gamine. Et son père et son frère suivront dans le tourbillon.

La petite héroïne nous racontera ensuite sa réalité en traçant le parallèle avec sa vie d'ado. Elle a «coulé» sa prise de sang, comme on «coule» un examen de maths. Son papa, qui dort avec elle dans sa chambre d'hôpital, «ronfle comme un hippopotame qui fait de l'asthme».

Comme bien des gens de son âge, Jenny n'aime pas les piqûres. Et elle est assez vieille pour avoir pleinement conscience de sa situation. «Ma vie vient de se couper en deux», remarque-t-elle, lorsqu'elle comprend qu'il y aura un «avant» et un «après» la leucémie. Mais son père, très gentil et attentif, n'aura de cesse de lui répéter qu'on attaque les petits et grands bobos «comme on mange un éléphant». C'est-à-dire, une bouchée à la fois.

Puis, Jenny rencontrera des phares qui la guideront dans cette obscurité inconnue, comme Nathalie (Mélanie Pilon), une infirmière très sympathique qu'on imagine bien s'amouracher du papa de sa patiente, et Charles (Henri Richer-Picard), un voisin de corridor dont l'affliction physique est encore plus majeure que la sienne, qui se liera d'amitié avec elle... et que Jenny trouve bien mignon.

Interactif

Pour tromper la solitude amenée par son séjour à l'établissement de santé, et parce qu'elle ne sait pas quoi répondre aux copains qui lui écrivent pour prendre de ses nouvelles, Jenny se rabat sur les joujoux qui font le bonheur de tous les jeunes de sa génération : internet et les réseaux sociaux. Elle crée un blogue et des capsules vidéo (dont la portion Kessé ça, qui démystifie les termes médicaux, et le Défi sourires, une récolte de photos joyeuses au profit de Leucan), lesquels sont également déjà accessibles au public via le www.bloguedejenny.ca. Unis TV et ses partenaires ont mis le paquet pour créer ces contenus complémentaires à la série, qui comprennent également des comptes Facebook, Instagram, YouTube et Snapchat alimentés par Jenny. Un aspect interactif et actuel, qui intéressera encore davantage les jeunes. Ceux-ci sont d'ailleurs invités à dire leur mot et à s'impliquer pour dynamiser le site.

Chaque épisode de 15 minutes de Jenny a son fil conducteur : Mon éléphant, Ma chambre, Ma pompe, Mes cheveux, Ma best, etc. Même la trame sonore aux accents hip hop est on ne peut plus actuelle, avec sa chanson-thème originale composée et interprétée par Koriass.

Jenny ne dore pas la pilule : le personnage-pivot est fatigué, a mal au cœur, encaisse tous les revers liés à son état. On a même trouvé le mignon moyen d'imager le bobo en animations, à l'aide du visage d'Émilie Bierre, pour éviter de tomber dans la lourdeur. Par contre, il y a bien des parcelles d'espoir et de rires qui côtoient les prélèvements de moelle osseuse et autres tares de la leucémie. Par exemple, c'est lorsqu'elle commence à croire que sa leucémie ne sera que souffrances et difficultés que Jenny croise Charles, qui lui apprendra une foule de trucs. À la fin, le téléspectateur retiendra, lui aussi, que «la leucémie, c'est pas contagieux, mais le sourire, oui!»

Du jour au lendemain

L'idée originale de Jenny est de Marie-France Laval, mais c'est Jean-Sébastien Lord et Pascale Bilodeau qui ont écrit les textes de la comédie dramatique. Papa de deux adolescents, Jean-Sébastien Lord a confié avoir apporté un soin particulier à la vérité qui se dégage de son intrigue.

«Je me suis dit très tôt dans le processus de scénarisation que le pire que je pourrais faire, c'est d'essayer de sonner «jeunesse». Je voulais raconter l'histoire de la façon la plus simple, authentique et dynamique possible, d'une manière dont je me sentirais aussi interpellé», a expliqué le cinéaste, qui dit avoir été épaulé par une infirmière du CHU Sainte-Justine, Marie-Claude Charrette, dans l'élaboration de l'histoire, dans un souci d'exactitude en ce qui a trait à l'univers médical.

«On dit les vraies choses. On ne passe pas à côté des vraies questions. Il y a des choses qui se passent dans la série qui ne sont pas joyeuses, on ne les évite pas. Mais toujours avec une distance, un clin d'œil, en alternant les moments tristes et rigolos», a indiqué Jean-Sébastien Lord.

Une grande partie de Jenny a été tournée au CHUM, sur la rue Saint-Denis, et à Chambly pour les scènes à la maison familiale de Jenny. À l'instar d'Henri Richer-Picard, fils d'Isabel Richer et Luc Picard, Charlie Lemay-Thivierge, la fille de Guillaume Lemay-Thivierge, joue aussi un rôle dans l'émission. Les deux jeunes acteurs ont été recrutés à l'issue d'auditions. Dans la peau de Charles, Henri Richer-Picard est d'ailleurs extrêmement attachant.

Émilie Bierre, de son côté, a avoué affectionner particulièrement l'expérience vécue grâce à Jenny. Elle conseille aux gens d'être à l'écoute des 20 épisodes, mais particulièrement du 14, lequel, laisse-t-elle planer, est riche en émotions.

«Les gens me demandent souvent si j'ai été faire des visites dans les hôpitaux pour me préparer, mais non, détaille la comédienne. Le personnage, dans la série, apprend du jour au lendemain qu'elle est atteinte de la leucémie, sans savoir c'est quoi, ni ce qui s'en vient par la suite. Je me suis dit que j'allais le découvrir en même temps qu'elle.»

Jenny, le vendredi, à 18h30, sur Unis TV, dès aujourd'hui, 8 septembre. En rediffusion le dimanche, à 19h30, le lundi, à 12h30 et le mercredi, à 10h30, puis en rattrapage sur le site d'Unis TV.

La chaîne Unis TV est disponible d'emblée dans tous les forfaits de câblodistribution et offre, outre Jenny, une vaste panoplie d'émissions jeunesse en cette rentrée 2017 : Comment devenir adulte, Bizarroscope, Ouache!, Canot cocasse et À fond de train, sans compter des rediffusions de «classiques», tels Radio Enfer, Dans une galaxie près de chez vous et Chair de poule.

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