Plusieurs se demandaient si Narcos allait pouvoir survivre à la mort de Pablo Escobar. Mais avec cette troisième saison, la série à succès de Netflix prend encore une autre dimension, beaucoup plus réussie et aboutie.
Si Wagner Moura (Escobar) et Boyd Holbrook (l'agent Steve Murphy) ne sont plus de la partie, Pedro Pascal fait son grand retour derrière la moustache de Javier Peña. L'agent de la DEA prend même du galon en devenant le narrateur de cette nouvelle saison, tout en se lançant sur la trace des parrains du Cartel de Cali. «Pour être honnête, je ne savais pas grand-chose sur eux avant de commencer le tournage», avoue l'acteur Chilien, en entrevue avec le HuffPost Québec.
De fait, si Escobar était déjà une figure bien connue du grand public avant même que Narcos ne s'attaque à l'histoire de l'ancien ennemi public numéro un, on ne peut pas vraiment en dire autant des hommes qui ont pris la succession d'«El Patrón» pour devenir les plus gros dealers de cocaïne de la planète. Aperçus brièvement au cours des précédentes saisons de Narcos alors qu'ils évoluaient dans l'ombre d'Escobar, les boss du Cartel de Cali n'ont pas tardé à profiter de la mort de leur rival, en 1993, pour faire main basse sur un juteux trafic.
Le «KGB de Cali»
Gilberto Rodriguez (Damián Alcázar), Miguel Rodriguez (Francisco Denis), Pacho Herrera (Alberto Ammann) et Chepe Santacruz (Pêpê Rapazote, grande révélation de cette saison 3) se sont retrouvés à la tête d'un empire encore plus puissant, tout en évitant de reproduire les erreurs commises par leur ancien concurrent. «Ils se sont montrés beaucoup plus discrets que Pablo Escobar, explique Pascal. Ils n'ont pas cherché à se lancer en politique, mais plutôt à mettre les politiques dans leur poche. Les parrains de Cali voulaient se fondre dans la société plutôt que d'attirer l'attention sur eux. Ce qui en a fait des adversaires encore plus coriaces.»
Cette troisième saison de Narcos est d'autant plus passionnante à suivre qu'on découvre les dessous du système mis en place par les frères Rodriguez pour asseoir leur empire, du blanchiment d'argent à la corruption des politiques jusqu'au plus haut sommet de l'État colombien, en passant par un système d'écoutes téléphoniques qui a valu au Cartel d'être rebaptisé le «KGB de Cali» par les agents de la DEA. Si Medellín avait de faux airs de «Wild West» sous le règne sanglant d'Escobar et ses sicarios, le Cali des frères Rodriguez ressemblait plutôt à l'Union soviétique «avec le beau temps en plus», comme le constate l'agent Peña dans Narcos.
La «rivière de la mort»
«C'est une bataille complètement différente de celle contre Escobar, poursuit Pedro Pascal. Les armes de prédilection du Cartel de Cali étaient surtout la manipulation et la corruption. Pour les combattre, il fallait faire preuve de beaucoup plus d'imagination et de précaution.» Pour autant, les parrains de Cali n'hésitaient pas à recourir à la violence pour éliminer leurs adversaires. Mais ils ne laissaient pas les corps de leurs victimes giser en pleine rue, comme pouvait le faire Escobar. Ils préféraient s'en débarrasser dans les eaux du Cauca, surnommé «The River of Death» dès le début des années 90.
Histoire de rappeler que le Cartel de Cali s'est aussi bâti dans la terreur et le sang, la saison 3 de Narcos comporte plusieurs scènes d'exécutions patriculièrement barbares. Certaines de ces morts brutales - dont une séquence d'écartèlement à la limite de l'insoutenable menée par Pacho Herrera - pourraient bien choquer les âmes les plus sensibles. Narcos chercherait-elle à «concurrencer» une série comme Game of Thrones, qui a déjà poussé très loin les limites de la sauvagerie et de l'ultra-violence?
«Narcos ne cherche pas à être plus violent que Game of Thrones», rectifie Pedro Pascal, qui a vu Ser Gregor Clegane broyer le crâne de son personnage, Oberyn Martell, dans la saison 4 de Game of Thrones. «La plupart des morts dans Narcos sont malheureusement inspirées de faits réels. C'est la triste réalité. Je ne pense pas que Game of Thrones ait fixé de nouveaux standards pour la représentation de la violence dans d'autres séries comme Narcos. Ce qui n'enlève rien au fait que je suis très fier d'avoir connu l'une des fins les plus affreuses dans une série qui est réputée pour ses morts horribles.»
Pedro Pascal dans le flou sur son avenir dans Narcos
Après avoir perdu l'agent Steve Murphy, la série phare de Netflix va-t-elle devoir se passer de Javier Peña? Pedro Pascal a confié au HuffPost Québec ne pas savoir s'il allait tourner une quatrième saison de Narcos. «J'ai déjà connu ça après les deux premières saisons. Je ne savais vraiment pas si j'allais prolonger l'aventure. Après Escobar et le Cartel de Cali, je pourrais très bien me lancer sur la trace des seigneurs de la drogue au Mexique, comme la tournure des événements le laisse penser dans la troisième saison. Mais rien n'a encore été décidé et je reste dans le flou le plus total.»
Les 10 épisodes de la troisième saison de Narcos seront disponibles sur Netflix dès le 1er septembre.
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