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«Notre gouvernement est composé d’incultes», dit Michel Tremblay

«Les artistes travaillent très fort souvent pour une bouchée de pain.»
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Le 22 juin dernier, le gouvernement du Québec annonçait un surplus budgétaire record de 4,49 milliards de dollars dans les caisses de l'État. Quelques jours plus tard, le ministre de la Culture augmentait de 4 millions le budget accordé au Conseil des arts et des lettres du Québec. Une somme dérisoire pour l'écrivain Michel Tremblay, déçu de voir à quel point les politiciens n'ont plus la culture à cœur.

Rencontré il y a quelques jours pour la sortie de son roman réunissant les neuf tomes de la saga littéraire La diaspora des Desrosiers, l'écrivain n'a pas mâché ses mots à l'encontre du gouvernement Couillard. «On voit bien à quel degré ces politiciens portent la culture en estime, a-t-il lancé en entrevue. D'un côté, ils se vantent d'avoir des milliards de dollars en surplus, et de l'autre, ils accordent un petit 4 millions aux arts. C'est vraiment rire de la culture en pleine face.»

D'après Michel Tremblay le Québec s'enfonce dans une pente dangereuse en refusant d'aider la création artistique. «Notre gouvernement est composé d'incultes. Pour lui, ce n'est pas payant d'aider la culture. Il ne peut pas se péter les bretelles en disant "on a donné 100 millions aux institutions artistiques". Par contre, il peut se péter la bretelle en donnant beaucoup d'argent à des compagnies privées. Que c'est triste de voir que la culture est devenue si peu gratifiante pour nos politiciens!»

Les artistes crèvent de faim

Abasourdi par aussi peu de considération, Michel Tremblay a tenté de comprendre pourquoi la culture n'est plus la priorité des politiciens. «Ne pas soutenir les arts, c'est suggérer qu'on ne veut pas qu'elles existent. La subversion vient généralement des artistes, alors c'est bien évident que les gouvernements qui ne veulent pas être critiqués ne vont pas hésiter à sortir la hache.»

L'auteur de 75 ans rappelle toutefois que les arts au Québec n'ont pas le choix d'être soutenus par les services publics. «Sans aides financières suffisantes, nos dirigeants vont finir par tuer la culture. On est un petit pays de huit millions d'habitants avec sept millions de francophones. On a besoin des finances publiques pour exister.»

De l'argent, les institutions en reçoivent pour assurer leurs activités, mais les artistes aussi doivent être aidés, a-t-il ajouté. «La situation est devenue intenable pour un nombre d'artistes québécois qui crèvent de faim. Quand on pense qu'il y a encore des gens qui croient que les artistes sont des paresseux et qu'ils vivent au crochet de la société, cela est absolument faux. Les artistes travaillent très fort souvent pour une bouchée de pain.»

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