PHOTOGRAPHIES - Sur la photo, Stéphane se cache le ventre. Il est "en combat contre l'obésité", selon ses propres termes. Malgré tout, il a accepté de poser pour Jam Abelanet, un photographe français auteur d'une série de portraits retraçant des Histoires de corps.
Dans cette série de 74 photos seulement 21 sont des clichés d'hommes. Pour le photographe, cela s'explique par le fait qu'ils sont souvent plus "gênés" que les femmes. Par exemple, Stéphane se cache le ventre "comme s'il voulait se débarrasser de son 'surplus de chair'", note le photographe. Chaque photo est accompagnée d'un texte écrit à la main du modèle sur son rapport au corps:
"D'une manière générale, le répertoire de poses est plus réduit pour les hommes. Une femme peut avoir une pose très masculine, on dira d'elle que ce doit être une femme forte, un homme avec une pose plutôt féminine ou douce, et on se posera directement des questions sur son orientation sexuelle (...) il en va de même pour les expressions du visage, une femme aura l'embarras du choix au niveau de l'expression, le panel est bien plus réduit pour les hommes", affirme Jam Abelanet.
Cette gêne, le photographe l'explique aussi par le fait que lui-même soit un homme. "Dès lors poser nu, quand on est un homme, devant un homme, après s'être livré pendant 2h sur sa vie, je peux comprendre que cela puisse être déstabilisant. Les femmes se sont accommodées bien plus facilement de cette épreuve", raconte Jam Abelanet.
Des corps différents et pourtant traités de façon similaire
Parce que le photographe a voulu trouver des "profils atypiques" et "divers", il a décidé de les mettre tous à "égalité". Jam Abelanet a utilisé une huile et a travaillé le graphisme afin "de donner ce côté surréaliste et artificiel".
Cette égalité, on la retrouve aussi dans le fait que tous les modèles ont dû poser nus. "Je voulais que les corps soient intégralement nus pour le coté authentique, mais je ne voulais pas qu'on voie les organes génitaux pour autant. Pour moi, ces corps ne sont pas sexualisés, ils sont naturels", affirme le photographe.
L'expression de chaque modèle
Le texte écrit par le modèle était important pour le photographe, "car les corps qu'ils nous donnent à voir, ne sont que la conséquence de ce qui leur est arrivé". Chacun d'eux était écrit à la main. Le photographe justifie ce choix par le fait que "la graphie de nos écrits trahit parfois certains traits de notre caractère".
Retrouvez une partie des portraits masculins réalisés par Jam Abelanet ci-dessous. Pour faciliter la lecture, nous avons choisi de ne pas publier les textes écrits à la main mais de proposer un passage de chacun d'eux à côté des photos.
Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.
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