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Les abeilles au service de la réinsertion sociale à l'Accueil Bonneau (PHOTOS)

Les abeilles au service de la réinsertion sociale à l'Accueil Bonneau
Accueil Bonneau

«Je pense que j'ai trouvé la reine», lance Mario Brodeur, inspectant soigneusement le cadre d'une ruche bourdonnant d'abeilles. L'homme de la rue participe depuis quelques semaines à un projet d'apiculture urbaine avec ses compatriotes de l'Accueil Bonneau. Depuis maintenant quatre ans, le Miel de Bonneau favorise chaque année la réinsertion sociale d'une dizaine d'hommes en situation d'itinérance.

«Au lieu d'être chez nous en train de boire, et de trainer dans les rues pour quêter, ça me fait changer d'horizons. J'adore ça», raconte Mario Brodeur, qui amorce sa deuxième année comme apprenti apiculteur.

Toutes les deux semaines, lui et ses camarades visitent la soixantaine de ruches installées à Montréal et ses environs, dont huit trônant sur le toit de l'Accueil Bonneau. Ils font leur ronde en compagnie des apiculteurs de l'entreprise Alvéole qui les aident à bien faire leur travail.

Parce que les «gars» — comme on les appelle — de l'organisme sans but lucratif prennent leur mission à cœur. Coiffés d'un filet de protection, ils sortent un à la suite de l'autre les cadres des ruches, examinent l'état de santé de la reine et de sa colonie, vérifient si des œufs ont été pondus et notent la quantité de miel produite.

Leur contribution ne s'arrête pas là, les hommes de la rue participent aussi en octobre à la mise en marché du miel «de Bonneau» qui sera offert dans les épiceries Métro participantes et d'autres points de vente, en plus d'être distribué à des artisans culinaires montréalais.

«C'est un projet porteur, concret. Les gars comprennent leur impact sur la ruche, le rôle des abeilles dans la société. Ils aiment prendre soin d'elles, ils sont dans l'action. Ils développent un lien avec les abeilles et le public», explique Geneviève Kieffer Després, directrice des communications et des projets spéciaux à l'Accueil Bonneau. Les participants sont sensibilisés à l'importance dans l'écosystème de ces insectes jaunes pollinisateurs, dont la population décline depuis une quinzaine d'années.

L'initiative porteuse d'espoir permet aussi d'améliorer les habiletés socioprofessionnelles des hommes itinérants et publicise les vertus de l'apiculture urbaine. Le miel de ville est non pollué, issu d'une plus grande diversité florale et soumis à une réglementation stricte en matière de pesticide.

Le Miel de Bonneau c'est :

  • 60 ruches à Montréal et ses environs
  • Une récolte estimée à 1200 kg
  • 6600 pots vendus en 2016
  • 10 000 à 80 000 abeilles par ruche
  • Une quarantaine d'hommes de l'Accueil Bonneau initiés au projet depuis 2014

Le miel de Bonneau

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