Un sondage commandé par le parti du maire de Montréal, Équipe Coderre, dont Radio-Canada a obtenu certaines des questions, donne une idée des enjeux qui seront abordés au cours de la campagne électorale municipale de l'automne.
L’enquête, menée par la firme Ad Hoc recherche, a été payée par le parti Équipe Coderre, confirme le bureau du maire. Elle n’est plus en ligne.
Outre une question sur la préférence des électeurs entre les deux candidats déclarés à la mairie de Montréal, Denis Coderre et Valérie Plante, la chef de Projet Montréal, le sondage survole donc une série d’autres sujets.
La crise au SPVM
Le Service de police de la Ville de Montréal fait face à une grave crise en raison d’allégations de fabrication de preuves, visant la Division des affaires internes, lancées par d’ex-hauts gradés du SPVM.
Trois cadres ont été congédiés depuis le début mars et les enquêtes internes ont été transférées à un groupe mixte mis sur pied par Québec.
Dans un de ces cas d’allégations, où le bureau du maire avait été alerté, Denis Coderre s’est défendu en disant qu’il n’avait pas à s’immiscer dans des enquêtes ou un processus judiciaire. Projet Montréal lui a reproché de se défiler tout en dénonçant un système de surveillance « opaque ».
Abolition des référendums
Le projet de loi 122, qui vise à revoir les relations entre le gouvernement du Québec et les municipalités, comporte un article abrogeant la possibilité de faire une demande d’approbation référendaire sur un projet de règlement municipal.
Équipe Coderre demande, dans le sondage Ad Hoc, l’opinion des répondants au sujet du sort des référendums citoyens, « si cette abolition est accompagnée de l’implantation de nouveaux mécanismes de consultation de la population ».
Le maire a déjà indiqué qu’il voyait les référendums davantage comme un outil d’opposition que de consultation. Valérie Plante, de Projet Montréal, estime pour sa part qu’ils constituent un outil essentiel pour forcer l’administration municipale à tenir des consultations publiques dans le but de modifier des projets qui ne font pas l’unanimité, dans le secteur immobilier par exemple.
Séparation des pouvoirs
Le projet de loi 121 augmentant l’autonomie et les pouvoirs de la Ville de Montréal, métropole du Québec, est un outil législatif auquel le maire Coderre fait souvent référence.
À titre d’exemple, la Ville a évoqué ces nouveaux pouvoirs pour harmoniser les changements de limites de vitesse entre les arrondissements, sur les artères commerciales.
Le déclenchement des opérations de déblaiement et de chargement de la neige est centralisé depuis 2015, ce qui oblige les 19 arrondissements à fonctionner de concert. Toutefois, des problèmes constatés dans certains d’entre eux, notamment dans le Sud-Ouest, ont montré que le service n’était pas toujours uniforme.
Les bâtiments scolaires
La vétusté de plusieurs écoles de Montréal est un problème maintes fois dénoncé. Le cas de l’école Baril, qui sera remplacée après sa fermeture en raison de moisissures, est devenu emblématique.
La Commission scolaire de Montréal évaluait son déficit d’entretien à 1 milliard de dollars en 2016. Plusieurs professeurs ont sonné l’alarme quant à l’état de leur école, un message relayé par l’opposition à l’Hôtel de Ville.
De l’aide a souvent été réclamée au gouvernement du Québec, mais que pensent les Montréalais de l’idée d’une prise en charge par la Ville du parc immobilier scolaire? Le sondage d’Équipe Coderre posait la question.
Le retour des Expos
Le maire Coderre n’a jamais caché son intérêt pour le baseball en général et pour un retour d’une équipe professionnelle à Montréal. Le Baseball majeur a donné plusieurs indices laissant croire qu’il pourrait procéder à une expansion au cours des prochaines années.
Le financement d’une nouvelle aventure montréalaise est cependant une source d’interrogations. Un groupe mené par l’ex-joueur Warren Cromartie veut mobiliser la communauté d’affaires.
Mais il est difficile de croire que ce projet estimé à près de 1,5 milliard de dollars, soit le coût combiné d’une équipe et d’un nouveau stade de baseball au centre-ville, n’aurait pas besoin d’un coup de pouce des divers gouvernements, d’où l’idée de demander aux électeurs s’ils souhaiteraient que la Ville y investisse de l’argent public.
La vie familiale à Montréal
Les dernières statistiques démographiques montrent que l’étalement urbain se poursuit.
Subventions à l’achat d’une propriété, quartiers accessibles, amélioration du transport en commun : plusieurs solutions ont été avancées et tentées.
Équipe Coderre voulait savoir si l’électeur perçoit Montréal comme une ville familiale.
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