Régis Labeaume croit qu'il aurait été inapproprié de maintenir les représentations de la pièce de théâtre Djihad au lendemain de l'attentat survenu au Centre culturel islamique.
Un texte de Louis Gagné
Le maire de Québec soutient que la pièce belge, qui traite de façon humoristique de la radicalisation chez les musulmans, dépeint un contexte qui n’a rien à voir avec celui de l’attaque perpétrée contre la grande mosquée.
«C’est un des nôtres qui a assassiné six musulmans. Ce n’est pas l’inverse. Alors, je veux bien m’inspirer de ce qui se passe à Paris et à Bruxelles, mais c’est l’inverse […] L’approche est complètement différente», a déclaré M. Labeaume, mercredi, en référence à l’auteur présumé de l’attentat, Alexandre Bissonnette.
La Ville de Québec a décidé d’annuler la vingtaine de représentations de la pièce Djihad qui devaient avoir lieu l’automne prochain dans des écoles secondaires de la région. Le maire s’était pourtant montré enchanté après avoir vu la pièce en décembre dernier.
Régis Labeaume mentionne aujourd'hui que le contexte n’est plus le même. «Je pense que l’objectif qu’on avait [de présenter la pièce à Québec] était louable, c’était la bonne chose à faire. Mais depuis ce temps-là, il y a eu six musulmans assassinés par un dénommé Bissonnette qui est l’un des nôtres», a-t-il insisté.
«Ça ne diminue pas la valeur de Djihad. Moi j’ai trouvé ça fabuleux.» - Régis Labeaume, maire de Québec
L’auteur renversé
La décision d’annuler la tournée de Djihad, qui connaît un immense succès outre-Atlantique, a été reçue avec un mélange de stupeur et d’incompréhension par son auteur, Ismaël Saïdi.
«La troupe l'a très mal pris. Moi, en tant qu'auteur, je ne le prends pas comme une insulte, mais je suis dans l'incompréhension totale», a réagi celui dont la pièce a été présentée dans plusieurs villes européennes, notamment à Paris et Bruxelles, et ce, même après qu’elles aient été la cible d’attaques terroristes.
Contexte différent
Selon Régis Labeaume, la réaction de l’auteur et metteur en scène belge pourrait s’expliquer par sa difficulté à bien saisir le contexte et la réalité de Québec.
«Ismaël, peut-être que chez lui, il ne comprend pas l’atmosphère ici, mais dans une ville aussi sécuritaire que Québec, de connaître un drame de cette façon-là, on ne réagit pas comme ont réagi les gens de Bruxelles ou de Paris», a-t-il dit.
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