Une centaine d'inspecteurs, de commandants et d'autres cadres du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) se sont partagé plus de 350 000 $ en bonis en 2016, soit presque 3 % de leur masse salariale.
Un reportage de Benoît Chapdelaine
C’est un assistant-directeur du SPVM qui a reçu la somme la plus élevée, soit 7000 $ en montant forfaitaire, selon les données publiées par la Ville.
Dès leur entrée en vigueur, l'an dernier, la Fraternité des policiers a dénoncé ce qu'elle appelait les « Bonis-Denis », en référence au maire Denis Coderre, c’est-à-dire des primes versées aux cadres du SPVM, qui visaient à encourager les policiers à distribuer des contraventions et à augmenter les revenus de la Ville. Le syndicat a perdu sa cause devant le Commissaire à la déontologie policière, où il avait porté plainte.
Le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, a défendu de son côté la position de l’administration Coderre, quand l'opposition officielle a réclamé la fin des bonis liés aux contraventions au conseil municipal, il y a deux semaines.
Pour M. Desrochers, donner des contraventions fait partie du travail d’un policier à la circulation. « Je pense que quand vous allez dans la notion de trappe à tickets, vous déformez totalement la situation au détriment des policiers qui font un travail pour la sécurité des gens », a-t-il lancé.
La chef de Projet Montréal a répliqué que les policiers ont été formés pour contrer la criminalité et qu’ils « ont autre chose à faire que de donner des tickets ». « Je pense que les relations de travail ne sont tellement pas bonnes actuellement, et votre administration a contribué à ça, c’est peut-être pour ça que vous êtes obligés de donner des bonis, pour que les gens fassent bien leur travail », a-t-elle déclaré.
Dans une réponse écrite à Radio-Canada, la Fraternité des policiers et policières de Montréal réitère son opposition aux divers bonis alloués aux cadres policiers. « Nous considérons, et ce, depuis le tout début, qu’il s’agit d’une pratique non éthique et qui place les cadres dans des situations potentiellement à risque, et ce, tant pour les contraventions que pour les autres volets (enquêtes ou opérations) », affirme le syndicat.
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