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Rencontre avec un demandeur d'asile qui a traversé la frontière canadienne à pied

Un demandeur d'asile explique pourquoi il a traversé la frontière canadienne à pied

Ils sont des dizaines à quitter les États-Unis vers le Canada en prenant le risque de franchir la frontière illégalement. Nous avons rencontré l'un d'entre eux, qui nous explique les raisons de son geste.

Un reportage de Bahador Zabihiyan

Les images de l’arrestation de Sidahmed Tfeil à la frontière ont fait le tour des téléjournaux. Il venait de franchir à pied la ligne qui sépare les États-Unis du Canada, le mois dernier.

« Je suis journaliste », criait-il en direction de la caméra alors que des policiers de la GRC l'emmenaient.

Il aura passé une dizaine d'heures au poste de police avant de déposer sa demande d'asile. M. Tfeil se décrit comme un journaliste et un défenseur des droits de la personne.

Nous l'avons retrouvé à la résidence du centre-ville de Montréal où il loge temporairement. L'homme de 32 ans a quitté la Mauritanie il y a six ans pour aller demander l'asile politique aux États-Unis. Tant bien que mal, il a appris l'anglais à New York et y a écrit des articles.

Ses procédures d'immigration prenaient trop de temps à New York et il estime que la situation politique ne jouait pas en sa faveur.

«J'ai traversé la frontière, j'ai traversé la frontière quatre jours avant l'inauguration de Donald Trump.» - Sidahmed Tfeil

Les discours anti-immigration de Donald Trump lui ont fait peur. Il craignait d'être expulsé vers la Mauritanie, où il redoute d'être emprisonné à cause de son engagement politique en faveur des droits de la personne.

«Le discours de Trump était tellement dangereux, je crois que c'est contre moi.» - Sidahmed Tfeil

Si la rhétorique de Donald Trump l'a incité à quitter New York, les discours de Justin Trudeau, favorable à l'accueil des réfugiés, lui ont donné l'espoir d'une vie meilleure à Montréal.

Il a entamé les procédures d'immigration pour obtenir le statut de réfugié et a déjà trouvé un logement dans le quartier Côte-des-Neiges.

Il devra être patient : les procédures d'immigration pour obtenir le statut de réfugié pourraient prendre des années, pendant lesquelles il ne pourra pas voir son fils resté en Mauritanie.

Financièrement, il a droit à une aide provisoire du gouvernement, comme tous les demandeurs d'asile. Cela lui a permis de trouver un logement. Mais il veut obtenir un permis de travail dès que possible, pour réaliser son rêve : devenir journaliste au Canada.

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