MONTRÉAL _ Le cinéaste d'animation montréalais Theodore Ushev travaille sur son art depuis plus de 15 ans et compte 16 films à son actif.
Il commençait toutefois à croire que ses courts métrages étaient trop d'avant-garde pour être sélectionnés pour des prix grands publics comme les Oscars.
Lorsqu'il a obtenu sa toute première nomination aux Oscars, jeudi, pour "Vaysha l'aveugle", il s'est donc senti faiblir. En entrevue avec La Presse canadienne, il avoue avoir pleuré, puis ri, puis pleuré à nouveau lorsqu'il a entendu son nom.
"Vaysha l'aveugle", produit par l'Office national du film du Canada (ONF), est en nomination dans la catégorie du meilleur court métrage.
Deux autres finalistes de la catégorie ont aussi des liens avec le Canada: "Pear Cider and Cigarettes" a été réalisé par Robert Valley, de Vancouver, tandis que "Piper" est signé Alan Barillaro, de Niagara Falls en Ontario.
Les deux autres courts métrages nommés sont "Pearl" et "Borrowed Time".
"L'Oscar est le (prix le) plus important, dans le sens que c'est le prix le plus médiatisé. Tout le monde parle de ça, parce que Hollywood sait comment vendre ses produits. Plus de monde va voir mon film, et ça, c'est bien pour le film, c'est bien pour le Canada et c'est bien pour l'ONF", estime-t-il.
Ancien graphiste né en Bulgarie et ayant déménagé à Montréal en 1999, Theodore Ushev s'est inspiré d'une nouvelle philosophique de l'un de ses amis, Georgi Gospodinov, pour créer son film.
Le court métrage _ qui est aussi en lice pour un prix Annie, l'équivalent des Oscars dans le monde de l'animation _ raconte l'histoire d'une fille dont l'oeil gauche ne peut voir que le passé et le droit, que l'avenir.
Le message de l'histoire est qu'il faut vivre dans le moment présent, indique l'artiste de 48 ans, qui avait été semi-finaliste aux Oscars en 2013 avec "Gloria Victoria", mais qui n'avait finalement pas obtenu une nomination.
"Sombre" est un mot souvent utilisé pour décrire ses films, un qualificatif avec lequel il n'est pas nécessairement d'accord.
"Il y a beaucoup de gens qui me disent que mes films sont très noirs, très "dark", mais moi, je ne pense pas. Peut-être que c'est mon film le plus positif. En tout cas, le film a une fin ouverte, une fin interactive, je laisse les spectateurs décider de la morale de l'histoire. Je ne voudrais pas dire tout, je n'aime pas les films qui disent tout. C'est un film ouvert, chacun peut le lire à sa façon, (décider) si c'est noir ou si c'est positif", explique-t-il.
La cérémonie des Oscars aura lieu le 26 février.
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