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Lisée veut répondre au protectionnisme de Trump

Lisée veut répondre au protectionnisme de Trump

QUÉBEC – Devant la montée du protectionnisme au sud de la frontière, appelée à s’accélérer avec l’élection de Donald Trump, Jean-François Lisée propose un nationalisme économique qui implique une plus grande intervention de l’État et une version québécoise du «Buy American Act».

Le nouveau chef du PQ a étayé sa vision économique, dimanche, en clôture du premier Conseil national depuis son élection à la tête du parti en octobre dernier.

Le plan Lisée comporte deux grands axes. Tout d’abord, modifier le mandat de la Caisse de dépôt et placement du Québec pour que celle-ci participe au développement économique du Québec, notamment pour retenir les sièges sociaux. De plus, une partie des 2 milliards$ versés annuellement par la Caisse au Fonds des générations serait réinjecté pour stimuler l’économie québécoise.

Sous un gouvernement Lisée, le Fonds des générations adopterait une politique de placement moins «conservatrice».

Deuxième grand volet, Lisée propose une politique d’achat québécois calquée sur le Buy American Act, «partout où c’est possible».

«On est dans un contexte économique et il faut s’adapter au contexte, explique Jean-François Lisée. Depuis 2008, [depuis] la crise financière, les Américains sont devenus beaucoup plus affirmatifs, pour dire le moins, dans la défense de leurs intérêts économiques.»

«Des gouvernements locaux, comme le Tennessee, sont venus nous ravir des entreprises, a-t-il dit, en référence au déménagement d’Electrolux. Et on voit qu’avec l’élection du nouveau président, c’est une tendance qui va augmenter.»

Jean-François Lisée «ne reproche rien» à Donald Trump. «Je constate que le gouvernement américain, ces dernières années, et ça va en s’accélérant, est plus affirmatif dans la défense de ses intérêts. Et, si on reste les bras croisés, c’est nous qui allons en pâtir et ce n’est pas une fatalité.»

Le chef péquiste a donc confié le mandat au député Nicolas Marceau de mener des consultations sur une politique d’achat local et sur la façon d’utiliser les sommes accumulées dans le Fonds des générations, qui devraient atteindre 10 milliards$ cette année, pour stimuler l’économie. «[Le Fonds] c’est pour la prochaine génération. C’est pour réduire la dette, rappelle Lisée. Et une façon de réduire la dette, c’est aussi d’augmenter la croissance économique.»

Jean-François Lisée se défend toutefois d’adopter une approche protectionniste. «Non, c’est la défense des intérêts économiques du Québec», argue-t-il.

Il a d’ailleurs vanté les bénéfices de l’ALENA, qui a «décanadianisé» l’économie québécoise, selon lui, en orientant la majorité des exportations de la province vers les États-Unis, plutôt que vers le reste du pays.

Jean-François Lisée reconnaît que son programme de nationalisme économique vise notamment à séduire des électeurs libéraux, mais surtout ceux de la CAQ.

Philippe Couillard et François Legault ont «échoué» un test en acceptant de ratifier l’accord de libre-échange avec l’Europe, malgré des compensations qu’il juge insuffisantes pour les producteurs laitiers du Québec. «Nous, on est prêts à mettre le poing économique du Québec sur la table, promet-il. On ne se chicane pas avec Berlin ou Paris. C’est Ottawa qui nous a fait ce mauvais coup. Et, si on a ce rapport de force avec Ottawa, on va avoir gain de cause.»

«Encore faut-il avoir le muscle économique et la volonté politique, lance-t-il. François Legault ne l’a pas.»

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