Des mécanismes moléculaires qui peuvent augmenter l'irritabilité, la tristesse et l'anxiété dans les jours précédant les menstruations ont été découverts par des chercheurs américains.
Un texte d'Alain Labelle
En fait, ces mécanismes sont associés à la forme sévère du syndrome prémenstruel, appelé le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) qui frappe 3 à 8 % des femmes.
Les auteurs de ces travaux ont découvert que l'expression d’un groupe de gènes déréglerait la réaction des cellules aux hormones sexuelles.
Cette nouvelle connaissance appuie la thèse selon laquelle le TDPM est un trouble lié à la réponse cellulaire aux œstrogènes et à la progestérone.
«Ces travaux montrent que les femmes qui souffrent de TDPM ont une différence intrinsèque sur le plan moléculaire concernant la réponse aux hormones sexuelles. Ce ne sont donc pas que des comportements émotionnels qu'elles peuvent contrôler volontairement.» - Peter Schmidt, National Institute of Mental Health
Contexte
Des chercheurs ont montré à la fin des années 1990 que les femmes qui éprouvaient régulièrement des symptômes de troubles de l'humeur avant leurs règles étaient anormalement sensibles aux changements des hormones sexuelles, et ce, même si leurs taux d'hormones étaient normaux. La cause restait cependant un mystère.
Chez les femmes qui présentent un TDPM, des recherches ont montré que la suppression expérimentale des œstrogènes et de la progestérone éliminait les symptômes du trouble, tandis que l'ajout expérimental des hormones a déclenché la réapparition des symptômes.
Les chercheurs savaient donc qu'il existait une «sensibilité comportementale biologique» aux hormones qui peut se traduire par des différences moléculaires détectables dans leurs cellules.
Les présents travaux montrent que c'est l’expression d’un certain groupe de gènes qui diffèrent nettement dans les cellules de femmes ayant un TDPM par rapport aux autres.
Une meilleure connaissance de ce groupe de gènes pourrait éventuellement permettre de mieux traiter les troubles de l’humeur associés aux hormones sexuelles.
Le détail de cette recherche est publié dans le journal Molecular Psychiatry.
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