Elle a envahi Instagram, Facebook et Twitter. Depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis ce mercredi 9 novembre, une Statue de la Liberté en larmes, le visage entre les mains, est partout.
Avant de l'enregistrer à votre tour sur votre téléphone et de la partager, avec ou sans filtre, sur les réseaux sociaux pour dire à quel point vous vivez mal les résultats des élections présidentielles outre-Atlantique, arrêtons-nous un instant sur l'origine de cette image.
Pas si facile de retrouver la source de cet emblème détourné. Cela fait des années que cette image est utilisée pour tout et n'importe quoi... En motif de tatouages, par solidarité au moment des attentats de Paris, ou sur des blogs critiquant "l'état terroriste américain" par exemple.
Ces usages multiples ne facilitent pas les recherches, mais si on a perdu l'origine de cette image c'est sans doute car elle a été créée juste avant l'apparition du Web.
Cette Statue de la liberté en pleurs est en réalité une œuvre de l'artiste britannique Gee Vaucher. Intitulée "Oh America", elle remonte à 1989.
Née en 1945 à Londres, Gee Vaucher était la directrice artistique du groupe punk Crass dans les années 70-80. Libertaire, anarchiste, punk, pacifiste, féministe... Cette artiste a réalisé de nombreux collages (en images ou en vidéos) et des peintures engagés.
27 ans après la création de "Oh America", peut-être est-elle fière de voir son œuvre devenir un symbole pour les détracteurs de Donald Trump à travers la planète. À condition qu'elle n'ait rien contre l'oubli de son nom dans l'affaire...
VOIR AUSSI: