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Allégations d'agression sexuelle: le député Gerry Sklavounos expulsé du caucus libéral

Le député libéral, Gerry Sklavounos
Le député libéral, Gerry Sklavounos Photo Simon Clark


Visé par des allégations d’agression sexuelle, le député Gerry Sklavounos s’est fait montrer la porte du caucus libéral.

«Compte tenu des informations qui ont été publiées dans les médias le mettant en cause dans une plainte pour agression sexuelle, j’annonce que le député de Laurier-Dorion, à la demande de la présidente du caucus du gouvernement, Nicole Ménard, s’est retiré», a fait valoir le premier ministre Philippe Couillard, dans une déclaration écrite transmise aux médias jeudi soir. Il siégera dorénavant comme indépendant.

La pression était devenue insoutenable pour le député Sklavounos. «Il n’avait pas le choix», confie un collègue libéral, sous le couvert de l’anonymat. «Ça aurait mis tout le monde mal à l’aise», dit un autre.

Les allégations d’une jeune femme durant la vigile organisée à l’Université Laval ont eu l’effet d’une bombe à l’Assemblée nationale jeudi. L’étudiante a dit avoir été agressée sexuellement par un député libéral. Plusieurs sources différentes ont confirmé l’identité du député Gerry Sklavounos au Journal au cours de la journée.

Députés rencontrés

En matinée, Philippe Couillard s’était dit bouleversé par les allégations. À la demande expresse du premier ministre, tous les députés masculins du Parti libéral ont été rencontrés par le whip du gouvernement, Stéphane Billette.

Mais cet exercice de confrontation n’avait pas permis d’identifier le député ciblé par les allégations d’agression sexuelle.

Selon nos informations, le député de Laurier Dorion a nié être visé par cette affaire devant son whip. C’est la diffusion de son identité en fin d’après-midi qui a forcé la tenue d’un entretien décisif entre la libérale Nicole Ménard et Gerry Sklavounos.

Sklavounos questionné

Le député de Laurier-Dorion avait d’ailleurs été questionné par les journalistes plus tôt en journée.

«Le premier ministre vous a donné une réponse à cette question», avait-il brièvement lancé, avant de tourner les talons. Il était même présent lors du point de presse matinal de Philippe Couillard à ce sujet.

L’opposition réclamait à grands cris son expulsion du caucus. Pour Québec solidaire, cette éjection du caucus libéral n’est pas suffisante.

La députée solidaire François David réclame la démission pure et simple du député de Laurier-Dorion.

Gerry Sklavounos, 41 ans, représente la circonscription de Laurier-Dorion, dans le nord de Montréal, depuis 2007. Il occupait la fonction de leader parlementaire adjoint du gouvernement.

VIVES RÉACTIONS

«M. Sklavounos doit démissionner par respect pour les citoyennes et les citoyens de Laurier-Dorion. Étant donné la gravité des allégations qui pèsent contre lui, il n’a plus la hauteur et la sérénité pour les représenter dignement à l’Assemblée nationale.»

— Françoise David, députée de Québec solidaire

«Si les allégations de viol sont avérées, est-ce que la jeune Alice Paquet est la seule victime de Gerry Sklavounos?»

— Fatima Houda-Pepin, ancienne députée du Parti libéral

«C’est inacceptable, si des faits sont avérés, que ce soit pour n’importe qui, qu’il soit du plus riche au plus pauvre.»

— Hélène David, ministre de l’Enseignement supérieur

«J’invite toutes les victimes potentielles à dénoncer. Peu importe ce que les gens font dans la vie, y’a pas personne qui est au-dessus des lois.»

— Lise Thériault, ministre de la Condition féminine

« Ça m’a scié les jambes. J’ai été profondément troublée.»

— Agnès Maltais, députée péquiste de Taschereau

QUI EST GERRY SKLAVOUNOS?

  • Avocat de formation
  • Né à Montréal de parents d’origine grecque
  • 41 ans
  • Père de deux enfants
  • Représente depuis 2007 la circonscription de Laurier-Dorion
  • Leader parlementaire adjoint du gouvernement Couillard

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