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Sur le plateau d'«Et au pire, on se mariera» de Léa Pool avec Sophie Nélisse et Karine Vanasse (PHOTOS)

Sur le plateau du prochain film de Léa Pool «Et au pire, on se mariera»
Sarah-Émilie Nault

Se retrouver sur le plateau du film Et au pire, on se mariera, c'est avoir la chance de toucher du bout des doigts un univers aux accents mythiques mis en scène par la grande Léa Pool. Une réalisatrice pour qui les acteurs qu'elle dirige n'ont que de bons mots; des mots emplis de cette sensibilité qui teinte autant sa direction que son œuvre. Mettant en vedette Sophie Nélisse, Karine Vanasse et Jean-Simon Leduc, le nouveau bébé de Léa s'applique à donner vie aux personnages du roman de Sophie Bienvenu à travers le récit de la jeune Aïcha et de sa grande histoire d'amour impossible.

Un livre, un film

Un jour, chez elle, Léa Pool a lu le livre Et au pire, on se mariera. Tout de suite, elle a voulu en faire un film, contactant elle-même l'auteur, Sophie Bienvenu.

«J'ai trouvé le roman très très fort, explique Léa Pool. J'ai tout de suite vu la possibilité d'en faire un film, mais j'étais quand même un peu craintive, car le roman est un monologue. Malgré cela, j'ai très rapidement vu des scènes. Et puis contrairement à ce qu'on peut croire, son roman ne se trouve pas si loin du cinéma. Donc ce ne fut pas un si long travail à faire avec Sophie Bienvenu que de prendre la narration et de la transposer en scènes visuelles avec des acteurs.»

«L'histoire est toujours extrêmement centrée autour du personnage d'Aïcha (interprété par Sophie Nélisse). C'est toujours son point de vue. C'est elle qui raconte l'histoire, qui nous amène là où elle veut bien nous amener; à travers le mensonge, la vérité, le gris, le noir, le blanc. On suit son chemin en essayant de ne pas trop se perdre, car elle-même est plutôt perdue», ajoute la cinéaste qui n'avait, depuis le début du projet, qu'une jeune actrice en tête pour défendre ce rôle complexe: Sophie Nélisse.

«Sophie est tout simplement la meilleure. J'ai souvent pris de jeunes comédiens qui n'avaient aucune expérience dans mes films. Mais là, je me suis dit que c'était tellement elle qui pouvait jouer ce personnage avec une gamme d'émotions aussi vaste et qui passe de l'enfance innocente à la bitch, à la violence puis à la tendresse extrême. La seule que je voyais livrer ce personnage, c'était elle. Et je ne suis pas déçue. Elle relève très bien ce défi. Je savais qu'avec elle, je pouvais me lancer.»

«Aïcha est un personnage écorché qui traîne son enfance brisée, d'une certaine façon, et qui est très seul. Elle n'a pour amis que des adultes pas toujours fréquentables et tombe en amour fou avec un gars qui a le double de son âge. Je crois que tout le monde a vécu un amour impossible au moins une fois dans sa vie. Ce film, c'est la façon dont elle vit cet amour-là, ce à quoi elle se heurte, sa violence aussi. C'est un personnage extrêmement attachant et poétique dans cette violence qui me fait un peu penser aux personnages de Réjean Ducharme dans L'Avalée des avalés; dans cette langue qui n'est pas tout à fait possible dans la vraie vie, mais qui est d'une telle poésie et d'une telle puissance d'évocation. Et ça, c'est la force du roman et de Sophie Bienvenu.»

Sur le plateau du prochain film de Léa Pool «Et au pire, on se mariera»

Sur le plateau du prochain film de Léa Pool «Et au pire, on se mariera»

L'étoile Sophie Nélisse

«C'est un des plus beaux rôles que j'ai eus de ma vie, je suis vraiment choyée de l'avoir décroché, affirme candidement Sophie Nélisse que le public québécois a eu la joie de découvrir dans le film Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau. C'est un rôle assez exigeant et il y a des scènes qui ne sont pas faciles à faire, mais honnêtement ce qui est le plus difficile est que ça tombe en même temps que plusieurs autres projets. Mais c'est un super beau plateau, c'est une petite équipe donc on se connaît bien et je suis très à l'aise. Et Léa est incroyable.»

Si la jeune actrice a choisi de ne pas lire le livre avant de tourner Et au pire, on se mariera, c'est que ce rôle comme cette histoire s'avéraient déjà «vraiment compliqués au départ.» Son plus grand défi pour ce tournage? Jouer le vrai et le faux, bousculant les pensées de la jeune Aïcha.

«Ce qui est le plus difficile à jouer, c'est cette façon qu'a Aïcha de vivre dans un autre monde, explique-t-elle. Il y a des scènes difficiles où je dois pleurer oui, mais c'est la scène de l'interrogatoire qui sera la plus difficile à jouer, car c'est là qu'on doit voir tout ce qui se passe dans sa tête et comment elle essaie de manipuler les gens, comment elle passe d'une émotion à l'autre, bref tout son processus mental.»

«Mentalement, Aïcha et moi sommes éloignées, mais son histoire, je l'ai comme un peu vécu - moins intensément évidemment. Je lisais le scénario et je me retrouvais dans ce qu'elle vivait. C'est comme mon histoire en encore plus gros. Je me suis beaucoup identifiée au personnage.»

Sophie Nélisse s'est dite étonnée d'avoir été choisie pour camper le rôle d'Aïcha, elle qui avoue ne pas avoir livré sa meilleure performance lors de l'audition.

«Je ne m'attendais pas à ce que Léa m'appelle. En fait, je l'avais même trouvé sévère en audition, alors j'étais contente d'avoir le rôle, mais j'avais aussi un peu peur de comment elle allait être sur le plateau. Finalement, elle est incroyable, elle est super gentille et elle est vraiment bonne avec les jeunes. Elle est présente pour ses acteurs, elle s'assure que j'ai assez dormi, que je sois à l'aise dans certaines scènes plus difficiles. Et elle nous laisse beaucoup de liberté.»

Donner la réplique à Karine Vanasse, Sophie Nélisse en rêvait depuis de nombreuses années. «J'attendais le jour où j'allais tourner avec elle, car évidemment, c'est une grande inspiration. On a aussi eu un peu le même parcours, elle a commencé jeune et elle avait sa mère à ses côtés. Elle m'a donné tellement de conseils, pas juste sur le métier, mais aussi sur la vie en général, les réseaux sociaux, les gens à qui faire confiance. Elle m'a raconté beaucoup d'histoires qu'elle a vécues pour me mettre en garde et me guider.»

Léa et Karine

Et au pire, on se mariera est aussi le film retrouvailles entre Léa Pool et Karine Vanasse, près de 20 ans après l'audition de la jeune Karine pour Emporte-moi.

«Retrouver Karine, c'est le pur bonheur, affirme Léa Pool. À l'audition, elle a fait une scène où elle est derrière la porte et où elle dit à sa fille «Ouvre-moi la porte». Quand Karine avait 14 ans, c'était elle la fille qui disait à sa mère «Ouvre-moi» et elle avait la même expression. On s'est regardé et on est retombé 17 ans en arrière, c'était beaucoup d'émotion.»

Même son de cloche chez Karine Vanasse qui incarne la mère d'Aïcha dans le film et pour qui retravailler avec Léa était un souhait très cher.

«Cela fait des années que je souhaite recroiser Léa sur mon chemin, dit-elle. Des fois, cela prend le bon personnage dans le bon projet. Je suis très émue. C'est un des beaux cadeaux que le métier m'a offerts au cours des dernières années. C'est drôle, je discutais avec Podz à la fin de notre tournage ensemble, il y a quelque temps, et il me demandait ce que serait mon prochain défi. Je lui avais répondu que je croyais être rendue à jouer des rôles de mères justement.»

Du propre aveu de l'actrice, ce rapport retrouvé de maître et d'élève la fait vibrer. «Je trouve qu'on se met en position où on admire quelqu'un et où on est prêt à apprendre de cette personne-là. Comme c'est par Léa que je suis entrée dans le milieu et que le fait d'avoir débuté avec elle a changé tout mon parcours, je suis heureuse de retrouver cette émotion-là.»

Au sujet de la jeune Sophie Nélisse, Karine Vanasse n'a que de bons mots, affirmant qu'il est de toute beauté de la voir travailler et évoluer. Elle se dit aussi heureuse de la voir «passer entre les mains» bienveillantes de Léa Pool. Pour l'actrice ayant accumulé plus de 20 ans de métier, regarder les jeunes acteurs apprendre est un pur bonheur.

Le tournage du film de Léa Pool Et au pire, on se mariera se poursuit à Montréal

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