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Trudeau «banalise» la ségrégation des sexes, dit Lisée (VIDÉO)

Trudeau «banalise» la ségrégation des sexes, dit Lisée (VIDÉO)

QUÉBEC - Le premier ministre canadien Justin Trudeau «banalise» la ségrégation des sexes en participant à un événement dans une mosquée où les femmes sont confinées à la mezzanine, estime le candidat à la chefferie du PQ, Jean-François Lisée.

Le premier ministre canadien s’est rendu dans une mosquée d’Ottawa lundi pour souligner la Fête du mouton. Lors de l’événement, hommes et femmes étaient séparés, ces dernières observant la scène depuis une mezzanine.

En prenant part à ce type d’événement, Justin Trudeau «banalise et normalise» la ségrégation des sexes, croit Jean-François Lisée.

«Si une pratique cautionne l’inégalité des hommes et des femmes, je pense que les élus ne devraient pas le cautionner», a-t-il dit au cours d’une conférence de presse visant à dévoiler de nouveaux appuis, dont les ex-ministres péquistes Linda Goupil et Matthias Rioux.

Le candidat à la chefferie du PQ a également déploré que la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, et la conjointe du premier ministre Trudeau, Sophie Grégoire, acceptent de porter le voile dans de telles occasions.

«Lorsqu’on veut incarner un État laïque — il n’est pas question de dénoncer ou d’empêcher —, mais on ne devrait pas être les vecteurs, à l’intérieur de pratiques religieuses; de dire ‘moi, qui représente l’État, je vais revêtir un symbole que la majorité d’entre vous ne portez pas, et donc je vais faire le travail de vos orthodoxes», dit-il.

D’ailleurs, s’il est élu chef du PQ, Jean-François Lisée s’engage d'ailleurs à ne jamais se rendre dans un lieu de culte dans le cadre de ses fonctions. «Je veux rencontrer les communautés, même les communautés religieuses, mais pas pendant des moments de culte», explique-t-il.

«Si on est conséquent dans la division de l’Église et de l’État, en tant qu’élu, on ne participe pas à du culte, estime Jean-François Lisée. En tant que citoyen, je vais aller aux mariages et aux enterrements et à la messe de Noël, c’est sûr.»

Bannir la burqa?

Par ailleurs, le député de Rosemont s’est dit ouvert à l’idée de bannir la burqa dans l’espace public, bien que sa décision ne soit pas arrêtée. «Je veux voir si c’est nécessaire, je veux entendre les arguments», a-t-il dit. Jean-François Lisée avait déjà évoqué l'idée sur le blogue du Huffington Post Québec, en août dernier.

La suggestion risque de relancer le débat avec son adversaire à la chefferie, Alexandre Cloutier, qui l’accuse de vouloir créer une «charte 3.0» avec ses propositions en matière de signes religieux.

Jean-François Lisée souligne qu’une dizaine de «démocraties européennes» ont adopté de telles législations pour des raisons de sécurité. «Lorsqu’on a le visage couvert, on n’est pas soumis à la surveillance policière, il n’y a pas de témoins qui peuvent nous voir, il n’y a pas de caméras de surveillance qui peuvent nous repérer, etc.», argue-t-il.

Il rappelle le contexte de terrorisme international. «Si je suis premier ministre du Québec, mon premier devoir, c’est d’assurer la sécurité des Québécois et des Québécoises. Et nous savons, avec certitude, qu’il y a des gens qui recrutent chez nous et qui veulent tuer des Québécois et des Québécoises.»

«Alors, est-ce que de permettre à des gens — de bonne foi pour la plupart, et certains filous — de s’extraire à la vue publique, est-ce que c’est un danger qui est suffisant pour qu’on pose ce geste?, demande-t-il. Je pense que c’est une vraie question et qu’on devrait se la poser avant que l’irréparable ne se produise, plutôt qu’après.»

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