Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le cas d'un Canadien souligne le problème de la provenance des organes en Chine

Le cas d'un Canadien souligne le problème de la provenance des organes en Chine
Surgeon with human organ for transplant
Peter Dazeley via Getty Images
Surgeon with human organ for transplant

Un patient canadien ayant subi une greffe de rein après avoir attendu seulement trois jours durant une récente visite en Chine a immédiatement sonné l'alarme du côté des chirurgiens de la Transplantation Society, un organisme non gouvernemental établi à Montréal.

La rapidité du processus semble en effet indiquer que l'organe provenait du corps d'un prisonnier exécuté par les autorités chinoises et ce cas a ravivé les doutes de plusieurs médecins concernant la promesse de Pékin de mettre un frein à cette pratique controversée.

Le recours à des organes de détenus exécutés est condamné par l'Organisation mondiale de la santé et d'autres organisations qui s'inquiètent des abus qu'il pourrait engendrer et craignent qu'il n'encourage les exécutions.

Pékin a officiellement renoncé à cette pratique en janvier 2015. Certains médecins étrangers ayant séjourné en Chine soutiennent que les autorités chinoises se comportent de manière plus responsable dans ce dossier alors que d'autres observateurs leur reprochent de ne pas avoir fait assez pour prouver qu'elles respectaient leur engagement.

Le gouvernement chinois a essayé de présenter la décision de la Transplantation Society de tenir son assemblée annuelle à Hong Kong plus tôt en août comme la preuve que l'organisme approuve son programme de transplantation.

Le président de la Transplantation Society, le Dr Philip O'Connell, a toutefois rejeté cette idée, même s'il concède que certaines réformes semblent avoir été effectuées avec succès.

"Nous sommes conscients que cela ne changera pas en un jour, a déclaré le Dr O'Connell. Ils ne vont pas passer d'un système corrompu qui utilisait les organes de prisonniers exécutés et exigeait de l'argent pour ces organes à un système complètement ouvert, transparent et éthique."

En entrevue avec l'Associated Press, le Dr Huang Jiefu, qui dirige le programme supervisant les transplantations dans les hôpitaux chinois, s'est dit convaincu que les établissements sous sa supervision se tournaient de plus en plus vers le don d'organe, tout en reconnaissant qu'il restait encore beaucoup de travail à faire.

Selon le Dr Huang, les autorités chinoises doivent notamment lutter contre le trafic d'organes, réglementer davantage la manière dont les hôpitaux se procurent les organes et former plus de médecins pouvant effectuer ce type de chirurgie.

Pour ce qui est du patient canadien, la Transplantation Society a été mise au courant peu de temps après son retour au pays puisque le greffé a informé ses médecins qu'il avait payé pour un organe et leur a demandé de faire le suivi de l'opération.

L'organisme a envoyé une lettre au Dr Huang Jiefu afin de réclamer une enquête sur cette affaire. Les autorités chinoises ont par la suite révoqué les permis du chirurgien et de l'hôpital concernés, en plus d'ouvrir une enquête criminelle.

"Les seules personnes qui peuvent changer la situation en Chine, ce sont les Chinois eux-mêmes, a indiqué le Dr Philip O'Connell. Ce que nous essayons de faire, c'est de repérer les partisans d'une réforme et de les encourager à aller de l'avant."

VOIR AUSSI:

Les noix et le cerveau

Ces aliments qui ressemblent à nos organes (et qui sont bons pour eux)

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.