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Les parents séparés seraient plus susceptibles de «créer» des enfants rois (VIDÉO)

Les parents séparés plus susceptibles de «créer» des enfants rois (VIDÉO)

Faire de son enfant un petit roi exigeant et trop gâté. C’est le cauchemar de tous les parents. Et pourtant, à force de céder aux caprices, certains se font mener par le bout du nez… Attention! Vous êtes encore plus «à risque» de transformer votre petit en enfant roi si vous êtes divorcé ou séparé.

La psychologue Nadia Gagnier a horreur de l’expression «enfant roi». «Ce nom met trop la faute sur l’enfant. J’aime mieux parler de «parent valet», lance la spécialiste en éducation des jeunes enfants. En entrevue avec le Huffington Post Québec, elle fait valoir que deux raisons principales expliquent le phénomène de l’enfant roi, souvent associé aux jeunes gâtés et impolis, qui se croient tout permis et n’écoutent rien.

1-Quand garde partagée = culpabilité

La garde partagée est de plus en plus répandue chez les couples séparés. Du coup, les parents passent beaucoup moins de temps avec leur enfant et un sentiment de culpabilité peut s’immiscer dans le chemin lorsqu’il est temps de faire un geste de discipline. «Quand ça fait une semaine que le parent n’a pas vu son enfant, il veut passer du temps de qualité avec lui, et ne pas trop le limiter ou le frustrer», explique Dr Gagnier.

Le professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l'Université de Montréal, Éric Morissette, partage la même opinion. «Les parents séparés se sentent souvent très coupables de passer trop peu de temps avec leur enfant, la dernière chose qu’ils ont envie de faire est de rentrer dans le disciplinaire», souligne l’ancien directeur d’école primaire.

M. Morissette ajoute que l’enfant a souvent le réflexe de rapporter au parent les traitements ou punitions qu’ils n’apprécient pas chez l’autre parent. Toujours dans l’optique de lui plaire et d’être le «parent cool», l’adulte peut être tenté de relâcher sur certains points de discipline pour faire plaisir à l’enfant… «C’est une pente très glissante, l’enfant a besoin d’encadrement constant», rappelle celui qui est aussi père de famille.

2-Quand le travail prend trop de place

Le phénomène des enfants rois, c’est loin d’être un problème vécu uniquement par les parents séparés… Toutes les familles doivent rester vigilantes! «De nos jours, les deux parents travaillent temps plein, et parfois même plus de 40 heures par semaine, ça laisse peu de temps à passer avec les enfants», note Dre Nadia Gagnier.

Cette situation a un effet semblable que celui de la garde partagée : les parents se sentent mal d’imposer des limites strictes à leur enfant qu’il voit trop peu. «L’enfant roi se construit aussi car les familles ont plus de moyens monétaires qu’auparavant, et que le nombre d’enfants est souvent limité. Résultat : on les gâte avec plein d’objets, avec des voyages… ils sont gâtés gâtés», renchérit Éric Morissette. Ce dernier constate que trop de parents n’osent jamais dire non aux demandes de l’enfant. «Ils finissent toujours avoir ce qu’ils veulent. Ce n’est pas leur rendre service pour le futur», soupire l’éducateur.

Une solution pour garder un bon équilibre est de prendre le temps de s'amuser avec son enfant, poursuit Dre Nadia Gagnier. «Même si ce n'est qu'une petite demi-heure, prendre le temps, chaque jour qu'on est avec l'enfant, de passer un moment de plaisir et de joie partagée, ça fait une grande différence puis ça déculpabilise venu le moment de se montrer plus autoritaire.»

Les parents qui passent peu de temps avec leur enfant sont tentés de le gâter et d'éviter toute forme de punition.

Être parent, le rôle le plus humain qui soit

Lorsqu’on est parent, il faut avant tout se rappeler que c’est le rôle le plus humain qui existe, et qu’il est donc normal de faire des erreurs, souligne la Dre Nadia Gagnier.

«Avec toute l’information qui circule sur le web sur la façon dont on devrait éduquer nos enfants, ce n’est pas facile de se sentir comme un «bon parent». Mais c’est normal de faire des erreurs.» -Dr Nadia Gagnier, psychologue

La psychologue rappelle qu’il est normal d’avoir des émotions fortes, des réactions imprévues envers sa progéniture. «Il faut partir du principe que c’est sûr qu’on va faire des erreurs, il faut savoir les identifier puis modifier des choses. […| Il faut toujours être en mode recherche de solution», suggère Dre Gagnier.

Et au besoin, il ne faut pas non plus se retenir de demander de l’aide.

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