Dévoilée au Salon International de l’auto de Los Angeles en novembre dernier, la Buick Lacrosse 2017 est loin d’être un modèle excitant à conduire. Mais ce n’est pas grave puisque dans son segment, l’agrément de conduite n’est pas nécessairement un facteur déterminant pour les consommateurs.
Buick Lacrosse 2017
Ces derniers recherchent plutôt le confort et le raffinement, et la Lacrosse 2017 fait très bien dans ces deux départements. Il reste à savoir maintenant si les acheteurs lui donneront une chance, et surtout s’ils feront fi d’un emblème moins prestigieux et parfois oublié.
Les berlines pleine grandeur n’ont pas la vie facile. Surtout pas au Canada et encore moins au Québec. Buick ne l’a pas facile non plus chez nous, malgré le fait que les ventes de la marque sont en croissance. Le manufacturier a tendance à être oublié des consommateurs, et si ce n’était pas de sa gamme de VUS, nous pourrions douter de son avenir.
Mais donnons crédit à la marque. La Buick Regal dévoilée en 2010 était et est encore une bonne voiture. Assez bonne pour se démarquer dans son créneau hautement compétitif? Je n’irais pas jusqu’à dire ça, mais le manufacturier américain était sur la bonne voie. Il y a eu la Verano par la suite, une voiture qui a été reléguée aux oubliettes dès son lancement ou presque, quoique plus de 6 000 unités ont été vendues l’an dernier. Maintenant, c’est au tour de la Lacrosse 2017 de tenter de faire bouger l’aiguille.
Pas besoin de routes sinueuses
J’ai eu l’occasion de faire connaissance avec la Buick Lacrosse 2017 dans la région de Portland, en Oregon. Si vous aimez les routes sinueuses, c’est un endroit particulièrement intéressant. Pour une voiture comme la Buick Lacrosse 2017, cependant, ce genre d’environnement n’est pas nécessairement pertinent.
C’est que la Lacrosse ne sera pas poussée à fond dans les courbes par ses propriétaires. Et si oui, la première chose que l’on remarque est un imposant pilier A qui fait en sorte que le conducteur a beaucoup de difficulté à regarder au loin comme il se doit dans un virage serré.
Si vous êtes intéressés par le modèle, je ne crois pas me tromper en disant que ce qui vous importe le plus c’est le silence de roulement, l’espace intérieur et le confort et le support des sièges. Le design est également une considération importante des acheteurs selon Buick.
À cet égard, la Buick Lacrosse 2017 est loin d’être laide, mais elle n’est certainement pas un modèle qui se démarque dans la circulation. Les proportions sont bonnes, et elle ne parait pas trop imposante. Quand on la regarde de près, l’on remarque plusieurs détails comme les reliefs présents sur les ailes arrière et le capot légèrement bombé, mais ultimement la voiture passera inaperçue, comme tous les autres modèles de ce segment.
Pour en revenir au comportement routier, la voiture peut bien prendre une courbe avec un peu d’aplomb si nécessaire, mais où elle a démontré ses vrais talents est au niveau du raffinement. Le moteur est si silencieux au démarrage que je me suis demandé la première fois s’il était allumé. Une fois sur la route, aucun besoin de lever la voix pour continuer la conversation.
Les sièges supportent bien et après environ trois heures de conduite ils étaient toujours confortables. L’habitacle est vaste autant à l’avant qu’à l’arrière où l’espace pour les jambes impressionne particulièrement. L’espace pour la tête à l’arrière est par contre un peu moins généreux que la compétition en raison d’une ligne de toit plus plongeante. Le coffre peut accueillir 424 litres.
La direction n’est pas très lourde, réduisant ainsi les efforts et la fatigue lorsque l’on se balade en ville. Mon collègue et moi avons eu l’occasion d’essayer autant la version avec jantes de 20 pouces que celle munie de roues de 18 pouces, et il n’y avait pas de différence notable au niveau du confort. Évidemment, les routes de l’Oregon et celles du Québec ne sont pas pareilles, les premières étant beaucoup moins désagréables que les nôtres.
Le design de l’habitacle est simpliste, mais il y a beaucoup d’espace de rangement (notamment un grand endroit sous la console centrale) et la finition est bonne. Certains matériaux sur le tableau de bord étaient un peu durs, et le volant manquait un peu de punch esthétique. C’est moins impressionnant que dans la Lexus ES, le modèle qui a servi de références aux ingénieurs de Buick au moment de concevoir la Lacrosse 2017, ou encore la nouvelle Lincoln MKZ.
Puis, il y a lieu de se demander si le système d’infodivertissement de la nouvelle Lacrosse ne sera pas peut-être un peu trop complexe pour l’acheteur type. Il y a beaucoup de menus, et beaucoup de boutons tactiles. Quelques molettes ici et là auraient simplifié le tout.
Un seul moteur
La Buick LaCrosse 2017 est propulsée par un seul et unique moteur, un nouveau V6 de 3,6 litres développant 310 chevaux et 282 lb-pi de couple. Une boîte de vitesse automatique à huit rapports s’occupe d’envoyer la puissance aux roues avant dans toutes les versions de série, sauf le modèle Premium haut de gamme qui offre la traction intégrale.
Bien que la voiture soit plus légère que le modèle qu’elle remplace, elle n’est pas du genre à bondir vers l’avant à la moindre pression sur la pédale droite.
Écrasez l’accélérateur et vous remarquerez aussi que le moteur devient soudainement assez bruyant. Cela dit, les performances sont correctes pour les besoins de la cause et permettent tout de même de s’extirper d’une fâcheuse situation ou de dépasser avec confiance.
La nouvelle Lacrosse est également disponible avec un système de désactivation des cylindres qui coupe deux des six cylindres à vitesse de croisière pour économiser du carburant. Il y a aussi un nouveau système d’arrêt/départ pour couper le moteur lorsque le véhicule est arrêté. Ce système est un peu différent de ce que nous retrouvons ailleurs sur le marché puisque le conducteur n’a pas la possibilité de le désactiver.
De plus, il a fallu attendre longtemps avant de le voir s’activer à un feu rouge. Heureusement, il n’est pas trop intrusif, mais je crois qu’il aurait été sage d’offrir la possibilité au propriétaire d’avoir le système en fonction ou pas.
Ces systèmes permettent à la Buick Lacrosse d’afficher une consommation moyenne de 10,0 litres aux 100 kilomètres en version traction intégrale et 9,9 l/100 km dans les modèles à traction avant, selon le constructeur.
Comme d’autres produits récents de General Motors, la Lacrosse est dotée de technologies uniques qui, sans être annoncés avec tambours et trompettes, sont intéressantes. Un dispositif rappelle par exemple au conducteur de jeter un coup d’œil à la banquette arrière avant de quitter le véhicule. Oui, c’est vrai, c’est logique n’est-ce pas? Mais que voulez-vous, il y a encore des gens (trop de gens) qui oublient des enfants ou des animaux dans leur véhicule.
J’aime particulièrement le fait que GM permet d’utiliser le système de navigation lorsque la voiture est en mouvement, un élément de plus en plus rare. Il ne faudrait pas le faire quand nous conduisons, évidemment, mais plusieurs manufacturiers oublient qu’il y a parfois un passager qui peut s’occuper d’entrer les données en toute sécurité.
Conclusion
Buick semble être sur la bonne direction. Le concept Avista dévoilé à Détroit cette année a attiré l’attention sur une marque qui évolue dans l’ombre depuis longtemps, et les ventes, tel qu’indiqué précédemment, sont en hausse. La Buick Lacrosse 2017 est également un pas du bon côté. Offerte à partir de 35 345 $ (la version Premium haut de gamme à traction intégrale a un prix de départ de 47 400 $), elle mérite certainement un essai routier.