La multiplication d'attentats très médiatisés ces dernières semaines ainsi que les manchettes faisant état d'une « guerre contre le terrorisme » peuvent créer chez certains du stress, de l'angoisse. Comment gérer ces sentiments? Voici quelques pistes.
Un texte de Ximena Sampson
Il faut d'abord reconnaître l'anxiété et la tristesse que ces événements peuvent provoquer, croit la psychologue Pascale Brillon, directrice de l'Institut Alpha.
«Il faut pouvoir se dire que notre réaction d'anxiété, d'hypervigilance, d'amertume et d'impuissance est normale.» - Pascale Brillon, psychologue
Ensuite, précise la docteure Brillon, on doit tenter d'augmenter notre tolérance face à l'incertitude, pour accepter ce qu'on ne peut pas changer. « On prend déjà cette décision pour beaucoup de choses dans le quotidien : chaque fois qu'on prend la voiture, on oublie qu'il y a des milliers de morts chaque année sur les routes », rappelle-t-elle.
Depuis la tuerie d'Orlando, le 12 juin, pas moins de neuf attentats ont eu lieu aux États-Unis et en Europe (incluant la Turquie), causant la mort de près de 200 personnes.
Miser sur le positif
Enfin, souligne la psychologue, il est important de vérifier notre niveau d'anxiété et de s'entourer de choses positives, pour contrer les images négatives que l'on voit à la télévision ou sur le web.
Pour combattre la sensation d'impuissance que l'on peut expérimenter, elle conseille d'agir, notamment en faisant du bénévolat dans un domaine qui nous inspire. On peut ainsi sentir que l'on fait notre part pour améliorer les choses.
«Plutôt que de voir le monde à travers notre écran, on voit autour de nous des gens qui se mobilisent pour rendre le monde meilleur.» - Pascale Brillon, psychologue
Enfin, il faut aussi se dire que le monde n'est pas aussi dangereux que ce que les médias laissent parfois imaginer et que, en comparaison avec le Moyen-Orient et l'Afrique, l'Occident demeure relativement épargné par les terroristes.
Continuer de vivre
Pour Alain Brunet, chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas, qui est actuellement à Paris afin de mettre en place un projet pour aider les victimes du terrorisme, il faut apprendre à vivre avec cette crainte. « On ne peut pas faire grand-chose en tant qu'individu; il faut continuer nos activités », affirme-t-il.
Le docteur Brunet souligne que plusieurs, en France, parlent d'une « israélisation » de la situation, c'est-à-dire que les gens apprennent à vivre avec une menace diffuse, mais constante et à être toujours sur leurs gardes.
«Ça va avoir un effet pendant quelques semaines ou quelques mois, mais s'il y a une accalmie, ça va s'atténuer. On tend à oublier ça.» - Alain Brunet, chercheur à l'Institut Douglas et professeur à l'Université McGill
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