Malgré les nombreuses mesures mises en place par les différents paliers de gouvernement pour décourager le tabagisme, les mégots de cigarette continuent de joncher le sol dans la plupart des grandes villes canadiennes. Et Montréal ne fait exception. Mais cela pourrait bien changer grâce au projet Mégot Zéro de la Société pour l'action, l'éducation et la sensibilisation environnementale de Montréal (SAESEM).
Selon la SAESEM, les mégots constituent «près de 30 pour cent» des déchets retrouvés sur le domaine public. C'est pourquoi l'organisation a décidé de s'attaquer à ce fléau, en partenariat avec la Ville de Montréal. Le mois dernier, une trentaine de cendriers urbains ont été installés sur la portion piétonne de la rue Sainte-Catherine et dans le Vieux-Montréal. Ceux-ci sont vidés deux fois par semaine et leur contenu est recyclé par l'entreprise torontoise TerraCycle, qui se spécialise dans le recyclage de matières résiduelles généralement considérées comme non recyclables.
Le papier, le tabac et les cendres y sont transformés en compost. Les filtres — qui contrairement à la croyance populaire sont faits de plastique et ne sont pas biodégradables — sont transformés par TerraCycle en palettes industrielles et en mobilier urbain.
Une réponse positive
En cinq semaines, le projet de la SAESEM a permis de récolter quelque 56 000 mégots. Et ce chiffre devrait grimper en flèche d'ici la fin du projet-pilote, en mars. «On remarque une augmentation du nombre de mégots récoltés dans nos cendriers de semaine en semaine», affirme Myriam Plante, chargée de projet en environnement à la SAESEM.
S'il est difficile pour le moment de mesurer l'impact des nouveaux cendriers sur la salubrité du domaine public, les commerçants du Village et du Vieux-Montréal accueillent favorablement l'initiative. «Le retour des commerçants est principalement positif, affirme Mme Plante. En ayant un de nos cendriers en face de chez eux, les commerçants doivent moins balayer leurs entrées, parce que les mégots se ramassent dans les cendriers au lieu de la rue.»
Il est aussi permis de penser que l'augmentation du nombre de cendriers urbains puisse contribuer à réduire les incendies causés par des mégots dans des pots de fleurs, qui sont en hausse à Montréal.
Montréal est la troisième grande ville canadienne à mettre en place un projet-pilote du genre. Les villes de Vancouver et de Toronto procèdent eux aussi au recyclage des mégots dans certains quartiers. À Vancouver, où les cendriers de TerraCycle sont en place depuis la fin 2013, le programme a permis de recycler plus de 200 livres de mégot dans sa première année d'existence. À Paris, la mairie du 9 arrondissement recycle aussi les mégots dans certains restaurants et cafés depuis un peu plus d'un an.
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