Huit ans après s'être affrontés, puis ralliés, pour la présidence américaine, Barack Obama et la démocrate qui veut lui succéder en novembre, Hillary Clinton, feront campagne ensemble pour la première fois mardi.
Ils seront à Charlotte, en Caroline du Nord, un État que les démocrates aimeraient reprendre lors de la prochaine présidentielle. Le rival républicain présumé de Mme Clinton, Donald Trump, se rendait aussi en Caroline du Nord mardi, pour un événement à Raleigh, en soirée.
Des attachés de M. Obama et de Mme Clinton ont indiqué que leur histoire - celle de rivaux devenus amis - sera au centre de leur événement de mardi. Le président témoignera de l'honnêteté et de la fiabilité de celle qui a perdu l'investiture démocrate contre lui en 2008, mais qui a ensuite fait campagne en sa faveur en vue de la présidentielle, puis qui est devenue secrétaire d'État dans son administration.
Les moeurs de Mme Clinton sont mises en question en raison de l'enquête du FBI sur son utilisation d'un serveur privé pour consulter ses courriels liés à ses fonctions de secrétaire d'État.
Plus tôt mardi, le directeur du FBI a annoncé qu'il ne recommandera pas de poursuite criminelle à l'endroit de Mme Clinton, mais il l'a fortement critiquée, ce qui devrait maintenir en vie les doutes à son sujet.
Lundi, la Maison-Blanche a confirmé que Mme Clinton et M. Obama voyageraient ensemble en Caroline du Nord à bord de l'avion présidentiel. M. Trump s'en est offusqué sur Twitter, en demandant « pourquoi le président Obama peut utiliser l'Air Force One en campagne avec Hillary, la malhonnête » et « qui paie ».
Les présidents américains font tous leurs vols à bord de l'Air Force One, peu importe la raison du déplacement. Quand ils le font pour des raisons partisanes, les équipes de campagne doivent payer une partie des coûts, ce que l'équipe de Mme Clinton fera, a promis son porte-parole Nick Merrill.
Le président Obama jouit d'une cote de popularité comme il n'en a jamais eu depuis son premier mandat. Des attachés de Mme Clinton disent être convaincus de pouvoir le déployer dans tout État clé, quoiqu'ils l'estiment particulièrement efficace pour rassembler les électeurs jeunes, noirs et hispaniques.
Avec ses remarques tantôt sérieuses, tantôt sarcastiques des dernières semaines sur les politiques et le style de Donald Trump, le président s'est avéré être un critique efficace pour les démocrates contre le républicain. Cependant, il ne passera pas les quatre prochains mois en tant que « troll en chef de Trump », dit un officiel; il entend diffuser un message surtout positif, centré sur la poursuite de son ordre du jour, ce que Mme Clinton promet en grande partie de faire ou d'accélérer.
M. Obama et Mme Clinton avaient d'abord prévu d'apparaître ensemble en campagne dans le Wisconsin, en juin, mais la tuerie d'Orlando a chamboulé leur plan.
VOIR AUSSI:
Hillary Clinton en campagne
