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Le PQ réclame à son tour la tête du ministre Daoust

Le PQ réclame à son tour la tête du ministre Daoust

Le Parti québécois joint sa voix à celle de la Coalition avenir Québec pour réclamer la démission du ministre des Transports, Jacques Daoust. Ce dernier maintient qu'il n'a rien à se reprocher, et le premier ministre Philippe Couillard se porte à sa défense.

M. Daoust est dans l'embarras depuis que la vérificatrice générale du Québec (VG) a affirmé dans un rapport déposé jeudi à l'Assemblée nationale qu'il a donné son accord, en décembre 2014, pour que le conseil d'administration d'Investissement Québec liquide les actions de Rona qu'il détenait.

Or lorsque la vente de Rona à l'américaine Lowe's a été annoncée en février dernier, M. Daoust a assuré qu'il n'était pas au courant qu'Investissement Québec, qui relève du ministère de l'Économie, avait agi de la sorte. Malgré le rapport de la vérificatrice générale, M. Daoust persiste et signe.

Dénonçant un « mensonge » qui a « fortement ébranlé la confiance de la population », le chef péquiste par intérim Sylvain Gaudreault a sommé le premier ministre Couillard de congédier son ministre, dans un point de presse donné en début de journée.

« Ce que je constate, c'est qu'il nous a toujours dit qu'il n'avait pas donné son autorisation. Finalement, la VG nous dit : Il l'a donnée, son autorisation. Puis là, il met ça sur la faute d'une secrétaire ou sur la faute d'un PV mal fait », a-t-il lancé, en reprenant des pistes d'explications avancées jeudi par M. Daoust.

« Tu es responsable ou tu ne l'es pas. Alors, quand tu dis quelque chose, quand tu es ministre, il faut que ça soit conforme à la réalité. Et ce n'est pas conforme à la réalité. Appelez ça un mensonge, appelez ça un maquillage, appelez ça comme vous voulez, pour moi, ce n'est pas conforme à la réalité. »

«Ça veut dire qu'il a laissé partir les billes du Québec à l'intérieur d'un siège social important. [...] C'est ça qui est le problème fondamental.» - Sylvain Gaudreault

M. Gaudreault a réitéré son appel à la démission du ministre Daoust lors de la période des questions à l'Assemblée nationale, mais Philippe Couillard s'est plutôt appliqué non seulement à défendre M. Daoust, mais aussi à en faire l'éloge.

« Mon collègue est un homme intègre, un homme dévoué, un homme compétent et je n'ai aucune raison de mettre en doute sa parole », a dit le premier ministre.

Évoquant des « incohérences apparentes » dans ce dossier, il a invité les députés à convoquer des dirigeants d'Investissement Québec en commission parlementaire pour éclaircir le tout.

La CAQ revient à la charge

En point de presse, en début de journée, le chef de la CAQ, François Legault, avait aussi demandé la démission de M. Daoust, comme l'avait fait la veille son leader parlementaire, François Bonnardel.

« Je demande aussi, encore une fois, la démission de Jacques Daoust. Je demande à Philippe Couillard de prendre ses responsabilités. J'aimerais aussi savoir, de la part de Philippe Couillard, s'il trouve ça normal qu'on ait vendu un bloc d'actions de Rona sans demander la permission au gouvernement. »

«On doit prendre sa parole, mais on sait que c'est le contraire de ce qui est écrit dans le procès-verbal. Est-ce que c'est de l'incompétence, de la nonchalance, un manque d'intérêt?» - François Legault

M. Couillard a répondu que le conseil d'administration n'avait pas à le faire. La situation est bien différente de celle qui prévalait en 2012, lorsque le ministre Raymond Bachand avait demandé à Investissement Québec d'acheter un bloc d'actions de Rona pour bloquer une offre d'achat hostile. L'entente annoncée en février était plutôt souhaitée de part et d'autre.

«Acheter, c'est prendre un risque, et vendre, c'est se libérer d'un risque essentiellement. Ça doit être la logique qui est appliquée», a ajouté le premier ministre.

INOLTRE SU HUFFPOST

La bombe
L'ex-ministre des Transports Robert Poëti a plongé son gouvernement dans l'embarras mercredi en affirmant au magazine L'Actualité avoir constaté de nombreuses irrégularités lors de son passage à la tête du MTQ. L'ex-ministre avait des préoccupations autant sur le «plan éthique, administratif ou criminel».
Les faits reprochés
Parmi les nombreuses irrégularités alléguées, des contrats seraient confiés à d'ex-employés du ministère et scindés en deux pour éviter d'être soumis à un appel d'offres. De plus, les professionnels en conformité de projets relèvent directement des directeurs territoriaux qu'ils doivent évaluer. L'article évoque également une comptabilité des projets opaque, avec des informations disséminées dans cinq bases de données.
Daoust savait
Redevenu simple député, Robert Poëti a avisé le nouveau ministre des Transports, Jacques Daoust, de ses inquiétudes dans une lettre datée du 27 avril 2016. Le ministre lui a répondu avoir pris bonne note des informations et a promis d'assurer un suivi.
Que fait l'UPAC?
Selon des sources du magazine L'Actualité, l'UPAC aurait refusé d'enquêter sur ces allégations. L'organisme affirme maintenant enquêter sur le MTQ, mais sans préciser sur quels dossiers.
La sous-ministre nie tout
En commission parlementaire, où elle devait déjà témoigner, la sous-ministre du MTQ a nié toutes les allégations de mauvaise gestion mercredi.
La sous-ministre «démissionne»
Jeudi, nouvelle bombe, le 98,5FM révèle que l'analyste embauchée par Robert Poëti pour revoir la gestion du ministère a subi de l'obstruction une fois le ministre remplacé par Jacques Daoust. Devant ces nouvelles informations, le premier ministre a annoncé la «démission» de la sous-ministre et du chef de cabinet de Jacques Daoust.
L'opposition n'est pas satisfaite
Malgré tout, l'opposition reste sur sa faim. Le chef de cabinet de Philippe Couillard, Jean-Louis Dufresne, et le secrétaire général du conseil exécutif Roberto Iglesias, connaissaient les allégations d’irrégularités au MTQ. Se peut-il qu'ils n'en aient pas informé le premier ministre? Le chef de la CAQ, François Legault, y voit un manque de leadership de Philippe Couillard. «Ou il nous ment ou il y a un sérieux problème de gestion», dit-il.
Le PQ et la CAQ veulent la tête de Daoust
Malgré le départ de la sous-ministre, le PQ et la CAQ demandent maintenant la démission du ministre des Transports, Jacques Daoustdu, et du chef de cabinet de Philippe Couillard. Québec solidaire ne va pas aussi loin, mais souhaite l'entendre en commission parlementaire, de même que Robert Poëti.

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