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«... and her name was... Kanji» de Kevin Parent: les voyages forment les artistes (ENTREVUE)

Kevin Parent: les voyages forment les artistes (ENTREVUE)
Courtoisie

La voix de Kevin Parent est mise en valeur d’extraordinaire façon sur … and her name was… Kanji, le huitième album du chanteur, son deuxième en anglais, neuf ans après Fangless Wolf Facing Winter, paru en 2007.

Sorti vendredi dernier, l’opus était officiellement lancé lundi dans la petite salle bondée de l’Astral, où plusieurs musiciens et amis de Kevin étaient au rendez-vous pour festoyer.

Les admirateurs de la première heure du Gaspésien seront heureux de renouer avec les racines musicales qui ont toujours été les siennes, ces mélanges de folk, de country-rock, de blues, sur ce … and her name was… Kanji, au nom qui ne va pas nécessairement de soi, mais qui constituera une trame sonore parfaite pour vos roadtrips estivaux.

Parent a bossé à Los Angeles dans les dernières années, et de son périple s’est accumulé un petit répertoire de huit pièces qu’il n’a pas voulu attendre plus longtemps avant de graver, même si son dernier-né, Face à l’ouest, remonte seulement à 2014. L’homme s’avoue d’ailleurs plus actif qu’à une certaine époque, les tournées de spectacles s’avérant désormais moins longues que jadis, et ses mille et un projets – de musique, de cinéma, de télévision – lui amenant des collaborations stimulantes qui lui donnent envie de rouler la pédale au plancher.

Parallèlement, un voyage au Japon a aussi nourri sa créativité en l’inspirant pour la chanson-titre du disque qui nous occupe, et pour d’autres morceaux qui devraient être enregistrés en vue d’un autre album, éventuellement.

Ce qui l’a porté à s’abandonner ainsi au pays du Soleil levant? Le dépaysement.

«Ça ne parle ni français, ni anglais, relève Kevin Parent. Tu es en pac-sac un mois de temps, tu rencontres les gens, c’est ton cœur et ton énergie qui parlent. On ne te ramène pas des choses que tu as dites il y a sept ans. Dans un autre pays, où personne ne me connaît, c’est beau, parce que j’observe. Il n’y a aucun jugement, zéro, il n’y en a pas. On est au présent. Ça me nourrit énormément, que ça soit au Japon ou n’importe où ailleurs.»

«Aussi, là-bas, j’avais tant de minutes pour communiquer et, après, je devais fermer mon téléphone. Dans un avion, dans un milieu où tu n’as pas accès à ton téléphone ou ton ordinateur, les idées, les opinions, le cœur, la créativité sortent d’eux-mêmes.»

Pas des «stunts»

On ne s’étonne pas d’apprendre que la langue maternelle de Kevin Parent est l’anglais. Écrire dans cette langue a toujours été naturel pour lui, et cette aisance se reflète bien sur … and her name was… Kanji.

«Il y a des gens qui composent en anglais parce qu’ils ont peur de s’exprimer en français, suggère-t-il. D’autres le font carrément par marketing. Moi, c’est vraiment ma famille, j’ai grandi là-dedans. Je n’ai peut-être pas le même son en français qu’en anglais. Lapointe (Éric), il est capable de chanter du rock et de gueuler dans le micro, mais ce n’est pas donné à tout le monde, de chanter du bon rock en français. Gerry Boulet l’avait, quelques-uns l’ont, moi je me débrouille quand même bien, mais on s’entend qu’il y a une sonorité différente, qui appelle à des mots, des textes différents, une énergie différente.»

Le besoin de, simplement, «changer d’air» explique également cette propension, chez Kevin Parent, à bourlinguer aussi légèrement d’un concept à l’autre, en se fichant des qu’en-dira-t-on.

«C’est le fun, de faire des projets différents. Faire un documentaire, de la télé, puis un album en français, et en anglais… C’est bon de varier les exercices, de ne rien prendre pour acquis, de s’adapter à tout ce qui est disponible…»

Café de Flore, Toute la vérité, le documentaire L’Or du Golfe, les jongleries entre langues de Molière et de Shakespeare : Kevin Parent se plait-il à surgir là où on ne l’attend pas? Poser la question laisse supposer que l’artiste entretiendrait une sorte de personnage médiatique, ce qui n’est pas tellement le cas. Mais, se cantonner, très peu pour lui.

«Je ne fais pas des pieds et des mains pour faire des stunts, lance-t-il sans détour. Mais je n’aime pas qu’on me restreigne à être là où mon cœur veut aller…»

…and her name was… Kanji est disponible maintenant en magasins et sur iTunes. Kevin Parent espère entreprendre une tournée avec son nouveau matériel, et il cache aussi des projets de jeu au petit comme au grand écran, dont il ne peut parler pour l’instant.

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