Alors qu’il rêvait de devenir ébéniste, Frédéric Anton a pris une tout autre direction avec les années et se retrouve aujourd’hui dans la classe élite des grands chefs possédant trois étoiles au Guide Michelin.
Malgré ce changement de cap, le Grand Chef Relais & Châteaux du restaurant parisien Le Pré Catelan voit une corrélation directe entre son métier et celui d’ébéniste.
« On est des artisans et que fait l’artisan? Il transforme la matière. Tailler un morceau de bois ou un morceau de poisson, c’est exactement le même travail : on transforme une matière brute en quelque chose de noble et délicat. Pour moi, être ébéniste ou cuisinier, c’est la même chose : c’est un métier d’artisan, le travail de la main », nous a-t-il expliqué, lors de sa visite dans la métropole.
Cuisine d’auteur
Ayant appris des plus grands chefs de ce monde – dont Robert Bardot, Gérard Boyer et Joël Robuchon –, Frédéric Anton est depuis 17 ans un grand chef émancipé lui-même et base sa pratique sur la simplicité et la régularité.
Dans sa cuisine, on oublie les « modes » et les tendances culinaires. L’inspiration doit venir de l’intérieur.
« Il ne faut pas être influencé, il faut être inspiré par soi-même, par le produit. Si on commence à regarder ce que l’autre fait, à se copier, on retournera 50 ans en arrière, alors que la cuisine servie dans les restaurants était partout pareille. Aujourd’hui, on est plutôt dans une cuisine d’auteur », précise-t-il.
Lorsqu’on cuisine du matin jusqu’au soir, on serait tenté de croire qu’en arrivant à la maison, on ait envie de tout, sauf de cuisiner. Ce n’est pourtant pas le cas de Frédéric Anton, qui prend un malin plaisir à préparer des plats simples et réconfortants à la maison, dont un délicieux poulet rôti.
« Un poulet au four, bien fait et bien assaisonné, c’est meilleur que tout au monde! », s’exclame-t-il.
Découvrir la cuisine locale
Lors de son passage à Montréal, dans le cadre de l’événement-bénéfice Les Grands Chefs Relais & Châteaux, au profit de la Fondation de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, le Grand Chef a eu la chance d’être reçu par Normand Laprise, au Restaurant Toqué!, par Helena Loureiro, au Portus 360, sans oublier au classique Schwartz’s Deli.
« Partout où je vais dans le monde, je suis émerveillé par la cuisine locale. J’arrive à Bangkok et je mange dans la rue et je découvre les saveurs locales. Quand on voyage, il faut aller au petit restaurant du coin, qui est resté authentique depuis 100 ans. Du moins, c’est ce qui me plaît, moi », explique-t-il.
Lors de son repas au Restaurant Toqué! Frédéric Anton est tombé sous le charme du sucre à la crème, qu’il goûtait pour la toute première fois.
« C’est quelque chose qu’on va refaire au restaurant, en rentrant à Paris, c’est certain. On va le mettre à notre sauce et en faire quelque chose de top. Voilà! Tu vas au Canada, tu découvres un truc comme ça et tu l’adaptes une fois rentré à la maison. C’est comme ça qu’on se renouvelle », conclut-il.
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